Je pars pour le front
La force francophone
Transcription
Je pars pour le front
Après ça ils nous ont envoyés à Aldershot, sur le bord de la mer, pour attendre pour
le débarquement, pour embarquer. On restait, on était là nous autres, à l'entraînement
pis le soir ils nous montraient des films. Ils nous ont montré le débarquement
tout de suite après qu'il ait été paru. Ils nous ont montré ça. Mais quand
ils ont traversé, on les a vus du haut des airs, tsé, mais quand on les a vu en film
c'était encore mieux. C'était fabuleux. Ce que j'ai vu dans le film, vous l'avez
vu vous autres aussi. C'est… le ciel c'était plein d'avions pis, la mer, c'était plein
bateaux, c'était à perte de vue. Le jour J, tu dois l'avoir vu, c'est ça.
Quand les Allemands voient ça là… « Ah! Ils sont arrivés! Ils arrivent ».
C'est pas croyable tout ce qu'ils peuvent déployer, hein?
Pour se tuer... c'est ça qui… Les premiers qui
sont débarqués, ils ont pas eu la vie facile, mais au moins,
ils étaient préparés. Tandis qu'en 42 quand ils ont fait Dieppe,
ils l'étaient pas préparés. Ils les envoyaient à l'abattoir.
Mais, qu'est-ce tu veux, hein? La politique… Quand t'as rien que vingt ans,
tu te dis… tu t'imagines pas comment ça peut être,
tu l'as jamais vécu. C'est pour ça qu'ils font la guerre
avec des jeunes, par ce qu'ils sont inconscients. Des fois qu'on
Des fois qu'on recevait des ordres que… qu'on savait que… c'était pas…
c'était pas numéro un, mais fallait que tu suives. C'était un ordre, c'était un ordre.
Disons que t'avances… on sait que si t'avances tu vas te faire descendre…
on avançait à reculons, mais qu'est-ce que tu veux… mais il fallait avancer.
Comme ceux qui on fait le débarquement. Ils savaient bien
qu'ils allaient se faire descendre les pauvres diables. La première journée
ça tombait comme des mouches. Il y en a plusieurs qui ont refusé. J'en ai
vu un, il s'est même tiré dans un pied pour pas avancer. Il voulait se faire
renvoyer en arrière. « Moi, je suis plus capable », il dit. Il dit, je va me
faire évacuer, je suis plus capable. Le lieutenant il a dit « non, faut que
t'avances ». Il s'est tiré dans le pied. En plus, il avait le pied sur le
ciment, fait que… je suis certain qu'il a perdu le pied. C'est sûr qu'il a eu
la cour martiale, mais il est encore en vie, tsé. C'est ça qu'il faut que tu
penses. Quand t'es au front, là… tu sais, aujourd'hui je suis là
mais demain, m'a tu être là?
Description
Joseph Duval nous parle de la préparation psychologique qu’il a reçu avant d’être envoyé au front.
Joseph Duval
Joseph Duval est né le 19 janvier 1924 à Danielson au Connecticut. Très jeune, il déménage au Canada avec sa famille. Pendant la grande dépression, ils vivaient en Abitibi. À cette époque où les emplois et l’argent se faisaient rares, il décida de s’enrôler dans l’armée. Il fit son entraînement à Vancouver puis, s’embarqua sur l’Empress of Canada en direction de l’Angleterre. Joseph Duval participa à la bataille de Falaise et fût gravement blessé. Il revint au Canada par la suite.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 2:49
- Personne interviewée :
- Joseph Duval
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Angleterre
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Fusilliers St-Laurent
- Grade militaire :
- Simple Soldat
- Occupation :
- Mitrailleur
Continuer à regarder
- Date de modification :