Le courage d’avancer
La force francophone
d'bataille par les Allemands, un groupe de quatr'
mitrailleuses, qu'on avait, pis quatr' tanks, là, les carrier. Une journée... deux jours, pis une nuit, les Allemands était tout l'tour de nous autres, pis on pouvait pas sortir jusqu'à tant qu'on avait un radio pour envoyer un message, pour dire... donner notr' position à notr' régiment qu'y nous envoient du support pour qu'on s'fasse sortir de d'là. Puis, ben toujours, la deuxième journée, qu'est-ce qui passe au-d'ssus d'nous autres? Des avions d'l'aviation anglaise qui tiraient après les Allemands qui nous t'naient là. Pis nous autres, on pensait qu'c'est les Allemands...qu'c'était des Allemands qui tiraient après nous autres parc'que toutes les douilles des mitrailleuses qui étaient dans les avions nous tombaient su'l'dos, pareil comme si ça aurait été des cartouches.
Puis, quand on a été clairs, là, fallait monter une colline pour sortir de d'là. C'tait la seule place qu'on pouvait sortir. Y en a qui étaient shell-shocked, là-d'dans, qui pouvaient p'us, là, qui pouvaientp'us rien entendre... [inaudible] y’étions fous,
vraiment. Moi, j'étais l'premier à sortir. J'avais les nerfs plus forts qu'y fallait, faut croire. J'le sais pas... R'marquez que j'tais jeune.C'est moi qui sortait l'premier, j'dis : « J'manquerai
pas mon coup, vous avez pas besoin d'avoir peur. »
J'ai rouvert, embarqué dans mon carrier, pis j'ai rouvert ça au bout'.J'l'ai montée, la colline. Pis les autres m'ont suivi. J'avais fait le ch'min en travers des broussailles, pis tout' là. Fallait que j'sorte de d'là. Pis y ont tout' sortis, les quatre carriers ont sortis...les trois carriers ont sortis en arrière de moi,
pis y ont monté la colline. J'avais fait' le ch'min. C'est comme ça qui m'gardaient, eux autres,fallait que j'fasse le ch'min. À tout' les matins,
fallait que j'y aille faire le ch'min avec l'officier pour changer d'position, pour prendre une positionproche des Allemands qu'tu les entendais parler.
Puis fallait que j'y aille chercher le restant du... des pelotons qui étaient là pour v'nir le supporter.L'alcool et la drogue m'ont aidé à avancer
Y avait des bonnes journée, pis des mauvaisesjournées. C'était pas le meilleur des plaisirs. Si qu'on
aurait pas eu de quelque chose... des piqûres,avant d'aller su' les champs d'bataille, on passait pas à travers.Normalement, on avait une ration d'rhum... du rhum
noir, pis on a tout l'temps dit qu'y avait que'que chose dedans l'rhum parc'qu'une soirée, j'voulais pas ram'ner mes soldats su' l'champ d'bataille, à labonne place puis l'officier qui m'a dit, m'a donné
l'ordre, y dit : « Faut qu'tu nous emportes là... » Mais y dit : « Tiens... », y avait un mug de rhum, là – c'tait pas des verres dans c'temps-là, c'tait desdemiards, y m'en a donné à peu près comme ça
d'dans, pis y dit : « Bois ça... » Ça fait que j'l'ai bu... Une demi-heure après, j'ai dit : « OK... V'nez vous-en. »Ça m'avait tout' ôté la peur... j'avais p'us peur. Ça fait que,
y'n a qui voulaient pas l'avoir, c'te rhum-là. Non...Mois, j'avais la ration d'rhum pour les soldats, moi,
avec l'officier, pis... y'n a qui la prenait pas. Moi, j'sais pas qu'est-ce qui m'a t'nu vraiment en vie. J'tais catholique y avait pas une soirée que j'disais pas mon chapelet. Des fois, on dit y’a des miracles. Là, j'crois que oui. Une fois, j'ai même essayé de m'tirer dans l'pied pour sortir de d'là. J'ai pas été capable...Continuer à regarder
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