Mémorial national du Canada à Vimy
Introduction
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Les Canadiens ont honoré de nombreuses façons les hommes et les femmes qui ont servi leur pays en uniforme au fil du temps. L’une des façons les plus évocatrices de concrétiser ce devoir de mémoire est le majestueux Mémorial national du Canada à Vimy, que notre pays a érigé en France après la Première Guerre mondiale.
La bataille de la crête de Vimy
Plus de 650 000 Canadiens ont participé à la Première Guerre mondiale, qui a fait rage de 1914 à 1918. Nos soldats ont participé à d’âpres combats le long du front occidental en France et en Belgique, mais la bataille de la crête de Vimy est devenue le fait d’armes canadien le plus emblématique de tout le conflit.
L’attaque canadienne à la crête de Vimy (qui faisait partie de la grande bataille d’Arras au nord de la France) a débuté le 9 avril 1917, lundi de Pâques. Les quatre divisions du Corps canadien, composées de soldats venus de partout au Canada, combattraient ensemble pour la première fois. Avançant derrière un puissant « barrage roulant » de tirs fournis par l’artillerie alliée, nos hommes ont capturé la majorité de la crête dès l’heure du midi le premier jour de la bataille, et les dernières poches de résistance allemande ont été vaincues le 12 avril. La bataille de la crête de Vimy fut l’une des offensives alliées les plus réussies à ce moment pendant la guerre, menant à la capture de plus de territoire, de pièces d’artillerie ennemie et de prisonniers que les opérations militaires britanniques ou canadiennes précédentes.
Une idée monumentale
L’ampleur du service et des sacrifices consentis par les Canadiens pendant la Première Guerre mondiale était sans précédent et la fin du conflit a été accompagnée d’un fort sentiment dans l’opinion publique selon lequel il ne faudrait jamais l’oublier. Des milliers de monuments ont commencé à voir le jour dans les villes, grandes et petites, et les villages de tout le pays. Cette volonté de commémorer la guerre a également été ressentie à l’échelle nationale, car le gouvernement du Canada souhaitait construire des monuments commémoratifs sur les lieux des anciens champs de bataille en Europe, aux endroits mêmes où de nombreux soldats canadiens avaient combattu et, dans certains cas, perdu la vie.
Il a été décidé que le Canada compterait huit lieux commémoratifs officiels en Europe pour souligner nos batailles les plus importantes. Les monuments à Saint-Julien, à la colline 62 (Bois du Sanctuaire) et à Passchendaele seraient érigés en Belgique. Courcelette, Le Quesnel, Dury, Bois de Bourlon et la crête de Vimy étaient les emplacements retenus pour les monuments commémoratifs en France.
Terre-Neuve, qui ne faisait pas encore partie du Canada à cette époque, a aussi érigé des monuments de guerre : à Courtrai, à Geudecourt, à Masnières, à Monchy-le-Preux et à Beaumont-Hamel. À chacun de ces sites, on retrouve un fier caribou de bronze, l’emblème du Royal Newfoundland Regiment. Lorsque Terre-Neuve s’est jointe à Confédération plus tard, le gouvernement canadien a assumé la responsabilité de ces monuments.
Un concours public a eu lieu au début des années 1920 pour sélectionner la conception des monuments canadiens. La proposition ambitieuse présentée par Walter Seymour Allward a été retenue pour le principal monument commémoratif canadien de la Première Guerre mondiale à la crête de Vimy. Un deuxième monument commémoratif spécial, dit le Soldat en méditation, conçu par Frederick Chapman Clemesha, serait érigé à Saint-Julien, tandis que les autres emplacements outre-mer seraient marqués par des blocs de granit sur des sites évocateurs soigneusement entretenus.
Dès le départ, Walter Allward voulait faire du monument à Vimy une symbiose entre l’art et la commémoration. Le lieu choisi devait être un puissant rappel des sacrifices et des réalisations consentis par nos soldats à cet endroit même, en avril 1917. Sur quelque 107 hectares de terre que le peuple de France reconnaissant a offert au Canada après la guerre, le magnifique Mémorial national du Canada à Vimy fut construit au sommet de la crête, offrant aux visiteurs une vue imprenable. Une grande partie du terrain à Vimy a été laissé tel quel, faisant de l’emplacement l’un des plus grands champs de bataille de la Première Guerre mondiale conservés sur l’ancien front occidental. Le site est sillonné par des lignes de tranchées, troué par d’innombrables cratères d’obus et traversé par des tunnels, donnant un véritable aperçu du passé.
