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Ami ou ennemi

Transcription

Présentatrice : Plusieurs années avant la guerre, la Corée avait été sous la domination coloniale du Japon, mais le peuple coréen alors ne formait qu'un. Si peu à peu des différences idéologiques étaient apparues dans le pays à la suite de sa division, il n'y a aucune différence physique entre un Coréen du nord et un Coréen du sud. Comme on peut l'imaginer, il n'était pas facile pour les soldats étrangers de distinguer les Coréens amis des Coréens ennemis.

Marcel Joanisse : Il y en avait beaucoup des jeunes Coréens qui aidaient aux soldats.
(Photo de deux enfants coréens souriant devant une tente militaire)

Arthur St-Pierre : Pis c'était tout du jeune monde, 14, 15 ans, même plus jeune que ça.
(Photo d’un jeune coréen souriant devant un campement militaire)

Robert Donald Dunham : Il y avait un jeune Coréen qui s'occupait de notre tente. Sa famille vivait à Séoul. On lui donnait tous un peu d'argent chaque semaine. Il prenait son argent, et il rentrait chez lui prendre soin de sa famille.
(Photo d’une jeune coréen assis sur le capot d’un jeep militaire, avec 2 soldats à ses côtés, en hiver)

Yvan Paquin : J'pense qu'ils leurs donnaient... bof... j'sais pas, des Wons... j'sais pas, une couple de piastres par jour. Ce qui était déjà énorme. Une piastre par jour pour eux autres c'était déjà l'euphorie totale fait qu'ils se garrochaient pour travailler pour nous autres.

Arthur St-Pierre : Ils travaillaient à nettoyer notre linge...

Yvan Paquin : Creuser des trous en arrière, monter les rations, monter les jerricanes à l'eau.

Marcel Joanisse : Moi j'avais un Coréen. Malheureusement, il s'est fait tuer avec moi. C'était un jeune d'à peu près 16 ans, 15 ou 16 ans. Il se faisait nourrir par l'armée pis c'est lui qui portait le rouleau de fil.

Yvan Paquin : On les a pas, comment je dirais, surtaxés de travail. On leur a demandé le possible dans la mesure, pis y'ont bien répondu à ce qu'on leur a demandé.
(Photo de quatre Coréens creusant un fossé en bordure d’une route supervisés par un soldat)

Arthur St-Pierre : C'était bon pour eux, y'avaient de la nourriture. Vous savez, ça prend pas grand chose, mais c'était déjà beaucoup.

Yvan Paquin : C'est là que y'a peut-être pu se glisser les illégaux qui ont travaillé contre nous. Parce que y'a des affaires qu'on a fait qui se sont su d'avance pis on présume que c'est pas nos gars à nous autres qui leur ont dit.

William Kane : Pour une raison ou une autre, tu vois que quelqu'un a juste l'âge pour être dans le militaire, pour être dans quelque chose qui assiste du côté militaire pis il l'est pas. Pourquoi ? Comment ça se fait qu'y'est pas engagé dans quelque chose pour supporter le programme ? Il devient suspect tout de suite, quand même qu'il est réfugié. Les autres, ce qu'ils appellent en anglais line crossers, ça veut dire du monde qui pourrait nous faire tort. Ils passent dans les lignes comme réfugiés pis là, ils sont permis, ils sont en place pour envoyer des informations sur l'autre bord.
(Vidéo d’un Coréen marchant près d’un quai portant deux paquets en équilibre sur un bout de bois reposant sur ses épaules)
(Vidéo d’adolescents coréens portant des pantalons et une chemise de style nord-américain. Sur les côté, deux adolescentes en kimono)
(Vidéo d’un Coréen transportant une lourde charge sur son dos)

Gerald Edward Gowing : Il n'y avait pas de différence entre un Nord-Coréen et un Sud-Coréen. Une partie de ce qu'on croyait être des Sud-Coréens, étaient des cultivateurs le jour et des soldats le soir, mais en fait, ils étaient des Nord-Coréens. Tu marches sur la route… tout à coup, un type se penche en avant et « pfft! ».
(Photo de Coréens marchant dans une rizière, transportant des sacs sur leur tête ou leurs épaules)

Edward Patrick Taylor : On ne pouvait faire confiance à aucun d'eux, parce que l'ennemi traversait les villages habillé comme les gens du village ou des collines environnantes. Il fallait être prudent parce qu'on ne savait jamais si on avait affaire, à un ami ou à un ennemi. Vous voyez, tout le problème était là.
(Vidéo de Coréens marchant dans le lit boueux d’une rivière)
(Vidéo de Coréens dans un village, près de barils de métal)


Saviez-vous ...

En trois ans, le 426e Escadron de l’ARC transporte 13 000 militaires et 3 millions de kilogrammes de matériel et de courrier.

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