Le Canada se souvient
Numéro spécial de la Semaine des vétérans
Du 5 au 11 novembre 2021 - Page 2
Plateau du Golan
Servir loin de chez soi dans des missions internationales de soutien de la paix est très difficile. L’un des efforts de maintien de la paix les plus longs dans lesquels notre pays a été engagé s’est déroulé sur le plateau du Golan, en Syrie. Les membres des Forces armées canadiennes y ont été déployés pour la première fois en 1974 dans le cadre d’une mission des Nations Unies (ONU) visant à superviser et à surveiller le cessez-le-feu entre la Syrie et Israël à la suite de la guerre du Kippour.
Nos gardiens de la paix sur le plateau du Golan ont principalement rempli des fonctions de soutien pour la force de l’ONU, comme l’entretien des véhicules, les communications et d’autres fonctions logistiques. Un important contingent de Casques bleus canadiens a servi sur le plateau du Golan pendant 32 ans avant que la plupart d’entre eux ne soient renvoyés en 2006, et qu’une présence canadienne beaucoup plus réduite y demeure pendant plusieurs années par la suite. Au total, plus de 12 000 Canadiens ont servi sur le plateau du Golan.
Les efforts de soutien de la paix peuvent avoir un lourd tribut. En fait, cette mission a enregistré le plus grand nombre de décès en un seul jour dans l’histoire du maintien de la paix de notre pays. Neuf membres des Forces armées canadiennes qui appartenaient à la force de paix de l’ONU en Égypte ont été tués le 9 août 1974 lorsque leur avion a été abattu par un missile syrien pendant qu’il effectuait la livraison de l’approvisionnement pour le plateau du Golan. Le 9 août est désormais observé chaque année au Canada comme la Journée nationale des Gardiens de la paix.
Des Canadiens en Afghanistan
La mission du Canada en Afghanistan est l’opération militaire la plus connue de notre pays au cours des dernières années. Plus de 40 000 membres des Forces armées canadiennes ont servi dans ce pays lointain d’Asie du Sud-Ouest de 2001 à 2014 dans le cadre d’une coalition multinationale mandatée par l’ONU.
Il s’agissait d’un travail très ardu dans un environnement hostile et un terrain accidenté. Le personnel militaire canadien y a exercé une variété de fonctions, allant des opérations de combat à la contribution à de nombreux efforts humanitaires et d’édification de la nation. Le danger était bien réel et lorsque nos soldats quittaient la sécurité relative de leurs bases, les menaces posées par les engins explosifs improvisés (EEI) et les autres attaques ennemies étaient souvent présentes.
Cela fait 20 ans que la mission militaire de notre pays a commencé là-bas, mais le souvenir des quelque 158 membres des Forces armées canadiennes qui ont perdu la vie dans le cadre de cet effort sera toujours présent. Le service et le sacrifice de tous ceux et celles qui ont soutenu la mission de notre pays en Afghanistan ont été commémorés de nombreuses façons, de l’« Autoroute des héros » et des monuments dans les collectivités à travers le pays, à un nouveau monument commémoratif national qui est en cours de planification pour Ottawa. Le Canada se souviendra d’eux.
Le « Bataillon noir »
Durant la Première Guerre mondiale, de nombreux jeunes Canadiens noirs étaient désireux de servir leur pays. À une époque où notre société était peu inclusive, il était difficile pour ces Canadiens de s’enrôler dans le Corps expéditionnaire canadien. L’année 2021 marque le 105e anniversaire de la formation du 2e Bataillon de construction à Pictou, en Nouvelle-Écosse, le 5 juillet 1916. Il s’agit de la plus grande unité noire de l’histoire du Canada. Même si la campagne de recrutement a eu lieu dans l’ensemble du pays, la plupart des volontaires provenaient des Maritimes. À la fin de la guerre, quelque 800 hommes avaient servi dans le bataillon.
