Le Canada se souvient - Édition 2010 - Page 3
Soigner les troupes
De nombreux Canadiens ont pris soin des soldats pendant la guerre, dont les Drs Frederick Banting, Norman Bethune et Cluny Macpherson. Leurs expériences ont entraîné des découvertes médicales impressionnantes qui sont toujours utilisées aujourd'hui.
Dr Cluny Macpherson
Cluny Macpherson est né en 1879 à St. John's, à Terre-Neuve, et a obtenu son diplôme en médecine à l'Université McGill de Montréal.
Le Dr Macpherson s'est enrôlé en septembre 1914 et a été nommé médecin administrateur principal du 1st Newfoundland Regiment pendant la Première Guerre mondiale. Il a servi en France, en Belgique, en Égypte, à Thessalonique et à Gallipoli, Turquie.
Au début de la guerre, le seul moyen de protection d'un soldat contre les gaz consistait à respirer à travers un mouchoir imbibé d'urine. Le Dr Macpherson a inventé le premier masque à gaz en modifiant un casque à l'aide d'une cagoule en toile, de lunettes et d'un tube pour respirer. Ce masque est devenu un important dispositif de protection, protégeant les soldats de la cécité, du défigurement et des blessures à la gorge et aux poumons.
Dr Norman Bethune
Norman Bethune est né en 1890 à Gravenhurst, en Ontario. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, il s'est enrôlé dans le 2e Corps d'ambulance médicale et a servi comme brancardier. Blessé à Ypres, en Belgique, il est retourné au Canada pour terminer ses études en médecine en 1916. Le Dr Bethune a ensuite mis au point la première unité mobile de transfusion sanguine au monde, établi des cliniques médicales gratuites à Montréal et inventé de nouveaux instruments chirurgicaux.
Lorsque le Japon a envahi la Chine en 1937, le Dr Bethune était déterminé à apporter son aide. Il s'est rendu sur place avec l'unité médicale mobile canado-américaine et a travaillé jour et nuit dans des conditions rudimentaires pour soigner les blessés. On racontait dans toute la Chine l'histoire de cet étranger extraordinaire qui ne craignait pas la misère et qui donnait ses vêtements, sa nourriture et même son sang à ceux qui en avaient besoin. En opérant un soldat, le Dr Bethune s'est coupé au doigt et est mort d'un empoisonnement du sang en 1939.
Dr Frederick Banting
Frederick Banting est né en 1891 à Alliston, en Ontario. Pendant la Première Guerre mondiale, le Dr Banting a joint le Service de santé de l'Armée canadienne et a servi à titre de médecin militaire. Quelques semaines avant l'armistice, il a été blessé au bras droit, mais a continué à soigner les soldats blessés, ce qui lui a mérité la Croix militaire. En 1922, il a été le premier Canadien à recevoir un Prix Nobel pour la découverte de l'insuline.
Le Dr Banting a également mené des recherches médicales pour l'armée pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est décédé en 1941 dans un écrasement d'avion à Terre-Neuve pendant une mission scientifique secrète en route vers l'Angleterre.
Un coureur exceptionnel
Alexander Decoteau est né en Saskatchewan en 1887 et a vécu en Alberta. Il était un coureur de longue distance exceptionnel et a participé aux Jeux olympiques de Stockholm en Suède, en 1912. Il est devenu le premier officier de police autochtone avant de s'enrôler lors de la Première Guerre mondiale.
Le Soldat Decoteau a remporté la course de 5 milles lors d'une journée sportive organisée pour les militaires en Angleterre. Le roi George V lui a remis sa montre en or personnelle à titre de récompense. Tragiquement, Decoteau a été tué en octobre 1917 durant la bataille de Passchendaele. L'histoire raconte que le tireur d'élite allemand qui a tué Decoteau lui a volé sa montre en or et qu'il a lui-même été tué plus tard par les camarades de Decoteau. Ils ont récupéré le précieux objet et l'ont fait parvenir à la mère du Soldat Decoteau.