Il a fallu onze ans pour construire le monument, qui se dresse sur un socle de 11 000 tonnes de béton, armé de centaines de tonnes d’acier. Il est couvert de près de 6 000 tonnes de pierre calcaire de couleur claire qui provient d’une carrière ancienne au bord de la mer Adriatique. Une foule immense, qui comprenait des milliers de vétérans canadiens qui avaient fait le long voyage en France, a assisté à l’inauguration officielle du monument par le roi Édouard VIII en juillet 1936.
Symbolisme
Deux pylônes de 30 mètres se dressent dans le ciel à partir du socle massif du Mémorial national du Canada à Vimy, qu’Allward avait conçus pour rappeler un bastion défensif. Les pylônes, l’un orné de feuilles d’érable et l’autre d’une fleur de lis, représentent le Canada et la France qui ont combattu côte à côte pendant la Première Guerre mondiale.
Le monument a été conçu dans un style classique et est orné de 20 personnages allégoriques, dont chacun est investi d’une valeur symbolique. Ces personnages ont été sculptés dans des blocs de pierre calcaire et les tailleurs de pierre ont utilisé les modèles sculptés par Walter Allward lui-même comme guide. Au sommet des pylônes du monument se trouvent deux personnages représentant la Paix et la Justice, tandis qu’immédiatement au-dessous d’eux se trouvent la Foi, l’Honneur, la Vérité et la Connaissance. On peut également apercevoir les personnages représentant l’Espoir et la Charité près du sommet, ainsi que les armoiries du Canada, de la Grande-Bretagne et de la France. Sur le socle du monument entre les deux pylônes se trouve un jeune soldat mourant, représentant l’Esprit du sacrifice, accompagné du Porteur du flambeau.
Sur l’escalier arrière se trouvent l’Homme en pleurs et la Femme en pleurs. Sur les coins avant du socle sont les Défenseurs, trois personnages qui représentent la Rupture de l’épée d’un côté et quatre personnages qui représentent la Compassion du Canada pour les faibles, de l’autre. Enfin, le personnage d’une femme, taillé dans un seul bloc de pierre calcaire de 30 tonnes, se dresse au centre et surplombe la plaine de Douai. Cette femme représente le Canada en deuil, un jeune pays qui pleure ses morts à la guerre. En contrebas se trouve une tombe sculptée, drapée de feuilles de laurier et sur laquelle reposent un casque et une épée.
Sacrifices
La bataille de la crête de Vimy a été non seulement l’emplacement de l’une des victoires militaires les plus importantes du Canada, mais aussi l’une de nos batailles les plus coûteuses en vies humaines. Au total, près de 3 600 Canadiens ont perdu la vie et plus de 7 000 autres ont été blessés. Toutefois, le Mémorial national du Canada à Vimy commémore plus que cette bataille. Sur les murs qui ceinturent le monument sont gravés les noms des 11 285 soldats canadiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale et qui sont sans sépulture connue. Cette gracieuse succession de milliers de noms, présentés tel un ruban continu sur la base du monument, fait réfléchir à l’ampleur des sacrifices consentis. Il est encore plus troublant de prendre conscience que ces disparus ne sont qu’une fraction des plus de 66 000 Canadiens morts pendant la Première Guerre mondiale.
Héritage
La bataille de la crête de Vimy a pris une signification quasi mythique pour de nombreuses personnes, qui la voient comme un événement clé dans l’évolution du Canada à titre de pays indépendant, une ère nouvelle pour un jeune pays qui a façonné son identité en s’inspirant de l’immense courage dont nos soldats ont fait preuve en ces jours froids d’avril 1917.
La victoire impressionnante du Corps canadien à la crête de Vimy faisait partie d’une série ininterrompue de victoires qui ont caractérisé son bilan des deux dernières années de la Première Guerre mondiale. Les exploits et les sacrifices de nos soldats sur les champs de bataille de l’Europe ont permis au Canada d’acquérir un nouveau respect sur la scène internationale et lui ont valu le privilège d’apposer sa signature sur le Traité de Versailles, qui a officiellement mis fin au conflit. Le service et les sacrifices de ceux qui ont tant donné au nom de la paix et de la liberté ne seront jamais oubliés.
Le Canada se souvient
Le programme Le Canada se souvient d’Anciens Combattants Canada incite tous les Canadiens et les Canadiennes à se renseigner sur les sacrifices et les réalisations de tous ceux et celles qui ont servi et continuent servir leur pays en temps de guerre et de paix. Il invite aussi les citoyens à prendre part aux activités commémoratives qui aident à préserver l’héritage qu’ils nous ont légué et à le transmettre aux générations à venir.
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