Le Canada se souvient - Édition 2006 - Page 1
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Le 22e Bataillon sur Courcelette
Le 20 septembre 1915, le 22e Bataillon monte aux tranchées pour la première fois. Dès lors, il connaîtra 38 mois de guerre. En toutes circonstances, il saura se distinguer des autres. Le 26 février 1916, le major T.L.A. Tremblay prit le commandement du 22e Bataillon avec le grade de lieutenant-colonel. Il sera commandant de cette unité jusqu’au 10 août 1918, jour où il commandera la 5e Brigade d’infanterie canadienne à titre de brigadier-général. D’ailleurs, il sera le seul général francophone ayant commandé au front au cours de la Première Guerre mondiale. Tremblay, qui n’avait que 30 ans, a été le leader et l’inspirateur du 22e Bataillon.
Lors de la bataille de la Somme, à Flers-Courcelette, le 15 septembre 1916, le 22e Bataillon prend part à sa première attaque d’envergure au niveau de Corps d’armée. Après plusieurs jours d’âpres combats et malgré de lourdes pertes, cette attaque est couronnée de succès. La majorité des journaux du monde entier rendent hommage à la bravoure canadienne-française.
Le 22e Bataillon a été la seule unité canadienne-française à combattre au front tout au long de la Première Guerre mondiale. Ses officiers, sous-officiers et soldats étaient déterminés à défendre l’honneur de l’unité et de la collectivité qu’ils représentaient. Leurs faits d’armes furent nombreux et glorieux et, en plus de se voir accorder 18 honneurs de batailles, le 22e Bataillon se vit attribuer 352 décorations, dont deux Croix de Victoria.
Saviez vous que?
Il y a 90 ans, le matin du 1er juillet 1916, commence la bataille de la Somme. Ce jour-là, des 801 hommes du 1st Newfoundland Regiment, 255 sont tués, 386 blessés et 91 manquent à l’appel. Cette journée si coûteuse pour les Terre-Neuviens devient par la suite le Memorial Day à Terre-Neuve.
Le « bataillon noir » du Canada
Au cours de la Première Guerre mondiale, de jeunes Canadiens d’origine africaine veulent « servir » leur pays, mais en raison d’une politique ségrégationniste officieuse, ces hommes peuvent difficilement se joindre à l’Armée canadienne à cette époque. Pourtant, à l’instar des autres Canadiens, ils ont à coeur de servir leur pays.
Le 5 juillet 1916, le 2e Bataillon de construction, le premier bataillon noir de l’histoire du Canada, est constitué à Pictou, en Nouvelle-Écosse. On recrute des hommes partout au Canada, mais la majorité des recrues viennent des Maritimes. On accepte en fin de compte 605 hommes.
L’unité devait exercer un rôle de soutien non lié au combat et elle a servi honorablement en France au sein du Corps forestier canadien. Elle fournit le bois de construction nécessaire à l’entretien des tranchées sur la ligne de front. Certains membres se joignent ensuite à des unités de combat où ils exécutent un service remarquable et sont décorés pour leur bravoure.
De nos jours, on se souvient du dévouement du « bataillon noir » et on le célèbre en tant que pilier d’une noble tradition afro-canadienne du service militaire dans notre pays. Cet intéressant chapitre de l’histoire de notre pays est consigné dans un livre intitulé Canada’s Black Battalion; un documentaire sur le sujet a également été réalisé.
De première main - Lettre du front - Arthold Saint-Germain
« Cette fois-ci, c’est un blessé qui vous donne de ses nouvelles. Après avoir été 48 heures sous la gueule des canons allemands et 48 heures dans les tranchées, au sifflement des balles, j’ai la douleur de vous annoncer que j’ai eu le bras droit brisé au coude. Je ne sais si je pourrai aller au feu de nouveau. Mon docteur m’envoie à Londres pour me remettre. Heureusement, mon bras ne me fait pas trop souffrir mais excusez mon écriture, je suis obligé de tracer ces notes de la main gauche. Dans les tranchées, la vie est très dure : de la boue jusqu’aux genoux. Quand je sortais de mon devoir pour être relevé, j’étais comme ces pauvres diables qui travaillent dans les canaux. »
- Soldat Arthold Saint-Germain, de Saint-Vincent-de-Paul (aujourd’hui Laval),
15 mars 1915.
Neuf infirmières militaires perdent la vie dans le naufrage d’un navire-hôpital
Pendant la Première et la Seconde Guerres mondiales, on appelle « infirmières militaires » les infirmières qui soignent les militaires blessés. La vie de ces infirmières militaires canadiennes est dangereuse. Elles travaillent souvent près des lignes de front pour mieux porter secours aux blessés, ce qui les place à portée des attaques ennemies.
Le 27 juin 1918, ce danger prend une tournure tragique : un sous-marin allemand torpille le navire-hôpital canadien Llandovery Castle. En tout, 234 personnes perdent la vie, dont 14 infirmières militaires (neuf d’entre elles sont canadiennes) qui aident les blessés à bord de l’hôpital flottant.
Sports
Tom Longboat, le célèbre coureur canadien d’origine autochtone gagnant du marathon de Boston en 1907, ne laisse pas son service dans l’Armée canadienne l’empêcher de faire ce qu’il faisait de mieux. Le soldat Longboat est estafette pour le 107e Bataillon de pionniers du Corps expéditionnaire canadien.
En France, il met à profit ses talents d’athlète pour livrer des messages entre les unités sur les lignes de front. Le soldat Longboat participe même à une compétition alors qu’il est à l’étranger. Le 1er juillet 1918, l’athlète de la Réserve indienne Six-Nations en Ontario gagne la course de 8 milles (13 km) lors des compétitions de la fête du Dominion du Corps canadien.
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