Wilfrid Douglas Ayre
Wilfrid Ayre était le plus jeune des quatre cousins Ayre qui ont perdu la vie le 1er juillet 1916 pendant la bataille de la Somme. Il n’avait que 20 ans.
St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador
Table des matières
Introduction
Le 1er juillet 1916 a été une journée terrible pour Terre‑Neuve‑et‑Labrador, car elle marque le premier jour de la bataille de la Somme pendant la Première Guerre mondiale. Près de Beaumont‑Hamel, en France, le dominion de Terre‑Neuve a perdu des centaines de soldats en quelques heures. Plus d’un siècle plus tard, Terre‑Neuve‑et‑Labrador se souvient encore de cette tragédie.
Enfance
Wilfrid était le fils de Charles et Diana (Stevenson) Ayre. Il est né le 15 juillet 1895 à St. John’s, qui était alors la capitale du dominion de Terre‑Neuve. La famille Ayre était propriétaire d’Ayre and Sons Ltd., un grand magasin à St. John’s. Les Ayre étaient une grande famille et Wilfrid avait de nombreux cousins. Ils fréquentaient tous la même école à St. John’s et plusieurs d’entre eux ont poursuivi leurs études en Angleterre. Wilfrid et certains de ses cousins ont ensuite travaillé à l’entreprise familiale à St. John’s.
Enrôlement
Le dominion de Terre-Neuve a automatiquement été entraîné dans la guerre lorsque la Grande Bretagne a déclaré la guerre à l’Allemagne le 4 août 1914. Au début, de nombreux Terre-Neuviens ont manifesté leur intérêt pour appuyer l’effort de guerre.
Impatient de servir, Wilfrid s’est enrôlé dans le Newfoundland Regiment en septembre 1914. Il a fait partie de la première vague de recrues connue sous le nom des First Five Hundred (« les premiers 500 »). La plupart des recrues étaient des hommes célibataires âgés de 19 à 35 ans. Wilfrid, qui était bien instruit, a rapidement gravi les échelons. En moins d’un mois, il est passé du grade de soldat à celui de caporal, puis à celui de sergent. Les premières recrues de Terre‑Neuve étaient prêtes à prendre la mer pour l’Europe au début d’octobre 1914.
Les Blue Puttees
Wilfrid et ses collègues soldats ont quitté Terre‑Neuve pour l’Europe à bord du S.S. Florizel. Leur navire a quitté St. John’s le 4 octobre 1914. Ce premier groupe de soldats a été surnommé les Blue Puttees (les molletières bleues). Les molletières sont des bandes d’étoffe enroulées autour du mollet, de la cheville jusque sous le genou, que les soldats utilisaient pour se garder au chaud et se protéger. La plupart des membres des forces britanniques portaient des molletières de couleur kaki, mais lorsque la guerre a éclaté, il n’y avait pas suffisamment de tissu kaki à Terre‑Neuve. Du tissu bleu a donc été utilisé pour fabriquer les molletières des recrues qui ont fait partie des « premiers 500 ».
Wilfrid a suivi un entraînement en Angleterre et en Écosse avant d’être envoyé sur le front de l’ouest. Il a continué à gravir les échelons et est rapidement devenu sous‑lieutenant. Il a été affecté pendant un certain temps au dépôt de la base du Corps expéditionnaire britannique, situé près de la ville de Rouen, en France.
Premier jour de la bataille de la Somme, le 1er juillet 1916
En juin 1916, Wilfrid était dans les tranchées du nord de la France. En 1916, il n’y avait pas eu beaucoup de mouvement sur le front ouest. Les armées adverses s’étaient affrontées plusieurs fois depuis le début de la Première Guerre mondiale, mais aucun progrès significatif n’avait été réalisé de part et d’autre dans les premiers mois du conflit. Les tranchées de la ligne de front s’étendaient sur près de 1 000 kilomètres à travers la Belgique et la France, de la mer du Nord à la frontière suisse.
Les forces alliées ont planifié une grande offensive pour tenter de percer les défenses allemandes le long de la rivière de la Somme, en France. L’offensive conjointe des forces françaises et britanniques a été lancée tôt le 1er juillet 1916. Ce matin-là, des milliers de soldats alliés sont sortis de leurs tranchées pour traverser le « No Man’s Land » (zone neutre) et se sont heurtés à une forte résistance tout au long des lignes de front.
Wilfrid et ses collègues soldats du Newfoundland Regiment ont fait partie de la troisième vague de l’attaque lancée près du village de Beaumont‑Hamel. L’effet de surprise avait complètement disparu depuis qu’ils avaient quitté leurs tranchées, vers 9 h 15, mais les soldats ont obéi aux ordres et ont continué d’avancer en se frayant un chemin à travers les corps de nombreux soldats britanniques tombés au combat. Les tirs ennemis étaient constants et mortels.
Les Alliés étaient renversés par les pertes importantes qu’ils avaient subies en cette première journée de la bataille de la Somme. L’artillerie et les mitrailleuses allemandes avaient fait de nombreuses victimes lorsque les tirs ont finalement cessé, quelques heures plus tard. Plus de 57 000 membres des forces britanniques ont été tués ou blessés en cette journée du 1er juillet 1916. Le Newfoundland Regiment était décimé. En moins de 30 minutes, 86 % des hommes qui étaient sortis des tranchées étaient morts, blessés ou portés disparus, y compris le sous‑lieutenant Wilfrid Douglas Ayre et ses cousins, Gerald, Eric et Bernard.
Les quatre cousins Ayre tombés au combat le 1er juillet 1916.
Lieu de sépulture
Wilfrid est enterré au cimetière Knightsbridge, qui est situé à environ un kilomètre au sud des tranchées de Beaumont‑Hamel. Les pertes horribles subies par la famille Ayre cette journée‑là symbolisent le chagrin qu’éprouveraient de nombreuses familles terre‑neuviennes. La perte d’autant de jeunes hommes du dominion le 1er juillet 1916 a laissé un vide qui a été ressenti pendant des décennies. Encore aujourd’hui, plus d’un siècle plus tard, le 1er juillet est souligné chaque année à Terre‑Neuve‑et‑Labrador afin de rendre hommage aux sacrifices de ces hommes qui ont combattu pour la paix et la liberté.
Le cimetière Knightsbridge où est enterré Wilfrid Ayre.
Photo : Commission des sépultures de guerre du Commonwealth
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