Chronologie des événements
2 août 1990
Plus de 100 000 soldats iraquiens envahissent le Koweït
7-8 août 1990
Les États Unis lancent l'opération Desert Shield
10 août 1990
Le gouvernement du Canada annonce un soutien militaire dans le golfe Persique
12 août 1990
Le blocus naval de l'Iraq par la coalition commence
24 août 1990
Des navires de guerre canadiens partent d'Halifax en direction du golfe Persique
8 octobre 1990
Arrivée des premiers CF-18 canadiens au Moyen Orient
15 janvier 1991
L'Iraq ignore la date limite fixée par les Nations Unies pour se retirer du Koweït
16-17 janvier 1991
L'opération Desert Storm commence alors que les forces de la coalition lancent leurs premières attaques aériennes
24 février 1991
Début de l'offensive terrestre majeure de la coalition
28 février 1991
La coalition annonce un cessez le feu et met fin aux opérations de combat
3 mars 1991
L'Iraq accepte les termes du cessez le feu
Ressources d'apprentissage
La guerre du Golfe du début des années 1990 a été un chapitre important de l'histoire militaire du Canada. Plus de 4 000 Canadiens ont servi dans la région du golfe Persique en 1990 1991 dans le cadre d'une coalition de pays. Leur but était de retirer les forces d'invasion de l'Iraq du Koweït voisin. Les Canadiens ont également participé aux efforts de maintien de la paix et d'application des embargos dans la région après la guerre. Il s'agissait du premier conflit où les Canadiennes ont joué un rôle actif au combat.
Le 28 février 2021 a marqué le 30e anniversaire de la fin de la guerre du Golfe.
Tension dans le golfe Persique
Du 2 août 1990 au 14 janvier 1991
Après l'invasion du Koweït par l'Irak, des membres des Forces armées canadiennes participent à un déploiement dans la région. Ils se joignent à la plus grande coalition internationale de forces militaires depuis la Seconde Guerre mondiale.
Des voisins inquiets
Situés l'un à côté de l'autre, l'Iraq et le Koweït sont au cœur du Moyen-Orient riche en pétrole. Les deux nations entretiennent des relations tendues. L'Iraq estime que le Koweït devrait faire partie de l'Iraq. Ils ont également fait valoir que le Koweït forait dans des champs pétroliers iraquiens sans autorisation.
Casque de pilote devant un CF-18 sur l’aire de trafic du terrain d’aviation au Qatar. Le 13 novembre 1990. Photo : Ministère de la Défense nationale IWC90-421-24
L'Iraq menace de lancer une attaque
La guerre Iran Iraq des années 1980 avait créé de nouvelles tensions dans la région. Les disputes sur la production pétrolière et les dettes avaient aggravé les relations de l'Iraq avec ses voisins. L'Occident était très préoccupé par la capacité de l'Iraq à restreindre l'accès à une grande partie de l'approvisionnement mondial en pétrole. Les États-Unis et d'autres pays ont commencé à dénoncer les violations des droits de la personne en Iraq.
Saddam Hussein, le chef de l'Iraq, estimait que la communauté internationale était injuste. Les relations diplomatiques se sont détériorées. L'Iraq a menacé ses voisins avec des allégations d'armes biologiques et chimiques. Hussein a rapidement déplacé des dizaines de milliers de soldats à la frontière entre l'Iraq et le Koweït. En réaction, les forces militaires de la région se sont mises sur un pied d'alerte.
À l'attaque
Le 2 août 1990, environ 100 000 soldats iraquiens ont envahi le Koweït. Quelques heures plus tard, les Nations Unies (ONU) ont adopté une résolution condamnant ces attaques. Une coalition de plus de 35 pays, dirigée par les États Unis, s'est rapidement rassemblée pour défendre la liberté. C'était la plus grande union de forces militaires depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils ont donné à l'Iraq un ultimatum pour le retrait de ses troupes. L'ONU a également donné l'autorisation d'utiliser tous les moyens nécessaires pour faire respecter cet ultimatum. Tous les pays de la coalition n'ont pas fourni de soutien militaire. Certains ont imposé des sanctions économiques ou suspendu l'aide à l'Iraq pour faire pression sur ce pays du Moyen Orient. Un blocus naval imposé par une flotte de la coalition a permis d'empêcher la navigation vers le régime iraquien. L'opération Desert Shield était le nom de code américain pour le renforcement militaire de la coalition.
