Urgence à Halifax
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Information sur le média
- Moyen : Vidéo
- Propriétaire : Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
- Durée : 3:16
- Droit d'auteur ou de reproduction
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Détails
Urgence à Halifax
Des sous-marins allemands aux portes d’Halifax menacent de couler des bateaux transportant des marchandises. Un message très important doit être envoyé en Angleterre.
Marie Duchesnay-Marra
Marie Duschesnay-Marra est née à Québec le 14 octobre 1920. Son père, un vétéran de la Première Guerre mondiale, a combattu avec le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry avant d’être blessé à la bataille d’Ypres. Elle fait ses études chez les Ursulines, puis elle complète son cours commercial. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle travaille à Québec en tant qu’employée civile de la Marine royale du Canada, mais elle s’enrôle ensuite dans le Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC) en juin 1943. On appelle souvent les membres de ce service les WREN, vulgarisation de l’accronyme anglais WRCNS (Women’s Royal Canadian Naval Service). Elle perfectionne son apprentissage du code Morse et est ensuite mutée à Halifax, où elle travaille comme cryptographe (chiffreuse) au centre de messages. Elle continuera ce travail à Ottawa et à Gaspé avant d’être démobilisée en août 1945. Mme Duschesnay-Marra aura une longue carrière en tant que cryptographe pour diverses agences du gouvernement du Canada ici et outre-mer.
Transcription
Urgence à HalifaxUn soir, à Halifax, il était deux heures du matin, l’amiral Murray est descendu, parce que dans l’édifice où je travaillais, c’était combined operations : armée, aviation et marine et la, la, la marine de guerre. Et les sous-marins allemands étaient à la porte d’Halifax. Et nous avions des convois qui partaient pratiquement tout le temps, tout le temps, tout le temps. Qui partaient, des bateaux de New York, de Boston, de la Caroline du Nord, qui arrivaient pour prendre le chemin par Terre-Neuve, en passant par Halifax. Et les bateaux, les destroyer et les bateaux de guerre escortaient ces convois de parfois deux cents bateaux commerciaux avec tout ce qu’on peut imaginer d’alimentation, de laine, de blé, de tout ce qu’on peut imaginer. Et, naturellement, les Allemands chassaient, comme on dit. Bien entendu, ils chassaient pour les couler. Et cette nuit-là l’amiral est descendu et il fallait aviser l’amirauté anglaise à Londres. On avait pas le temps de chiffrer. Il fallait dire tout de suite parce qu’il fallait que les bateaux soient éparpillés. Moi je vous parle comme, comme si j’étais l’amiral mais enfin c’était mon expérience personnelle et fallait dévier le convoi. Chaque conv… chaque bateau dans un convoi a une position. À douze degrés ceci la (inaudible) ceci, l’Arthabaska et tout, puis ils lisaient tout, puis ça marche en zigzag pour empêcher d’avoir les sous-marins à vous tirer dessus, à envoyer des torpedo, là, et puis voilà, on m’a demandé de m’asseoir moi devant cette machine et, à l’époque, c’était pas des satellites, c’était des câbles sous-marins, ce sont des, c’était des pulsations. Alors, quand vous, vous tapiez, ça sortait normalement, mais quand vous receviez la chose, c’était le bbb, bbb, tout doucement comme ça, et l’amiral, avec son État-major derrière moi, toujours la petite Canadienne française qui parle pas bien, bien l’anglais, et qui le comprenait mieux à l’écrit ou à la lecture que le parler parce que j’avais toujours peur de perdre un mot et si je perds un mot, je perds le sens de la phrase, mais enfin, je commençais à lire un peu mieux. Et puis, il me dictait, et alors j’étais très, très émue de cette expérience et on a attendue aussi la réponse qui est venue aussi en clair pour disperser les bateaux. Et tout ça dans l’espace de, je sais pas, moi, d’un coup de vent. Ça va aussi vite que ça. Les hommes sont prêts à ça. Il faut se, se préparer tout le temps, tout le temps, tout le temps. En alerte. C’était toujours l’alerte, c’était toujours urgent, c’était toujours most immediate, c’était « most immediate » top secret et c’était vraiment extraordinaire pour moi de faire ce travail-là.
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