Combattre ou pas…
Le raid sur Dieppe
Transcription
Le 18, ils ont pris tout ce qu'il restait des Fusiliers Mont-Royal,
ils ont même pris les cuisiniers, les chauffeurs de camions,
ils ont formé une deuxième compagnie C
avec tous les éléments du quartier général du bataillon.
On avait des paie-maîtres, on avait des cordonniers, tous ces gars-là !
Il y en a de ces gars-là qui avaient jamais tiré une balle
depuis qu'ils étaient outre-mer.
Ils voulaient pas me prendre le 18
parce que j'avais eu douze jours de repos.
J'avais été accidenté le 12, je pouvais même pas mettre mon ceinturon.
Ça fait que j'ai crié, j'ai tempêté, puis éventuellement, ils m'ont dit :
« Va mettre ton équipement pis si t'es capable, on t'embarque. »
Ça fait que j'ai donné un peu de lousse
à ma ceinture puis je suis allé me représenter.
Ça fait qu'ils ont formé une deuxième compagnie C,
que je me suis trouvé à être avec eux-autres.
Moi j'avais un bicycle, ils voulaient que je fasse l'estafette.
Puis ce maudit bicycle-là, je l'ai encore dans le fond de la gorge !
Il était bien trop grand pour moi, bien trop haut.
J'étais pas capable de pédaler, rien que le bout des pédales.
Ça fait que je me suis mis à faire comme dans ma jeunesse;
pédaler en-dessous de la barre horizontale.
Puis j'étais dans la cour, après le souper, c'est-à-dire,
puis le colonel Ménard, il dit :
« Arrêtez-moi ce fou-là. »
Fait que je débarque du bicycle, je salue, il dit :
« Qu'est-ce que vous faites là ? »
J'ai dit : « J'vais vous le montrer, mon colonel. »
Puis je me mets à côté du bicycle,
puis le maudit siège m'allait à la taille, je dis à un gars :
« Regarde-moi, je suis pas capable de toucher aux pédales. »
« Rien quand elle est en haut ! »
Ça fait qu'il part à rire.
Il dit : « Pensez-vous d'être capable de faire votre travail
mais qu'on arrive à Dieppe ? »
J'ai dit : « M'a faire mon possible. »
Ça fait que je suis parti avec mon maudit bicycle.
On a monté à bord des camions.
Puis tout ce que j'avais récolté comme munition c'était 61 balles.
J'ai été obligé d'en bummer une cartouchière, il y en a des
gars qui en avaient 5, 6 sur eux-autres, ils étaient surchargés les gars.
Puis moi, j'avais pas eu le temps !
Le temps était de partir, puis avant d'avoir rafistolé le bicycle,
il était dans une caisse quand je l'ai pris.
En tout les cas on était bien prêt.
Il y avait un paquet d'armes toutes empilées dans la cour
et puis n'importe qui prenait ce qu'il voulait.
J'ai jamais vu un free for all comme ça !
En tous les cas, quand je suis embarqué dedans le camion,
je suis embarqué le premier, le dernier j'veux dire !
Et puis quand on a débarqué au port pour
embarquer sur les bateaux, j'ai resté en arrière avec mon bicycle.
Il n'y avait pas de place en avant,
j'aurais embêté tout le monde en débarquant.
Fait que je suis resté sur le pont arrière toute la traversée.
Description
Le 18 août, alors que tous les hommes se préparent pour le raid du lendemain, M. Nadeau doit convaincre ses supérieurs de le laisser combattre.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:01
- Personne interviewée :
- Jacques Nadeau
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Campagne :
- Dieppe
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Fusiliers Mont-Royal
- Grade militaire :
- Soldat
- Occupation :
- Infanterie
- Date de modification :