L’unité était destinée à un rôle d’appui et a servi avec honneur en France, aux côtés du Corps forestier canadien. Ces soldats ont fourni du bois ayant servi à la réparation des tranchées au front. Ils ont aussi contribué à l’amélioration de routes et la construction d’une voie ferrée. Après la fin de la Première Guerre mondiale en novembre 1918, les hommes sont retournés au Canada au début de 1919 pour revenir à la vie civile et l'unité a été officiellement dissoute en 1920.
Plus tôt cette année, il a été annoncé que le gouvernement du Canada présenterait des excuses officielles pour la discrimination que les membres du 2e Bataillon de construction ont été contraints de surmonter afin de participer à la lutte pour la paix et la liberté. Aujourd’hui, leur service dévoué est considéré comme un chapitre important de la longue tradition du service militaire des Canadiens noirs au sein de notre pays et de l’évolution des attitudes dans notre société.
Lutter contre la pandémie
Les Canadiens qui portent l’uniforme acquièrent des compétences assez remarquables, lesquelles ne sont pas uniquement utiles dans l’armée, mais aussi dans le monde civil. Au cours de la pandémie de COVID-19, certains anciens membres des Forces armées canadiennes, et d’autres toujours en service, ont apporté une contribution importante à l’intervention nationale face aux grands défis auxquels notre pays a été confronté. Voici quelques-unes de ces personnes accomplies :
- La Dre Bonnie Henry est une ancienne membre de la Marine canadienne. Elle s’est enrôlée alors qu’elle était étudiante à l’université et a ensuite servi en tant que médecin militaire. Ce rôle l’a exposée à un certain nombre de conditions de stress physique et mental, mais lui a aussi appris de nombreuses leçons sur le leadership et la prise de décisions sous pression. Cette expérience durement acquise a aidé la Dre Henry à guider la Colombie-Britannique pendant la pandémie en tant que responsable provinciale de la santé.
- Le Dr Trevor Jain a rejoint la réserve des Forces armées canadiennes alors qu’il était encore à l’école secondaire. Il a ensuite obtenu son diplôme de médecin et servi en tant que médecin militaire. Ses contributions exceptionnelles après la catastrophe de la Swiss Air au large de la Nouvelle-Écosse en 1998 lui ont valu la Médaille du service méritoire. Le Dr Jain s’est intéressé à la médecine de catastrophe, une compétence qui s’est avérée précieuse dans ses fonctions de médecin urgentologue à l’Île-du-Prince-Édouard et en tant que leader important dans la réponse de la province à la pandémie.
- Après être devenue médecin de famille, la Dre Jennifer Russell, du Nouveau-Brunswick, s’est engagée dans les Forces armées canadiennes et a servi comme médecin militaire pendant dix ans. Elle a acquis une expérience précieuse au sein de systèmes de santé axés sur la médecine préventive et les programmes d’immunisation. La formation militaire de la Dre Russell l’a aidée à se positionner en tant que médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick et à prendre en charge la lutte contre la pandémie.
Grâce en partie à leur formation spécialisée et à leurs expériences militaires, nous sommes entre des mains expérimentées pour combattre la pandémie!
Quelques jalons militaires canadiens
PREMIÈRE GUERRE MONDIALE 1914-1918
- 22 avril 1915 - Les Canadiens participent à leur premier combat majeur à Ypres
- 1er juillet 1916 - Début des batailles de la Somme et de Beaumont-Hamel
- 9 avril 1917 - Début de la bataille de la crête de Vimy
- Novembre 1917 - Les Canadiens prennent Passchendaele
- 11 novembre 1918 - Fin de la Première Guerre mondiale
SECONDE GUERRE MONDIALE 1939-1945
- Septembre 1939 - Début de la bataille de l’Atlantique
- 25 décembre 1941 - Les soldats canadiens sont forcés de se rendre à Hong Kong
- 19 août 1942 - Des Canadiens participent au raid sur Dieppe
- juin-août 1944 - Des Canadiens combattent lors du jour J et de la bataille de Normandie
- 5 mai 1945 - Les soldats canadiens libèrent les Pays-Bas
- 8 mai 1945 - Jour de la Victoire en Europe
- 15 août 1945- Jour de la Victoire sur le Japon
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