Le Canada se souvient - Édition 2014 - Page 3
Vingt-neuf courageux Canadiens
Plus de 26 000 Canadiens ont servi sur terre, dans les airs et en mer durant la guerre de Corée, de 1950 à 1953. Bien qu’il y ait eu des batailles célèbres, les 29 courageux Canadiens qui ont combattu à Song-gok Spur ne sont pas connus de tous. Ces quelques soldats du 2e Bataillon du Royal Canadian Regiment étaient en faction à un avant-poste au centre de la Corée, la nuit du 2 au 3 novembre 1951 lorsqu’ils ont été soudainement attaqués.
Les tirs des mortiers, des fusils et de l’artillerie de l’ennemi les martelaient pendant que des vagues de soldats chinois les prenaient d’assaut. Le peloton, faisant preuve de courage et d’une grande adresse, a réussi, contre toute attente, à résister pendant quelque huit heures et à repousser l’ennemi encore et encore. Plus de la moitié des soldats ont été blessés au cours de cette bataille et un soldat a perdu la vie, mais les 29 héros canadiens avaient réussi à arrêter de façon efficace une attaque importante.
Les combats au Crochet
Lors de la guerre de Corée, un des endroits sur la ligne de front où nos soldats ont combattu était surnommé « le Crochet ».
La Corée est une terre accidentée, traversée par de nombreuses étendues de hautes collines et de vallées profondes. Après l’agitation des premiers mois de guerre pendant lesquels les combats ont rapidement balayé la péninsule coréenne de haut en bas, le front s’est établi près du 38e parallèle. Les forces des Nations Unies et les forces communistes ont tôt fait de fortifier leurs lignes de défense, qui ont peu bougé jusqu’à la fin de la guerre.
Le Crochet était un endroit élevé et recourbé le long de la ligne Jamestown des Nations Unies, qui surplombait la vallée de la rivière Sami-chon, près de l’endroit où il rejoint la rivière Imjin. Cet emplacement stratégique en faisait le site de violents affrontements. Les soldats canadiens ont passé beaucoup de temps à assurer les positions de la ligne au Crochet en 1952 et en 1953, renforçant la défense et repoussant des raids afin de s’assurer que cette ligne de front ne passerait pas aux mains de l’ennemi.
De lourdes pertes au Moyen-Orient
La participation du Canada aux missions de paix internationales remonte à loin et est une source de fierté nationale. Pour souligner ce fait, notre pays célèbre, le 9 août, la Journée nationale des Gardiens de la paix.
Cette date a été choisie, car c’est ce jour en 1974 que neuf gardiens de la paix canadiens sont morts au Moyen-Orient. Leur avion de transport militaire a été abattu par des missiles syriens. Il s’agissait de la plus importante perte subie en un jour par notre pays au cours d’une mission de soutien de la paix.
Le service et le sacrifice de ces neuf Canadiens, ainsi que ceux de tous les braves hommes et femmes qui ont participé à ces efforts de paix, n’ont pas été oubliés.
Le maintien de la paix à Chypre
Cette année marque le 50e anniversaire de la participation canadienne à la mission de maintien de la paix des Nations Unies à Chypre. La population de cette île de la Méditerranée était majoritairement composée d’habitants d’origine grecque et comptait également une minorité turque au moment où Chypre acquiert son indépendance de la Grande-Bretagne en 1960, mais des tensions internes qui couvaient depuis longtemps au pays mènent à un éclatement de la violence en 1964.
Peu après, notre pays intervient en prenant part aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies dans ce pays. Un grand contingent de Canadiens sert à Chypre entre 1964 et 1993. Nos soldats contribuent à apaiser les conflits entre les deux parties et réussissent à maintenir une paix fragile pendant presque une décennie. Malheureusement, cet équilibre est rompu en 1974 lorsque des milliers de soldats de la Turquie voisine envahissent et occupent la région nord de l’île. Les membres des Forces armées canadiennes se retrouvent soudainement en pleine zone de guerre. L’île est finalement séparée en deux, et une ligne de démarcation appelée la « ligne verte » est établie, créant ainsi une zone tampon qui s’étend d’un bout à l’autre de l’île de Chypre; une situation qui subsiste encore de nos jours.
Au cours des cinq dernières décennies, plus de 25 000 Canadiens ont servi à Chypre, et 28 y ont péri. Bien que le Canada n’ait plus qu’un petit nombre de militaires là-bas, notre engagement se poursuit avec l’opération Snowgoose. Une délégation officielle du gouvernement du Canada, accompagnée de vétérans ayant servi à Chypre au fil des ans, a visité l’île récemment.
Hommage aux hommes et aux femmes qui ont servi
Le Monument commémoratif de guerre du Canada est un vibrant hommage aux Canadiens ayant servi sous l’uniforme. Il est érigé à la Place de la Confédération, au cœur du centre-ville d’Ottawa.
Cette immense arche en granit est surmontée de figures de bronze qui représentent la Paix et la Liberté. Sous l’arche, 22 personnages représentent les centaines de milliers de Canadiens qui ont combattu dans la Première Guerre mondiale. Depuis 1982, le monument est aussi dédié à la reconnaissance des sacrifices de ceux qui ont servi dans la Seconde Guerre mondiale et dans la guerre de Corée.
Depuis la guerre de Corée, 1 800 Canadiens sont venus s’ajouter au compte de ceux qui sont morts en service. Le gouvernement du Canada a dédié à nouveau le monument en 2014 en hommage à tous les Canadiens qui ont servi la cause de la paix et de la liberté au fil des ans.
Tous les 11 novembre, à l’occasion du jour du Souvenir, des milliers de personnes se rassemblent solennellement autour du Monument commémoratif de guerre du Canada. On y dépose des couronnes et on observe deux minutes de silence à la mémoire des Canadiens et des Canadiennes qui ont servi.
La bravoure a un nom
L’an dernier, des élèves de l’école publique Thorndale, à Brampton, en Ontario, ont mis sur pied un projet unique pour se souvenir des soldats disparus et s’investir d’une façon bien personnelle. Ils ont créé une grande murale pour honorer les 391 soldats canadiens morts en service le 11 novembre au fil des ans, depuis la guerre d’Afrique du Sud jusqu’à aujourd’hui.
On a attribué un ou deux soldats à chaque élève. Ils ont appris leur nom et, à l’occasion d’un rassemblement spécial, les ont écrits sur le canevas. De nombreux élèves sont des Canadiens de première génération. Bien que ces enfants n’aient pas une personne dans leur famille qui a servi pendant les conflits qui ont touché le Canada, ils ont noué un lien avec l’histoire du pays. Ils connaissent maintenant un nom.
À la fin du rassemblement, la murale était remplie de coquelicots, de cœurs, de feuilles d’érable et de drapeaux du Canada parsemés entre les 391 noms de soldats. Quelle belle façon de se souvenir!
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