Soldat (à la retraite) Vicky Luscombe
Vicky Luscombe est née à St. John’s, Terre-Neuve, au cours de l’été 1925. Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Vicky a voulu s’enrôler dans l’armée pour soutenir l’effort de guerre du Canada. À 16 ans, elle s’est vu refuser l’accès en raison de son jeune âge. Deux ans plus tard, le lendemain de son 18e anniversaire, elle a été acceptée au sein des Forces et s’est jointe au Service féminin de l’armée canadienne (SFAC).
Née sous le nom d’Emily Victoria Goodyear, mais connue par tous sous le nom de Vicky, elle était l’enfant du milieu au sein d’une famille de cinq enfants. Elle a passé une bonne partie de son enfance à aider sa mère à s’occuper de ses plus jeunes frères, puis elle s’est jointe au SFAC malgré l’opposition de ses parents.
« Elle a adoré servir son pays et a grandement apprécié l’indépendance que cela lui procurait et la camaraderie qui régnait au sein de l’armée. »
La carrière de Vicky dans les Forces a débuté à Kitchener, Ontario, où elle a suivi un cours de chauffeur. Lorsqu’elle a terminé le cours, elle a été affectée à Chilliwack, Colombie-Britannique, à titre de membre du SFAC. Ses fonctions consistaient notamment à conduire des membres du personnel à divers endroits et à livrer des messages importants d’un site à l’autre. On lui avait fourni un Jeep pour son usage exclusif pour lui permettre d’accomplir ses tâches quotidiennes. « Elle a adoré servir son pays et a grandement apprécié l’indépendance que cela lui procurait et la camaraderie qui régnait au sein de l’armée, indique Rob Luscombe, l’un de ses enfants. Elle était pleine d’énergie et de vigueur. »
« Elle était au centre-ville et ne comprenait pas pourquoi les gens étaient si enthousiastes et bruyants. »
Le 8 mai 1945 a été déclaré le jour de la Victoire en Europe. La guerre en Europe avait pris fin, mais les conflits en Asie et dans le Pacifique continuaient de faire rage. Pour Vicky, le 14 août 1945 avait débuté comme une journée normale. Elle roulait dans le centre-ville de Vancouver pour livrer divers messages, puis elle s’est arrêtée à un feu rouge. Elle était loin de se douter que la Seconde Guerre mondiale était sur le point de se terminer. « Elle était au centre-ville et ne comprenait pas pourquoi les gens étaient si enthousiastes et bruyants, mentionne Rob. Puis quelques personnes ont couru vers elle en criant que la guerre était terminée. »
Des résidents et des camarades des Forces à Vancouver qui avaient appris la nouvelle se sont approchés de son Jeep avec enthousiasme, certains agitaient des drapeaux pour célébrer ce moment. Un photographe de l’ancien Vancouver Sun a pris en photo ce moment de pure joie. Le jour suivant, le 15 août 1945, a été déclaré le jour de la Victoire sur le Japon, marquant officiellement la fin de la Seconde Guerre mondiale.
« Le jour où le Jeep a été pris en photo, Vicky craignait d’avoir des problèmes pour avoir permis à toutes ces personnes de monter à bord du Jeep avec elle, surtout après avoir vu le photographe en train de prendre des photos, indique Rob, mais elle s’est détendue un peu lorsqu’elle a appris que la guerre était terminée. »
« Elle banalisait beaucoup les choses qu’elle avait réalisées dans sa vie, comme si ce n’était rien », mentionne son fils.
Après ce moment chargé d’émotion à Vancouver, qui marquait la fin de la Seconde Guerre mondiale, Vicky a quitté les Forces en 1946. Elle a reçu la Médaille canadienne de service volontaire. Elle a ensuite entrepris le chemin du retour chez elle, à Terre-Neuve. Elle a voyagé en train de Vancouver à Sydney, Nouvelle-Écosse, puis a pris un traversier pour arriver à destination.
Sur le traversier, Vicky a rencontré William « Bill » Luscombe, qui retournait chez lui après avoir combattu outre-mer. Bill s’est joint aux North Nova Scotia Highlanders en 1943, avant d’aller servir en Grande-Bretagne, en France, en Belgique et dans le cadre de la libération des Pays Bas. Se camarades de l’infanterie l’ont surnommé « Lucky ». Ce dernier a également quitté l’armée en février 1946 et il s’est vu décerner l’Étoile de 1939-1945, l’Étoile France-Allemagne, ainsi que l’agrafe et la Médaille canadienne de service volontaire.
« Mon père est une personne tranquille de nature; il ne parlait jamais de la guerre », indique Rob.
Mes parents se sont rencontrés à bord du traversier SS Kyle, alors qu’ils retournaient tous deux à la maison au printemps 1946 et qu’ils traversaient le détroit de Cabot, du Cap-Breton, Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve.
À peine un an plus tard, Bill et Vicky se sont mariés et ont déménagé à Toronto, où quatre de leurs cinq enfants sont nés, puis ils sont retournés vivre à St. John’s, T.-N.-L., en 1960.
« Ils étaient nés et avaient grandi dans la même région de Terre-Neuve pendant
16 ans sans jamais se rencontrer,
mentionne le fils de Vicky, et ce n’est que sur le traversier qui les ramenait à St. John’s à la fin de la
guerre qu’ils se sont vus pour la première fois. »
« Encore aujourd’hui, ils soulignent le 11 novembre et participent aux activités visant à rendre hommage aux vétérans qui ont servi, indique Rob Luscombe. En 1997, ma mère a porté le drapeau et dirigé le défilé à St. John’s. »
Dans le cadre du 75e anniversaire du jour de la Victoire sur le Japon et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Vicky Luscombe est le Visage de la liberté de cette semaine. Elle figure sur l’affiche commémorative officielle qui souligne la Semaine des vétérans 2020 et qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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