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Erica Zadow

Fille de parents militaires, elle rêvait depuis longtemps de devenir agente de police militaire, et a suivi les traces de ses parents. Elle aspirait à une longue et inspirante carrière dans les Forces armées canadiennes.

Halifax (Nouvelle-Écosse)

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Introduction

Lorsque l’agente de police militaire, la caporale Erica Zadow, enfilait son gilet de protection, elle se sentait invincible.

« Je pense qu’il est facile, lorsqu’on est membre d’un corps policier, de se cacher derrière son gilet de protection. On se sent à l’abri des balles quand on le porte, mais on ne l’est pas », a déclaré la Erica, 34 ans.

Fille de parents militaires, elle rêvait depuis longtemps de devenir agente de police militaire, et a suivi les traces de ses parents. Elle aspirait à une longue et inspirante carrière dans les Forces armées canadiennes.

En 2014, elle a été victime d'une agression sexuelle lors d'une formation de base et souffre depuis lors d'un syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

Pendant des années après cette expérience horrible, elle s’investissait à fond dans son travail, travaillant de longues heures en tant que technicienne d’armement aérien, ensuite en tant que manœuvrière, avant de quitter volontairement les Forces armées pour essayer d’autres carrières.

Devenir agente de police militaire

Erica Zadow, en uniforme, est agenouillée devant sa voiture de police militaire avec son chien, Jasper, un Bichon-Yorkshire, tenu en laisse par un harnais rouge. Elle sourit.

Erica Zadow avec son chien Jasper, vêtue de son uniforme d’agente de police militaire à Halifax, Nouvelle-Écosse.

L’appel de la vie militaire a cependant amenée Erica à reprendre ses fonctions dans les forces en tant qu’agente de police militaire le 11 septembre 2018, une date qu’elle a choisie en raison de son importance pour les premiers intervenants.

Elle a été affectée à la base de Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec, où l’agression sexuelle s’était produite huit ans auparavant. À ce moment-là, elle a demandé à être affectée « ailleurs », comprenant à quel point ce lieu pouvait déclencher son état de stress post-traumatique.

« Je ne pense pas que n’importe qui pourrait faire ça, c’est à dire retourner dans un endroit aussi traumatisant et devoir rester dans cet environnement jour après jour pendant des années, sans avoir l’impression de recevoir le soutien dont il a besoin », a-t-elle expliqué.

« C’était une dichotomie très étrange à vivre, de passer de victime à agente de police et de ne pas être en mesure de m’aider moi même. Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre cela. Je me répétais que j’étais soldate. Je me demandais pourquoi je n’ai pas été en mesure de me protéger », a-t-elle ajouté.

« Je ne pouvais rien faire lorsque des victimes d’agression sexuelle venaient me voir et me raconter leur histoire. Il y a beaucoup de honte et de jugement, et il y a tellement de préjugés liés aux agressions sexuelles. C’était quelque chose que je tenais vraiment à changer et à montrer aux gens, « vous n’avez pas demandé d’être agressé, ce n’est pas de votre faute », a-t-elle déclaré.

Diagnostic d’un état de stress post-traumatique

Érica a essayé d’obtenir des services en santé mentale par l’intermédiaire de l’armée, ce qui s’est avéré difficile, car elle ne se sentait pas en confiance.

Elle a fini par obtenir de l’aide d’une infirmière très emphatique de la Base des Forces canadiennes Greenwood, qui a été émue aux larmes par son histoire et qui l’a encouragée à obtenir une aide psychiatrique.

« Elle a défendu mes intérêts. Elle m’a écoutée. J’ai reçu un diagnostic d’état de stress post-traumatique, et j’ai finalement eu l’impression que mes sentiments étaient acceptés », a-t-elle expliqué.

Au bout du compte, c’en était trop, et elle a été libérée. Elle avait l'impression de ne pas avoir pu atteindre les objectifs qu'elle s'était fixés.

« Je ne suis pas partie en déploiement comme je le voulais. Je n’ai pas suivi toutes les formations que je voulais suivre. Mon état de stress post-traumatique est devenu un véritable défi dans tout ce que je faisais. Je n’avais plus de liberté. J’étais bloquée et je ne pouvais pas changer de parcours », a-t-elle ajouté.

Après sa libération, Zadow s'est adressée à ACC et a reçu de l'aide. Elle s'est sentie habilitée par le personnel d'ACC, qui s'est montré « extrêmement utile ».

« Toutes les personnes à qui j'ai parlé ont été gentilles et bienveillantes et m'ont soutenue, et elles m'ont écoutée sans porter de jugement, ce qui a joué un rôle important dans mon cheminement », a-t-elle déclaré.

Elle a pu rembourser des prêts étudiants, acheter un véhicule et verser un acompte sur sa maison pour que son hypothèque reste abordable.

Répercussions d’une intervention chirurgicale

Une opération de la colonne vertébrale l’a limitée sur le plan physique, alors qu’elle tentait de rétablir sa santé mentale, menaçant encore davantage son sentiment d’identité.