Des navires de guerre canadiens procèdent à un ravitaillement en mer alors qu’ils sont en route vers le golfe Persique : (à partir de la gauche) les NCSM Athabaskan, Protecteur et Terra Nova. Septembre 1990. Photo: Ministère de la Défense nationale
Tentatives de négociation
Vers la fin août 1990, Saddam Hussein est apparu à la télévision avec des otages occidentaux. Il a utilisé plusieurs tactiques pour tenter de prendre le dessus dans les négociations avec la coalition. L'ONU et les pays de la coalition exigeaient toujours que les Iraquiens se retirent du Koweït. Dans le cas contraire, les forces de la coalition lanceraient une vaste campagne militaire pour les chasser.
La réponse du Canada
Le 10 août 1990, le gouvernement du Canada a annoncé qu'il offrirait un soutien militaire aux forces de la coalition. La participation des FAC dans la guerre du Golfe s'appelait l'opération Friction. Nos principales contributions militaires ont été nos navires de guerre et nos aéronefs. Le 24 août 1990, les destroyers NCSM Terra Nova, NCSM Athabaskan et le navire ravitailleur NCSM Protecteur ont quitté Halifax pour prendre part à des opérations dans le golfe Persique. Le 8 octobre 1990, les premiers chasseurs à réaction CF 18 du Canada sont arrivés au Moyen-Orient. C'était la première fois depuis des décennies que les forces navales et aériennes canadiennes travaillaient ensemble dans une zone de guerre. C'était aussi la première fois que des Canadiennes servaient dans des rôles de combat pendant un conflit. Plus de 4 000 membres des FAC ont servi pendant la guerre du Golfe. À son apogée, il y avait 2 700 Canadiens dans la région en même temps.
Casemate sur « Bunker Hill », à l'extrémité de la piste de la base canadienne au Qatar. Le 2 décembre 1990. Photo : Ministère de la Défense nationale IWC90-409-28
Quartier général interarmées
Ce fut la première fois pendant la guerre du Golfe que les commandements naval et aérien des FAC se soutenaient mutuellement pendant un conflit. Les commandements ont été unifiés pour la première fois en 1968. En novembre 1990, les FAC ont créé un quartier général interarmées à Manama, au Bahreïn, qui a organisé les efforts militaires du Canada pendant la guerre du Golfe.
Opérations navales et aériennes pendant l'opération Desert Shield
La flotte de la coalition a patrouillé dans le golfe Persique pendant l'opération Desert Shield. Nos navires de combat ont arrêté les vaisseaux qui tentaient d'échapper au blocus. Cinq hélicoptères Sea King ont travaillé avec les navires de combat en accomplissant une variété de tâches.
Le lieutenant-colonel Don Matthews, commandant du 439e Escadron (Desert Cats), se prépare pour une mission. Le 22 février 1991. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC91-5385
Les avions de combat canadiens patrouillaient dans les lignes défensives de la coalition, repoussant les avions iraquiens qui s'approchaient trop près. Parfois, nos CF 18 assuraient la couverture aérienne des navires de la coalition. Des avions de transport canadiens ont transporté des militaires ou des marchandises et ont ravitaillé d'autres avions de la coalition en vol.
L'offensive de la coalition commence
Du 15 janvier 1991 au 3 mars 1991
Après le refus de l'Irak de se retirer, les forces de la coalition lancent une campagne aérienne massive. Nos chasseurs CF-18 lancent les premières attaques air-sol du Canada depuis la guerre de Corée.
Opération Desert Storm
La date butoir fixée par les Nations Unies pour le retrait de l'Iraq est dépassée le 15 janvier 1991. En réaction, les forces de la coalition ont lancé l'une des plus grandes campagnes aériennes de l'histoire. Cette phase du conflit a été baptisée « Opération Desert Storm ». Les forces de la coalition ont pris pour cible les aéronefs, les communications, les installations d'armement et l'infrastructure iraquiens.
Pour tenter de déstabiliser les pays de la coalition, l'Iraq a lancé des missiles Scud sur Israël. Les missiles ont tué des centaines de personnes et causé des dégâts importants. L'Iraq a également lancé des missiles sur l'Arabie saoudite, Bahreïn et le Qatar. La coalition est toutefois restée unie et ces attaques n'ont pas provoqué l'escalade des combats.
Un technicien d’armement des forces aériennes charge un aéronef CF-18. 16 décembre 1990. Photo : Ministère de la Défense nationale ISC90-5040
Opérations aériennes canadiennes pendant l'opération Desert Storm
Les plus importantes contributions du Canada pendant l'opération Desert Storm ont été apportées dans les airs. Les escadrons de CF 18 et 500 militaires effectuaient leurs opérations à partir des bases « Canada Dry » au Qatar. À mesure que le conflit s'intensifiait, les avions à réaction canadiens ont bombardé les cibles terrestres et maritimes iraquiennes. C'était la première fois depuis la guerre de Corée que des attaques air sol canadiennes avaient lieu.
