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 Un jeune George Brewster se tient debout, en uniforme de l’ARC, avec un avion-jouet à la main. Il sourit devant la caméra sur la photo en noir et blanc.

Enrôlement

1942

Déploiements

  • Seconde Guerre mondiale

Médailles

  • Étoile France-Allemagne
  • Médaille de la Défense
  • Médaille canadienne du volontaire et agrafe
  • Médaille de la guerre de 1939-1945
  • Décoration des Forces canadiennes (CD)

Pierce « George » Brewster

Un rêve d’enfance, celui de voler, réalisé dans une vie consacrée au service.

Duncan (Colombie-Britannique)

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Un rêve d’enfance

La Seconde Guerre mondiale a donné au capitaine d’aviation (à la retraite) George Brewster l’occasion de combiner ses deux passions de toujours : le pilotage et aider les gens.

M. Brewster est né au Nouveau-Brunswick et s’est enrôlé dans l’Aviation royale canadienne (ARC) à l’âge de 18 ans. Il rêvait d’être pilote depuis qu’il était enfant et qu’il construisait des avions-jouets avec des bouts de bois, de la colle de cheval et des boîtes de sardines.

« Je voulais tellement voler », raconte M. Brewster, aujourd’hui âgé de 102 ans.

« Quand je me suis enrôlé, j’étais un maigrichon de 118 livres déterminé à piloter des Spitfire. »

C’est lorsqu’il était un jeune livreur de journaux qu’il a pris conscience des terribles injustices qui se déroulaient en Europe et qu’il a été profondément troublé par les invasions et les occupations allemandes. « J’étais bouleversé. Ils brutalisaient les gens (des Pays-Bas), ils leur saisissaient leur bétail et leur nourriture et les laissaient mourir de faim », explique-t-il.

Un jeune George Brewster se tient à côté d’un aéronef Spitfire sur une vieille photo en noir et blanc. Son bras gauche repose sur l’aile, il porte un parachute et sourit devant la caméra. Il tient son casque dans la main droite.

Le capitaine d’aviation (à la retraite) George Brewster se tient à côté d’un aéronef Spitfire pendant la Seconde Guerre mondiale.

Obtenir son brevet de pilote

Après avoir suivi le Programme d’entraînement aérien du Commonwealth, M. Brewster a obtenu son brevet de pilote et est devenu pilote de chasse. Il est parti outre-mer en 1944 et s’est joint au 416e Escadron de l’Escadre no 127 de l’ARC. Il a réalisé son rêve et a commencé à piloter des Spitfire en Angleterre et en Écosse.

L’année suivante, il a combattu au sein de la Force tactique de l’ARC en attaquant des cibles terrestres liées à l’effort de guerre allemand afin d’ouvrir la voie aux forces alliées sur le terrain.

« Ces personnes avaient besoin d’aide et je voulais les aider autant que possible pour faire une différence. J’aurais donné ma vie s’il l’avait fallu. Je n’aurais jamais imaginé survivre.

Le jour, il essayait de les abattre, mais la nuit, il priait en silence pour les jeunes Allemands de son âge. Il savait que nombre d’entre eux n’avaient pas plus envie que lui d’aller à la guerre.

« J’ai prié pour qu’ils réalisent que ce qu’ils faisaient était mal, et afin qu’ils aient d’un peu de cœur », dit-il.

La liberté de voler

George Brewster, plus âgé, pose pour une photo où il est vêtu d’un kilt, d’un nœud papillon et d’un sporran assortis. Il porte des médailles militaires et un coquelicot rouge est épinglé sur son veston.

George Brewster

Lorsqu’il s’est glissé dans le cockpit du Spitfire et qu’il s’est élevé au-dessus des nuages, le rythme du vol lui a redonné l’impression d’être un enfant lorsqu’il dansait dans les bras de sa mère.

« Il y a eu des moments d’exaltation », explique-t-il, avant de réciter mot pour mot High Flight, un poème du pilote américain John Gillespie Magee Jr :

[Traduction libre]

Ô! J’ai glissé les liens revêches de la Terre
Et dansé dans les cieux sur des ailes d’argent rieur;
Vers le soleil j’ai grimpé, et rejoint la joie bondissante
Des nuages fendus par le soleil, — et fait cent choses
Dont vous n’avez pas rêvé — tournoyé, plané, balancé
Haut dans le silence ensoleillé. Flottant là,
J’ai chassé le vent hurlant, et lancé
Mon vaisseau ardent dans les salles sans fond de l’air…
Haut, toujours plus haut, dans l’azur délirant, brûlant,
J’ai franchi les cimes balayées par le vent avec une grâce aisée
Où jamais alouette, ni même aigle, n’a volé —
Et, tandis qu’avec un esprit silencieux et élevé j’ai foulé
La sainteté inviolée des espaces,
J’ai tendu la main, et touché le visage de Dieu.

