Cryptographie à Québec
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Information sur le média
- Moyen : Vidéo
- Propriétaire : Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
- Durée : 3:02
- Droit d'auteur ou de reproduction
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Détails
Cryptographie à Québec
Mme Duchesnay-Marra raconte ses débuts en cryptographie à Québec pour la Défense nationale.
Marie Duchesnay-Marra
Marie Duschesnay-Marra est née à Québec le 14 octobre 1920. Son père, un vétéran de la Première Guerre mondiale, a combattu avec le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry avant d’être blessé à la bataille d’Ypres. Elle fait ses études chez les Ursulines, puis elle complète son cours commercial. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle travaille à Québec en tant qu’employée civile de la Marine royale du Canada, mais elle s’enrôle ensuite dans le Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC) en juin 1943. On appelle souvent les membres de ce service les WREN, vulgarisation de l’accronyme anglais WRCNS (Women’s Royal Canadian Naval Service). Elle perfectionne son apprentissage du code Morse et est ensuite mutée à Halifax, où elle travaille comme cryptographe (chiffreuse) au centre de messages. Elle continuera ce travail à Ottawa et à Gaspé avant d’être démobilisée en août 1945. Mme Duschesnay-Marra aura une longue carrière en tant que cryptographe pour diverses agences du gouvernement du Canada ici et outre-mer.
Transcription
Cryptographie à QuébecEn 1942, au mois de mars, on m’a appelé, on m’a demandé si je voulais travailler pour la Défense Nationale, à Québec. Et je suis rentrée dans ce bureau où, la veille, je vais vous faire un petit commentaire, je m’étais fait des frisettes, comme ont dit, pour être jolie, et je suis descendue le premier avril de la haute ville de Québec sur le port avec une tempête de neige épouvantable et j’avais tous les cheveux pendant, mouillés (rire). Donc je suis entrée dans le bureau du commandant et au bout d’un moment, ce commandant avait ce, sa veste d’officier par-dessus ses épaules et il avait un plâtre ici. Alors, je me suis dit : « mon premier blessé de guerre! ». J’avais vu mon premier blessé de guerre. Et, donc ce monsieur appelle le, cet officier appelle le Petty Officer dont j’ai oublié malheureusement le nom et qui était un type vraiment très sympathique, très grand, très fort, c’était un spécialiste du chiffre. Donc je suis tombée entre bonnes mains et il m’a appris donc le premier jour à chiffrer et je savais même pas que ça existait. Naturellement, moi je faisais quelque chose que personne ne faisait dans mes amies, je faisais quelque chose de secret, quelque chose d’extraordinaire. Si à neuf heures du soir on avait besoin de vous ou huit heures, nous étions toujours escortés. Je descendais le jour en tramway mais si, dès qu’il faisait noir, il y avait un (inaudible) avec deux matelots, pratiquement armés jusqu’aux dents qui venait reconduire les filles chez elles une après l’autre, enfin on était très protégées, très… c’était, c’était très bien. Et à un moment donné, ils ont installé des teletype dans le bureau et personne n’avait eu un teletype à Québec, dans ces bureaux-là. Donc, on m’a envoyée au bureau du CPR, à Québec, M. Barclay, j’oublie pas son nom, qui m’a fait apprendre, parce que eux ils avaient les machines. Puis après ça je suis retournée, on a installé les machines, les teletype. Alors, nous avions Ottawa, Québec, Moncton, Halifax. Et tout ce qui était codé nécessaire pour Halifax, nous avions donc une ligne pour envoyer nos messages. Tout était secret, tout était secret, tous les déplacements, même la météo. Vous ne voyiez jamais dans les journaux ou nulle part, qu’il faisait beau, qu’il pleuvait, c’était top secret parce que l’ennemi ne devait pas savoir quelle température pour les attaques. D’ailleurs, le débarquement du mois de juin a été couci-couça en Normandie parce que le temps n’était pas ceci, parce que le temps n’était pas cela… les vagues, c’est des grands problèmes la température dans une guerre, je crois.
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