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S'est enrôlé

1970

Affectations

  • CMR Kingston,
  • BFC Calgary,
  • QGDN Ottawa,
  • BFC Lahr (Allemagne),
  • QGDN Ottawa,
  • ELFC Londres (Royaume-Uni),
  • 1 BR Corps (Royaume-Uni) Lippstadt (Allemagne),
  • BFC Petawawa,
  • QGDN Ottawa,
  • BFC Kingston,
  • BFC Toronto,
  • PRMNY New York,
  • QGDN Ottawa

Deployments

  • FUNU II Ismailia (Égypte),
  • UNFICYP Nicosie (Chypre),
  • SFOR Sarajevo (Bosnie),
  • MINUAR Kigali (Rwanda) avec les Forces canadiennes, 1970-2007
  • MINUAD Darfour (Soudan),
  • UNSOA Mogadiscio (Somalie) et MINUSCA Bangui (République centrafricaine) en tant que membre du personnel de l’ONU, 2007-2015

Michael Hanrahan

Le colonel parle des défis du maintien de la paix

Victoria (C.-B.)

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Introduction

Prendre part à de complexes missions de paix dans des régions instables du monde est un défi de taille, mais le colonel (retraité) Michael Edward Hanrahan dit qu’il a toujours pu compter sur
ses troupes.

Selon le colonel, l’approche unique en matière de maintien de la paix des soldats de la paix canadiens, caractérisée par la débrouillardise et le désir sincère d’aider les autres, fait en sorte qu’ils sont très appréciés au sein des missions internationales, comme la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR) de 1994.

Cette approche est ancrée dans l’identité multiculturelle du Canada et dans une mentalité fonceuse qui valorise la collaboration.

Le colonel Michael Hanrahan (gauche) présente un compte rendu de la situation au chef d’état-major de la défense, le général John de Chastelain, à son arrivée au Rwanda. Il porte la tenue militaire verte et le béret bleu, les mains tendues devant lui. Chastelain, portant l’uniforme militaire et un béret noir, l’écoute les mains sur les hanches.

Le colonel Michael Hanrahan (maintenant à la retraite) présente un compte rendu de la situation au chef d’état-major de la défense, le général John de Chastelain, à son arrivée au Rwanda.

Le colonel Hanrahan, qui se décrit comme un enfant de la Force aérienne, a servi 37 ans dans l’Armée canadienne en tant qu’officier des transmissions et a commandé à tous les niveaux de grades. Il a occupé des postes d’état-major opérationnel et technique, a enseigné au collège d’état-major, a participé à des échanges avec le Royaume-Uni et à un voyage diplomatique avec la mission permanente du Canada auprès des Nations Unies.

Il a travaillé comme gardien de la paix en Égypte, à Chypre, au Rwanda, en Bosnie, au Darfour, en Somalie et en République centrafricaine, où il était souvent parmi les premiers sur place.

Ce contenu aborde notamment les horreurs de la guerre et certains lecteurs pourraient être personnellement affectés par la lecture de ce texte. Si c’est votre cas, vous pouvez obtenir de l’aide.
Si vous êtes un vétéran, une vétérane, un membre de la famille ou un aidant qui a besoin de soutien, un professionnel de la santé mentale est disponible 24 heures sur 24 et 365 jours par année, sans frais pour vous. Composez le 1-800-268-7708.

Établir des missions

En 1994, il a participé à un déploiement en tant que commandant du contingent canadien pour soutenir le major-général Dallaire, qui commandait la MINUAR. Le contingent était chargé de soutenir le quartier général de la mission, de maintenir les communications avec toutes les unités déployées par l’Organisation des Nations Unies (ONU), de fournir un soutien logistique aux unités nouvellement arrivées et d’assurer le fonctionnement de l’aéroport international de Kigali.

« Je suis le gars qui démarre la mission », indique le colonel en souriant.

De 1993 et 1996, environ 1300 membres des Forces armées canadiennes ont servi au Rwanda.

« La mise en place d’une nouvelle mission de maintien de la paix tient plus de l’art que de la science », précise-t-il. L’arrivée des Nations Unies donne aux gens un sentiment de sécurité et d’espoir ».

« Le grand défi dans la plupart des missions, c’est qu’il faut mobiliser des gens et les envoyer très rapidement au sein de la population.

A UN peacekeeper kneels beside a child in a Rwandan orphanage. His left hand is on the small of the child's back. The child is curled into the fetal position in a large white t-shirt.

Un gardien de la paix des Nations Unies réconforte un enfant dans un orphelinat rwandais.

Pendant qu’il était sur place, le contingent a adopté neuf orphelinats. À Noël, 50 tonnes de vêtements et de jouets, reçus du Canada, ont été distribués aux enfants rwandais.

Le colonel Hanrahan raconte que les soldats canadiens ont offert leur aide à tous ceux qui en avaient besoin – et presque tout le monde avait besoin d’aide. Avec autant d’enfants orphelins à cause du génocide, les organisations non gouvernementales (ONG) qui étaient au Rwanda pour fournir un soutien humanitaire ont collaboré avec les soldats canadiens pour créer des orphelinats spontanés.

« Les orphelinats au Rwanda ont pratiquement poussé par osmose. On voyait un enfant sur la route, puis on voyait une ONG abritant 10 ou 15 enfants et on demandait : "Que faites-vous? Vous établissez un orphelinat? Est-ce qu’on peut aider?"

