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L'ennemi

Transcription

Présentatrice : D'un côté, il y avait les soldats américains et canadiens, les soldats des 14 autres pays membres de la force des Nations Unies, et bien sûr les soldats sud-coréens, que les militaires des autres pays appelaient ROK ou R.O.K. pour Republic Of Korea, en anglais. Leur ennemi était bien sûr la Corée du Nord, mais, se sentant menacée par la présence des Américains, la Chine communiste se joint bientôt à la partie.

Roland Boutot : L'ennemi lui, ben il tirait sur tout ce qui bougeait.
(Attaque ennemie)

Un moment donné, ça tirait dans un coin de montagne et pis là, on arrivait là. On allait voir qu'est-ce qui se passait. Y'avait pus rien. Y'avait pus de Chinois, y'avait pus rien. Ça sortait l'autre côté. Y'avaient fait des tunnels en dessous de la montagne. Pis quand qu'ils nous voyaient venir pis qu'ils nous voyaient tirer pis qu'ils voyaient qu'on voulait les prendre, ils partaient à courir, eux autres, pis ils se sauvaient, pis ils sortaient par l'autre coin de la montagne. Y'avaient des tunnels de creusés.

Jean-Paul Savary : Y'avait même des canaux, des tunnels à travers la montagne avec une ouverture pour tirer un canon de l'autre côté de la... On voyait des trous dans les montagnes où y'avait un canon en arrière, hein. Alors, ils enlignaient tous leurs canons un par un sur un objectif. Quand on, on savait qu'ils commençaient à enligner leurs canons sur telle place, on savait que y'a une attaque qui se préparait, t'sais ?

Raymond Tremblay : Eux autres, ils restaient avec leur famille. Savais-tu ça que les Chinois restaient avec leur famille en avant ? Dans les crawl trenches, enterrée en dessous de la terre, la famille complète ! C'est pas comme nous autres, eux autres. T'sais, eux autres c'est pas la même vie que nous autres ? C'est leur vie. Ils font pas d'autre chose.

Gerald R. Bowen : Mais quand ils nous attaquaient, ils étaient des milliers. On entendait les clairons et ils remontaient vers nous en hurlant.
(Attaque de nuit)

George W. Elliot : Ils attaquaient par vagues.
(Mise à feu lors d'une attaque)

Les hommes de la première vague n'avaient généralement pas d'armes.

Charles Trudeau : Ils vont dire 5 000 Chinois là, vous autres vous attaquez là. Il y en a à peu près 2 500 qui vont attaquer. Tous ceux qui tombent, y'a un Chinois en arrière, y'arrive, il ramasse son arme pis il continue.

Ray Nickerson : Vraiment, la colline grouillait de Chinois, littéralement.

Gerald R. Bowen : Incroyable. On voyait les silhouettes de tous ces hommes qui avançaient vers nous, et on leur tirait dessus et bien sûr, ils tombaient, mais ils étaient toujours plus nombreux et ça ne finissait plus ! On se demandait: « quand vont-ils s'arrêter? »
(Mise à feu en direction de l'ennemi)

Gerald R. Bowen : Je pense qu'il devait y avoir un bataillon de brancardiers derrière chaque bataillon d'assaut parce que le matin, quand le soleil se levait, il n'y avait plus personne alentour. Tous les cadavres avaient été ramassés.

Charles Trudeau : Oubliez pas, comment j'expliquerais ça ? Le Chinois est comme nous autres. Lui il va là, lui il est pire que nous autres parce qu'il est obligé d'y aller. Nous autres on y va parce qu'on avait une bonne paye pis on a encore une bonne paye. Mais le Chinois c'est un humain. Fait que... lui aussi a des amis, lui aussi... Peut-être pas au même sens que nous autres, mais ils veulent pas tout perdre eux autres non plus. Le gars il est pas là... à moins qu'il se donne la vie... mais quand ils lui disent « Fais ça. Fais ça. », il le fait, mais ça veut pas dire qu'il le fait de gaieté de coeur.


Saviez-vous ...

Un fantassin canadien transporte 100 cartouches de mitrailleuse, trois grenades ainsi qu’un pic ou une pelle.

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