Erreur sur la personne…

Des héros se racontent

Erreur sur la personne…

Transcription

Ah oui ! Pendant que j'étais là, ils préparaient des listes là de postings qu'y'appelaient là, à l'Orderly Room. D'un coup, une bonne journée, le, y'a un caporal qui demande, il dit : « Y'a-tu quelqu'un qui est capable d'écrire à la dactylo ici ? » Moi, innocemment, je dis : « Oui, j'suis capable. » Ben il dit : « Sortez de là. »Il m'amène à l'Orderly Room pis là, là embarque sur le dactylo pis écrit des listes de, de noms pour des postings éventuels pis toute ça. J'espérais tout le temps qu'y'ait des postings le plus rapidement possible, pour sortir de là, mais non, ç'a pris au-dessus d'un mois avant que je puisse partir de là. Mais entre-temps, y'est arrivé un incident là, faut que je vous raconte ça. Moi je m'appelle Roger Bégin, pis j'étais sur une liste là, qui est arrivée là. Mais y'avait un autre Roger Bégin, qui apparemment est arrivé en même temps que moi. Lui, malheureusement, il s'est fait frapper par une auto pis y'est décédé. Pis là, le matin, y'arrivent les gars, y'ont dit : « Comment ? T'es ici toi ? T'es pas mort ? » Y'avaient su qu'y'avait Roger Bégin qui était décédé. « Non c'est pas moi. » Mais c'est drôle pareil, les gens là ils disaient : « Aye ! Comment ça se fait que t'es ici ? T'es pas supposé être mort ? » Pis assez que, sur la liste des postings, mon nom avait été biffé parce que j'étais supposé être mort. Moi. Fait que c'était pour ça un peu que mon nom apparaissait pas sur les listes de, de postings. (rires)

Description

Arrivé au Royaume-Uni, M. Bégin passe quelque temps au dépôt des effectifs. Il nous raconte pourquoi…

Roger Bégin

Alors fonctionnaire, M. Bégin quitte la fonction publique pour s’enrôler dans l’Aviation Royale du Canada (ARC) en 1942. Après un cours d’Anglais à Toronto (Ontario), il est stationné à Jarvis (Ontario) afin d’apprendre son métier de mécanicien en aviation. D’abord aviateur, 2e classe, il obtient le grade d’aviateur-chef juste avant d’être envoyé servir outre-mer. Au Royaume-Uni, il passe quelques mois dans un dépôt des effectifs avant d’être stationné à la base d’aviation britannique de Chivenor, dans le North Devonshire. Là, il entretient les bombardiers anti-sous-marins Wellington de l’escadrille canadienne no 407; « l’escadrille des démons ». Il y entretient assidûment le même avion jusqu’à la fin de la guerre. Il revient au pays au printemps 1946, quitte les forces et réintègre son poste de fonctionnaire.

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