Alors trois ou quatre gars sautaient à bord d’un véhicule et allaient contribuer aux travaux, par exemple pour alimenter le bâtiment en eau et en électricité. »

Défis du maintien de la paix

Le colonel Hanrahan souligne le fait que chaque mission de maintien de la paix doit faire face à des difficultés, comme un manque de ressources (carburant, nourriture et eau potable), un manque d’infrastructure de transport (aéroports, routes et ports), la lenteur du déploiement de personnel militaire, policier et civil, l’ingérence politique, les mauvaises conditions météorologiques et la violence. Mais lorsque la distinction entre les combattants et les civils s’estompe, dit-il, la situation devient des plus épineuses.

Au Rwanda, des soldats canadiens ont dû être déployés en petits groupes dans des zones isolées où ils ont vu les horribles séquelles du génocide, de multiples cadavres jonchant les rues.

Une foule de personnes déplacées au Rwanda marchent le long d’une route de terre battue durant le génocide de 1994.

Mouvement de masse de personnes déplacées au Rwanda pendant le génocide. Les militaires désignent comme des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays les gens qui sont forcés de quitter leur domicile, mais qui demeurent à l’intérieur des frontières de leur pays.

Les défis étaient également d’ordre logistique. De nouveaux bataillons d’infanterie avaient été déployés dans leur secteur avant l’arrivée de leurs véhicules. L’un des bataillons devait ainsi parcourir 270 km dans les montagnes à l’ouest de Kigali, et il n’y avait pas de véhicules pour les transporter. Le colonel Hanrahan a réussi à obtenir deux camions à plateforme et quelques camions à benne, et les soldats sont restés debout dans ces véhicules pendant toute la durée du voyage. Bien que cette solution était loin d’être idéale, le colonel précise que tous ont reconnu qu’elle était préférable à la marche.

Le colonel Hanrahan et ses troupes étaient chargés d’appuyer la logistique, les communications et les efforts humanitaires, et ils faisaient de leur mieux pour soutenir le moral des gens pendant qu’ils tentaient de maintenir l’ordre, de désarmer la population et de fournir une aide humanitaire.

Le colonel Hanrahan devait également gérer les attentes entre le personnel des opérations sur le terrain et le siège des Nations Unies à New York.

Retour sur le Rwanda

Trente ans après les événements au Rwanda, le colonel Hanrahan poursuit sa réflexion sur la capacité de cruauté des êtres humains et les efforts déployés par tant de personnes pour atténuer la violence et la haine qui ont éclaté dans ce pays.

« La race humaine a essayé de causer sa propre perte depuis que les deux premiers hommes des cavernes ont posé les yeux l’un sur l’autre », déclare-t-il.

« Aujourd’hui encore, je ne sais pas comment un être humain peut développer autant de haine et faire autant de mal à un autre être humain. Mais il est clair que tous les humains portent ce trait en eux. On en a eu la preuve durant l’Holocauste. Et encore au Rwanda. Il y a un point de rupture qui sort l’humain de son état civilisé et le ramène à son instinct animal primaire et le pousse à commettre des choses absurdes. Notre espèce a encore ce gène en elle. »

« Les vétérans qui ont vécu les atrocités du génocide et de la guerre ont besoin de soutien », ajoute-t-il. C’est pourquoi il préconise d’intégrer le soutien en santé mentale aux unités et de former les sergents et les caporaux pour qu’ils puissent reconnaître les symptômes et orienter les services.

Offrir du soutien aux vétérans et vétéranes

Le colonel Hanrahan croit que la stigmatisation, la fierté et les obstacles systémiques empêchent les vétérans s d’accéder au soutien en santé mentale dont ils ont besoin.

« Il y a une chose qui me dérange vraiment beaucoup, déclare le colonel. Certains des gens qui reviennent au pays après un déploiement à l’étranger reviennent avec des problèmes. La gravité de leur état dépend de ce qu’ils ont vu et fait. Pour ce qui est du Rwanda, je pense que les dommages étaient beaucoup plus d’ordre psychologique. »

Selon le colonel, les soins de longue durée pour les vétérans et vétéranes doivent évoluer pour répondre aux besoins changeants. Après le traumatisme des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, nous avons maintenant une génération de gardiens de la paix aux besoins psychologiques et sociaux complexes.

Le colonel continue de plaider en faveur d’un engagement continu du Canada dans les opérations internationales de maintien de la paix et d’un soutien adéquat aux vétérans souffrant de l’état de stress post-traumatique.

Il a pris sa retraite de l’armée en 2007, et il a immédiatement participé à un déploiement en tant que membre du personnel civil des Nations Unies. Quand il a pris sa retraite de l’ONU, il a créé un service de consultation, auquel le siège et les missions de maintien de la paix des Nations Unies ont eu recours pour élaborer et mettre en œuvre leurs politiques, leurs processus et leurs procédures en matière de gestion de la chaîne d’approvisionnement.

Le colonel Hanrahan est aujourd’hui retraité et vit à Victoria avec son épouse Ellen, avec qui il est marié depuis 47 ans, et leur labrador de 90 livres. Son épouse et lui aiment voyager, faire du vélo et encourager leurs petits-enfants dans leurs activités sportives et artistiques.

Avec courage, intégrité et loyauté, le colonel (retraité) Michael Hanrahan laisse sa marque. Il est l’un des vétérans de nos Forces armées canadiennes. Découvrez d’autres histoires.

Le bien-être des vétérans et vétéranes du Canada est au cœur de tout ce que nous faisons. C’est pourquoi nous reconnaissons, honorons et commémorons le service de tous les vétérans et toutes les vétéranes du Canada. Renseignez-vous sur les services et les avantages qui sont offerts aux vétérans et à leur famille.

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