De la musique dans les tranchées
Les Forces canadiennes utilisent depuis longtemps la musique pour remonter le moral des troupes. Pendant la Première Guerre mondiale, un soldat britanno-colombien s'est même vu décerner une Croix de Victoria (la médaille la plus prestigieuse pour des actes courageux) pour avoir joué de la cornemuse.
En octobre 1916, James Richardson du régiment Seaforth Highlanders était en service au front occidental en France. La compagnie du cornemuseur de 20 ans lançait une attaque pendant la bataille de la Somme lorsque les hommes ont été arrêtés par d'épais fils barbelés et des tirs ennemis intenses. M. Richardson, marchant calmement derrière les barbelés, a fièrement joué de son instrument, motivant ses camarades qui ont ainsi réussi à prendre la position ennemie.
M. Richardson a par la suite aidé à déplacer un camarade blessé et des prisonniers derrière les lignes. Se rappelant qu'il avait laissé sa précieuse cornemuse derrière lui, il a insisté pour retourner la chercher. On ne l'a jamais revu.
Miraculeusement, sa cornemuse a été retrouvée dans la boue de la Somme en 1917. Exposée en Écosse pendant des décennies, elle a été rapatriée en 2006 et est maintenant exposée à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique. La cornemuse de James Richardson est finalement de retour au pays.
Deux guerres, un as
Omer Lévesque est né en 1920 à Mont-Joli, au Québec. Dès les débuts de la Seconde Guerre mondiale, M. Lévesque s'est enrôlé dans l'Aviation royale du Canada (ARC), où il a piloté des chasseurs Hurricane et Spitfire. En effectuant une patrouille au-dessus de la France occupée en novembre 1941, il a abattu un Focke-Wulf 190 allemand. Il a été le premier pilote de l'ARC à descendre ce nouvel avion ennemi. Il a ensuite abattu trois autres chasseurs allemands pendant la guerre.
L'avion de M. Lévesque a été abattu au-dessus de la côte française en 1942 pendant un combat contre des chasseurs allemands qui protégeaient des navires de combat. Il a été capturé et a passé le reste de la guerre à Stalag Luft III, le camp de prisonniers allemand rendu célèbre par le film hollywoodien « La grande évasion ».
M. Lévesque est retourné au combat en novembre 1950; il s'est rendu en Corée dans le cadre d'une affectation d'échange avec la United States Air Force. Il est devenu le premier pilote du Commonwealth à abattre un chasseur MiG 15 de la Chine communiste. Avec ses cinq victoires au combat pendant les deux guerres, il est devenu un « as » de l'aviation.
De vrais « frères d'armes »
Le patrimoine militaire des Afro-Canadiens est vaste et riche. La famille Carty de Saint John au Nouveau-Brunswick illustre cet engagement à l'égard du service. Albert Carty, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, et sa femme Fannie, ont eu sept fils, dont cinq ont servi dans l'Aviation royale du Canada (ARC) pendant la Seconde Guerre mondiale.
Adolphus, l'aîné, était sergent de section et a servi comme mécanicien. William était sergent de section et a servi à titre d'inspecteur aéronautique. Clyde, un aviateur-chef, a servi à titre de pompier. Donald, un aviateur deuxième classe, était magasinier adjoint. Gerald s'est enrôlé à l'âge de 18 ans et a été l'un des plus jeunes officiers commissionnés de l'ARC à 19 ans. Il a participé à plus de 35 missions, comme mitrailleur-radiotélégraphiste sur les bombardiers Wellington et Lancaster et a été blessé au combat.
Poursuivant la tradition familiale, leurs deux jeunes frères restés à la maison, Robert et Malcolm, ont été membres des Cadets de l'Air et des Cadets de l'Armée pendant la guerre.
Un officier de marine dans l'espace
Marc Garneau est né à Québec en 1949. Il a joint la Marine canadienne en 1974, au poste d'ingénieur des systèmes de combat. Il a conçu un simulateur et de l'équipement d'entraînement pour la Marine. En 1983, il a été choisi pour être l'un des premiers astronautes canadiens et est devenu le premier Canadien à aller dans l'espace en 1984.
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