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Le Canada se souvient - Édition 2006 - Page 2

La marine marchande permet d’éviter le pire!

Convoi dans le bassin de Bedford (BAC PA-112993)

Durant la Seconde Guerre mondiale, les marins de la marine marchande ont assuré l’acheminement des marchandises d’Amérique du Nord en Angleterre, ravitaillant ainsi les Forces alliées qui combattaient en Europe continentale et ce, sous la menace constante des sous-marins allemands (les U-boot). Sans cet approvisionnement vital, on n’aurait pas pu gagner la guerre.

Pendant la bataille du golfe du Saint-Laurent, de 1942 à 1944, des U-boot sont entrés dans le détroit de Cabot et le détroit de Belle Isle pour couler 23 navires. C’était la première fois depuis la guerre de 1812 que des navires de guerre ennemis venaient semer la mort dans les eaux intérieures du Canada. Certains combats ont eu lieu à 300 kilomètres à peine de la ville de Québec.

La bataille de l’Atlantique a été la campagne la plus longue de la guerre; elle a duré du premier au dernier jour de la guerre. Malgré les efforts considérables déployés par l’ennemi pour percer les lignes de ravitaillement, la marine marchande l’a emporté. Cette victoire n’a pas été sans occasionner des pertes considérables : plus de 1 600 marins canadiens et terre-neuviens de la marine marchande ont péri dans l’effort.

Restrictions, récupération et recyclage au front intérieur

Attaque sur tous les fronts.

Collections de la bibliothèque de McGill WP2.E5.F1

Les Canadiens du front intérieur ont joué un rôle de premier plan dans l’effort de guerre. À cette époque, il fallait se serrer les coudes en tant que citoyens d’un même pays, restreindre sa consommation de biens étant donné la pénurie, recycler et soutenir les hommes et les femmes qui servaient outre-mer.

Des objectifs avaient été fixés et on récupérait des tonnes de produits en caoutchouc (que l’on pouvait recycler en pneus et autres produits fondamentaux nécessaires à l’effort de guerre). Si ces objectifs n’étaient pas atteints, la population avait été avertie que les pneus des véhicules inutiles seraient saisis! En ces temps de pénurie et de sacrifices, chacun devait y mettre du sien et aider le Canada à poursuivre ses efforts vers la victoire!

En outre, l’essence était rationnée; des restrictions strictes étaient imposées sur la quantité que l’on pouvait consommer en fonction des différents besoins, tels l’utilisation personnelle ou l’agriculture. Des coupons de rationnement étaient distribués afin de pouvoir faire le compte de ce que les personnes étaient en droit d’avoir. Cette façon de procéder a permis de réduire le gaspillage et d’envoyer davantage d’essence outre-mer pour venir en aide à ceux qui combattaient l’ennemi.

À leur façon, les femmes du front intérieur ont également pris part à l’effort de guerre. Souvent elles se rassemblaient pour mettre à contribution leur savoir-faire de femme au foyer, comme tricoter des chaussettes et des gants pour les Canadiens au combat outre-mer.

Le 60e anniversaire de la libération des Pays-Bas vu par une jeune déléguée

Marie-Hélène Bénard, jeune déléguée, mai 2005
(ACC)

Quand j’ai su que j’allais aller en Europe pour prendre part aux célébrations du 60e anniversaire de la libération des Pays-Bas, je dois avouer que je ne savais pas beaucoup de choses au sujet de la Seconde Guerre mondiale, ni de ce qui m’attendait de l’autre côté de l’océan.

Il est difficile pour nous qui vivons au Canada de nous imaginer ce que c’est que de vivre dans la guerre et la misère. Lors de mon voyage en Hollande, j’ai réalisé combien les anciens combattants avaient agi en héros pour défendre une nation qui n’était même pas la leur. Plusieurs y ont même laissé leur vie. C’est en voyant à quel point les Hollandais étaient reconnaissants envers les Canadiens et Canadiennes que j’ai pu m’apercevoir de cela. Pour eux, si quelqu’un vient du Canada, c’est un héro ou une héroïne.

Lorsque nous avons participé aux défilés dans les rues de Nidjverdal et d’Apeldoorn, c’était vraiment spécial de voir tous les gens qui étaient venus voir défiler ceux qui les avaient libérés. J’ai même vu des petits enfants faire la file pour serrer la main et dire merci aux anciens combattants. Aussi, lorsque nous avons fait nos présentations aux cimetières de Groesbeek et de Holten, plusieurs personnes étaient venues nous voir. J’en ai même vu quelques-unes verser une larme. C’est surprenant de voir que les Hollandais sont encore énormément reconnaissants après 60 ans.

Beaucoup de choses merveilleuses ont contribué à ce que je n’oublie jamais ce séjour aux Pays-Bas. Je promets de ne jamais oublier ce que les anciens combattants ont fait tout au long de la guerre et je porterai le flambeau de leur mémoire à tout jamais.

Les femmes et la guerre : tout s’apprend!

Membres du Service féminin de l’Armée canadienne portant des masques à gaz
(BAC PA-128220)

Mlle Gabrielle Huneault de Montréal a travaillé plus de 4 ans comme boucher durant son service militaire, lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle était dans le Corps féminin de l’Armée canadienne qui était situé à Montréal, à la « Barraque St-Sulpice, près du marché Atwater ». Elle était la seule femme à occuper ce métier dans l’Armée. On la surnommait « la Butcher ».

« Tout s’apprend, dit-elle. Tailler un quartier de viande est un art qui s’apprend. » La caporale Huneault a appris cet art avec beaucoup de savoir-faire. Certains jours, elle devait porter un masque à gaz pour travailler afin d’être préparée si son groupe était appelé outre-mer et ce, malgré le côté inconfortable et la chaleur de cet équipement. Elle devait respecter les ordres.

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