« Je suis une travailleuse acharnée. Je suis une enfant de parents militaires. Je suis une militaire forte, je suis une agente de la police militaire. Je suis une athlète », a-t-elle déclaré.

« Quand j’ai tout cela, je me suis demandé qui j’étais maintenant et quelle était ma valeur. Ma valeur se mesurait à ma carrière, à mes activités sportives, à toutes mes distinctions et à toutes les belles choses que je pouvais montrer aux gens », a-t-elle expliqué.

Erica a intégré le programme Sans limites à la suite de sa libération des Forces armées, parce qu’elle savait qu’elle voulait garder des liens avec d’autres vétérans.

Erica a intégré le programme Sans limites à la suite de sa libération des Forces armées, parce qu’elle savait qu’elle voulait Erica a intégré le programme garder des liens avec d’autres vétérans.

Erica Zadow, en uniforme de police militaire, regarde des soldats charger un hélicoptère dans un hangar. Elle a des cheveux blonds courts et un béret rouge.

Erica Zadow regarde les soldats charger un hélicoptère dans le hangar de la Base des Forces canadiennes St-Huber, Québec.

Devenir membre d’Équipe Canada

Elle s’est portée candidate pour faire partie d’Équipe Canada lors des Jeux Invictus parce qu’elle avait besoin de se concentrer sur quelque chose de positif.

Lorsqu’elle a appris que sa candidature avait été retenue, elle était aux anges.

« J’ai crié dans ma cuisine et j’ai appelé tout le monde. Je me suis dit que c’était incroyable et qu’il s’agissait d’un excellent moyen de garder un souvenir positif de mon expérience militaire », a-t-elle expliqué.

Lors de son premier camp d’entraînement, elle a été inspirée par la force du corps et de l’esprit des athlètes des Jeux Invictus; elle a également été rassurée par la compréhension de ses coéquipiers.

« C’est quelque chose de rencontrer toutes ces personnes qui ont vécu toutes sortes de choses, qui ont surmonté des situations extrêmement difficiles et qui continuent à faire du sport. Elles continuent toujours de pousser leurs limites et de s’améliorer. Nous avons tous besoin de trouver des choses qui nous motivent le matin », a-t-elle raconté.

Les personnes qu’elle a rencontrées dans le cadre des Jeux Invictus sont comme des membres de sa famille.

« Le fait de rencontrer toutes ces personnes dans le cadre de ce processus m’a montré […] que nous pouvons toujours faire des choses difficiles après notre service. Il y a tant de belles choses qui nous attendent », a-t-elle ajouté.

L’entraînement pour les Jeux Invictus l’a également aidée dans d’autres aspects de sa vie. Elle vit maintenant près de Halifax, où elle a recommencé à jouer au hockey. Elle aime aussi passer du temps avec son chien de neuf ans qui est toujours à ses côtés, qu’elle soit en train de travailler le bois, d’écrire dans son journal ou de faire du bénévolat.

Apprendre à ralentir

Erica Zadow se tient dans son jardin ensoleillé avec son petit chien. Elle sourit et porte des lunettes de soleil. Le chien a une balle orange dans la gueule. Elle porte un t-shirt noir et des tatouages sur le bras droit.

Erica et son chien dans l’arrière-cour de sa maison de Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Elle a appris à dire non à la culture de l’hyperproductivité et à accorder la priorité à sa santé mentale.

« Avant, je n’arrêtais jamais, même quand je n’avais plus rien dans le réservoir, je continuais à me battre, je continuais à pousser. Certaines journées sont simplement mauvaises; c’est normal d’avoir de mauvaises journées, et il n’y a pas de mal à prendre le temps pour refaire le plein d’énergie. Il n’y a pas de mal à ralentir.

J’ai l’impression que c’est la première fois de ma vie que je comprends que notre valeur n’est pas définie par notre production », a-t-elle expliqué.

Lorsqu’elle participera aux compétitions de basketball en fauteuil roulant, de skeleton, d’aviron intérieur et de ski alpin, son père, qui a servi pendant 38 ans en tant que technicien de véhicules pour les Forces armées, sa mère, qui a servi pendant 18 ans en tant que technicienne des mouvements pour l’Aviation royale canadienne, et sa partenaire, Heather, prendront place dans les gradins.

Erica espère les rendre tous fiers.

« Mon plus grand accomplissement dans ma carrière militaire est d’avoir été choisie pour les Jeux Invictus. »

Avec courage, intégrité et loyauté, la caporale Erica Zadow laisse sa marque. Elle est une vétérane de nos Forces armées canadiennes. Découvrez d’autres histoires.

Si vous êtes une vétérane ou un vétéran, un membre de la famille ou un dispensateur de soins, vous pouvez obtenir gratuitement le soutien d'un professionnel de la santé mentale en tout temps. Appelez le 1-800-268-7708.

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