Jamais sans mon chien
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Information sur le média
- Moyen : Vidéo
- Propriétaire : Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
- Durée : 3:59
- Droit d'auteur ou de reproduction
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Détails
Jamais sans mon chien
Une jeune Marie Duchesnay part pour Halifax en train. Le chien de son père l’accompagne…
Marie Duchesnay-Marra
Marie Duschesnay-Marra est née à Québec le 14 octobre 1920. Son père, un vétéran de la Première Guerre mondiale, a combattu avec le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry avant d’être blessé à la bataille d’Ypres. Elle fait ses études chez les Ursulines, puis elle complète son cours commercial. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle travaille à Québec en tant qu’employée civile de la Marine royale du Canada, mais elle s’enrôle ensuite dans le Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC) en juin 1943. On appelle souvent les membres de ce service les WREN, vulgarisation de l’accronyme anglais WRCNS (Women’s Royal Canadian Naval Service). Elle perfectionne son apprentissage du code Morse et est ensuite mutée à Halifax, où elle travaille comme cryptographe (chiffreuse) au centre de messages. Elle continuera ce travail à Ottawa et à Gaspé avant d’être démobilisée en août 1945. Mme Duschesnay-Marra aura une longue carrière en tant que cryptographe pour diverses agences du gouvernement du Canada ici et outre-mer.
Transcription
Jamais sans son chienAprès la mort de papa, on avait deux chiens. On avait un chow-chow, c’était le chien de maman, et papa avait un Boston Bull. Alors, le chow-chow n’avait qu’une famille, les maîtres c’était nous, il aurait été, elle aurait été très malheureuse ailleurs. Tandis que le Boston Bull… on l’a gardé. Personne ne voulait le Boston Bull, alors moi je voulais le prendre. J’arrive à Lévis, je prends mon train, le… J’ai acheté un billet, il était dans le wagon de la poste, en avant, et chaque fois que le train s’arrêtait, je courais, j’allais le sortir, lui faire sa petite marche, lui donner de l’eau ou à manger, et puis on arrive finalement à Moncton. Arrêt vingt minutes, twenty minutes stop! Je descend avec le chien, cette fois-là et vite, je me, je vais au restaurant de la gare et je demande aux jeunes filles qui sont là est-ce que vous pouvez lui donner quelque chose, de la viande ou quelques chose à manger, des légumes. Ah oui, puis qu’est-ce qu’il est cute, puis il était vraiment cute. Puis on l’appelait Chumy puis il était vraiment chumy, chumy, chumy. J’entends tout d’un coup, traindeparture number twenty, Lévis. Oh! Qu’est-ce que c’est que ça? J’avais mes bagages dans le train, mon (inaudible) je prends le chien, je cours comme une folle et une grande poignée de main me tire derrière, un bonhomme, là : « where are you going? » Je dis : « I’m going to take that train! » « You can’t, it’s leaving ». « I’m in the navy, you can’t do that to me, you said twenty minutes. » « You come with me. » So we went to the office and they’ve sent a wire, ils ont envoyé un télégramme à Halifax que mes bagages soient pris, qu’on garde mes bagages et tout ça, et je suis arrivée à Halifax. Alors le… je suis obligée de prendre le prochain train et le prochain train c’était que de la troupe, que des militaires. Alors, il dit vous allez rentrer, faites semblant de rien, asseyez-vous. Mais moi j’ai dit, j’ai pas d’argent, j’ai plus d’argent pour payer, pour le chien, pour le mettre dans les bagages, j’ai plus d’argent. Alors, il dit, ne vous inquiétez pas. Alors je cache mon chien dans le coin, comme ça, mais lui il était là, (grognements). Il faisait des bruits. Alors, tout à coup, il y a quelqu’un qui dit : « mais il y a un chien ici! » Alors, ça a brisé la glace, comme ça. Les gens ont été très gentils et je suis rentrée dans mon dortoir où nous étions cent et j’ai attaché la laisse de mon chien au bas de mon lit, en fer et j’ai mis, la fille qui couchait en dessous de moi, j’ai mis une note sur son oreiller : « don’t be afraid », ne soit pas, n’ais pas peur, c’est mon chien, il est très gentil. Mais il y a une fille qui s’est levée à quatre heures, elle l’a, lui est sorti dans l’allée, elle l’a pas vue, elle avait son verre avec sa brosse à dents, elle est partie les pieds dedans, elle est tombée, le chien s’est mis à aboyer, tout le monde était assis, qu’est-ce qui se passe, qu’est-ce qui se passe? Et je crois que deux, trois jours après… J’allais au bureau avec… Et je suis appelée par le commandant. Elle me dit : « Duchener, I hear you have a dog ». I said yes! C’est mon chien, c’est le chien de mon père et personne peut s’en occuper comme moi. J’avais pris ça comme une, comme une mission. Pensez-vous, elle dit, nous sommes deux mille femmes, si chacune avait son chien? J’ai dit oui, mais ça c’est pas pareil, ça. Mon père il vient de mourir, il y a personne. Et il a fallu que, malheureusement que je le donne à quelqu’un d’autre, mais ça a été un gros chagrin. C’était un gros chagrin, parce que c’était, ça avait le lien avec le père, avec l’été, avec les vacances et tout ça.
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