« On a l’impression d’être un oiseau en vol », affirme M. Brewster.

Il y avait une certaine beauté, mais aussi un côté très sombre : éviter de se faire tirer dessus par l’ennemi en plein vol.

Il faut subir un choc pour découvrir à quel point on a du courage. J’étais concentré et la vitesse et la précision étaient mes atouts. Je surprenais l’ennemi par mon angle d’approche, et cela m’a sauvé à maintes reprises. »

Il devait composer avec le fait de tirer sur les mêmes jeunes hommes pour lesquels il priait en ne pensant à rien d’autre qu’à éliminer les avions ennemis dans le ciel.

« Il fallait le faire. Je détruisais des machines, pas des personnes. Ils bombardaient des innocents. Ce ne sont pas les gentils qui ont commencé, nous ne voulions pas en arriver là, mais nous devions y mettre un terme. »

Souvenirs du jour de la Victoire en Europe

Le jour où la guerre a pris fin en Europe en 1945, M. Brewster était en train de tester un Spitfire récemment réparé lorsque son commandant de base l’a contacté par radio pour lui annoncer que la guerre était terminée.

« Je lui ai répondu : « Quelle est la procédure d’approche, mon commandant? » Il m’a répondu : « Faites comme vous voulez, Brewster. »

M. Brewster a fait voler son Spitfire à l’envers en passant devant la tour de contrôle, une cascade qui le fait encore sourire aujourd’hui.

Après son atterrissage, il a ressenti tout l’amour des citoyens néerlandais qu’il a contribué à libérer. « Ils étaient tellement reconnaissants, et l’amour entre les Canadiens et les Néerlandais est encore très fort à ce jour », affirme-t-il.

La fin de la guerre a laissé d’intenses souvenirs à M. Brewster et aux autres aviateurs, car beaucoup d’entre eux ont vu le camp de concentration de Buchenwald lorsqu’il venait d’être libéré. Ils ont vaincu le régime qui a commis d’horribles atrocités.

M. Brewster est revenu au Canada après la guerre.

En 1950, il est devenu ingénieur militaire pour l’Armée canadienne et a travaillé comme instructeur de pilotes de l’ARC et instructeur de survie dans l’Arctique jusqu’à sa retraite de la vie militaire en 1967.

Après son service, il a été chef provincial des gardes forestiers juniors pour la province de l’Alberta. Il possédait un ranch où sa famille et lui élevaient des chevaux, du bétail et des moutons. Pendant des années, il s’est porté volontaire pour travailler avec les jeunes au sein des 4-H, des Boy Scouts et d’autres organisations.

« J’ai pu aider tant de jeunes à atteindre leur plein potentiel », dit-il, en ajoutant qu’il reçoit encore des lettres de remerciement de personnes qu’il a connues lorsqu’elles étaient jeunes.

Il a pris sa retraite et a voyagé partout dans le monde, où il a profité de ses passe-temps : les croisières, le camping, la pêche et la danse.

L’importance de la bienveillance

Le fait d’avoir participé à la libération des Pays-Bas à un si jeune âge l’a mené à passer sa vie au service des autres, dit‑il. « J’ai toujours souhaité de pouvoir avoir un impact positif sur quelqu’un et Dieu m’a donné la possibilité, la force et la volonté de le faire. Je me suis senti privilégié de servir mon pays. »

Récemment, une dame qui habite dans son établissement d’aide à la vie autonome à Duncan, en Colombie‑Britannique, vivait une journée difficile. Elle se sentait seule et déprimée à l’idée de perdre la vue à cause de la dégénérescence maculaire.

M. Brewster lui a offert une rôtie de pain aux raisins et du thé et l’a invitée à s’asseoir pour discuter.

Une petite attention, c’est ce qu’il fallait lui offrir à ce moment-là.

« Chaque jour, nous avons tous des occasions de nous entraider et de nous faciliter un peu la vie, et nous devons saisir ces occasions », affirme-t-il.

Je peux encore aider les gens. Il suffit d’un mot gentil pour leur remonter le moral. Si nous nous traitons les uns les autres avec respect et gentillesse, nous vivrons dans un meilleur monde, je l’espère et je le souhaite. »

M. Brewster a récemment fêté ses 102 ans.

S’il devait revivre sa vie, il se battrait à nouveau pour son pays.

« Je donnerais ma vie pour le Canada sans hésiter. »

Avec courage, intégrité et loyauté, George Brewster a laissé sa marque. Découvrez d’autres histoires

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