Efforts navals canadiens pendant l'opération Desert Storm
Le rôle des navires de combat canadiens s'est transformé en rôle logistique lorsque les combats ont commencé. Ils ont coordonné les mouvements des navires de la flotte de la coalition. Le NCSM Terra Nova et le NCSM Athabaskan ont également protégé certains navires de la coalition qui étaient plus loin des combats. Le NCSM Athabaskan a pris part à une mission tendue pour aider le USS Princeton. Nos marins ont participé au sauvetage du navire américain endommagé par des mines iraquiennes au large des cotes du Koweït. Pendant ce temps, le NCSM Protecteur transportait des provisions et ravitaillait d'autres navires.
Le NCSM Athabaskan au retour d’une mission d’escorte du croiseur USS Princeton dans le nord du golfe Persique. Février 1991. Photo: Ministère de la Défense nationale
Combat terrestre
Le 24 février 1991, les forces de la coalition ont lancé une intense campagne de combat terrestre. Elle a entraîné de nombreuses destructions, la plupart des victimes venant des forces iraquiennes. L'Iraq a livré un combat de courte durée, les forces de la coalition les ayant rapidement repoussés du Koweït pour les ramener en territoire iraquien. Alors que les Iraquiens battaient en retraite, ils ont mis le feu à des centaines de puits de pétrole koweïtiens.
Premier hôpital de campagne canadien
Le Canada a construit un hôpital de campagne à Al Qaysumah, en Arabie saoudite, près de la frontière du Koweït, à la fin de février 1991. Ses 530 membres du personnel ont soigné à la fois les blessés de la coalition et les Iraquiens blessés. Les combats ont bientôt pris fin et l'hôpital a cessé ses activités peu après.
Vue d'ensemble de l’Hôpital de campagne du Canada nº1 à Al Qaisumah (Arabie Saoudite). Le 11 février 1991. Photo : Ministère de la Défense nationale REC92-1558
Triomphe des forces de la coalition
Les forces de la coalition ont submergé les forces iraquiennes pendant l'opération Desert Storm. Cent heures après le début des combats terrestres, le président américain George H. W. Bush a déclaré un cessez le feu le 28 février 1991. La coalition avait libéré le Koweït.
La coalition avait vaincu l'Iraq, mais Saddam Hussein a conservé le pouvoir. Il a contrôlé l'Iraq pendant plus de 12 ans jusqu'à ce que la deuxième guerre du Golfe lui enlève le pouvoir en 2003.
Efforts d'après-guerre
Une fois la guerre terminée, des membres des FAC sont restés dans la région du golfe Persique. Ils ont effectué des tâches variées. Par exemple, 23 troupes du génie ont participé à l’opération Magnolia. En mars 1991, ces troupes ont été déployées au Koweït. Pendant trois semaines intenses, elles ont détruit des mines terrestres et des munitions non explosées dans le pays.
Les Nations Unies ont rapidement mis en place une mission de paix. Les gardiens de la paix ont surveillé la frontière entre l’Iraq et le Koweït, en plus de retirer des mines terrestres. Le Canada a mis sur pied l’opération Record pour participer à cet effort des Nations Unies. Nos gardiens de la paix ont œuvré dans le génie militaire, les communications et les rôles d’observation.
Des navires de guerre canadiens ont patrouillé dans la région avec des navires de la coalition après le conflit. Ils ont aidé à appliquer les sanctions contre l’Iraq. Le Canada a aidé les efforts diplomatiques et de reconstruction. Notre pays a également travaillé avec une commission internationale spéciale. Ce groupe a cherché des installations de production d’armes biologiques, chimiques et nucléaires en Iraq.
Le NCSM Winnipeg au coucher du soleil dans le golfe Persique pendant l'application des sanctions des Nations Unies contre l’Iraq suite à la guerre du golfe Persique. Le 19 mai 2001. Photo : Ministère de la Défense nationale ISD01-4148
Sacrifice
Les théâtres de guerre, tel le golfe Persique au début des années 1990, sont des endroits dangereux. Il existe de nombreux risques qui vont au delà des risques évidents d'une attaque ennemie ou de mines terrestres. Les conditions stressantes ont nui à la santé physique et mentale de ceux qui y ont servi. Aucun Canadien n'a perdu la vie pendant la guerre du Golfe, mais de graves problèmes de santé ont frappé certains vétérans. La fatigue chronique, les troubles respiratoires et les douleurs musculaires ont été une dure réalité pour eux.
Les Canadiens jouent depuis longtemps un rôle important dans les efforts militaires internationaux partout dans le monde. Les Canadiens qui ont servi dans des conflits comme la guerre du Golfe ont accompli beaucoup de choses. Ils ont également consenti de durs sacrifices pour protéger la paix et la liberté dans le monde entier.
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