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Le Canada se souvient
Numéro spécial de la Semaine des vétérans

Du 5 au 11 novembre 2022 - Page 2

Des gardiens de la paix canadiens à Chypre

Un soldat du maintien de la paix canadien à un poste d’observation de l’ONU à Chypre en 1967.
Photo : ministère de la Défense nationale

Le Canada a une longue et fière tradition de contribution aux missions internationales de maintien de la paix. L’un des efforts de paix les plus connus de notre pays a eu lieu à Chypre. Cette île méditerranéenne est devenue un pays indépendant en 1960, mais les tensions qui couvaient depuis longtemps entre ses populations grecque et turque ont dégénéré en violence ouverte. En 1964, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a lancé une grande mission de maintien de la paix à Chypre, et les Canadiens y ont joué un rôle important.

Nos soldats ont contribué à y maintenir une paix fragile pendant une décennie. Cependant, en 1974, des milliers de soldats de la Turquie voisine ont envahi la partie nord de l’île, et les gardiens de la paix canadiens se sont soudainement retrouvés au milieu d’une zone de guerre. Chypre sera alors divisée en deux parties, séparées par une zone tampon sur toute sa largeur, appelée la « ligne verte ».

Un important contingent de Canadiens a servi sur l’île jusqu’en 1993, passant d’innombrables heures à patrouiller le long de la ligne verte et contribuant à prévenir une recrudescence de la violence. De nos jours, notre pays n’y dispose plus d’une large force de maintien de la paix, mais le Canada soutient toujours les efforts de l’ONU à Chypre, dans le cadre d’une mission appelée opération SNOWGOOSE. Plus de 33 000 membres des Forces armées canadiennes ont servi à Chypre au fil des ans et, malheureusement, 28 d’entre eux y ont perdu la vie.

Les familles militaires en Europe de l’Ouest

Un militaire canadien avec ses fils à une école de l’OTAN pour les familles de militaires en France.
Photo : Organisation du Traité de l’Atlantique Nord

Des milliers de militaires canadiens ont servi en Europe occidentale, du début des années 1950 jusqu’au début des années 1990, dans le cadre des forces de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), présentes sur le continent pendant la guerre froide. Principalement stationnés dans des bases de l’armée de terre et de l’aviation en France et en Allemagne de l’Ouest, ils ont contribué à monter la garde contre une éventuelle attaque communiste du côté est du Rideau de fer. Se retrouver loin du Canada pendant des années, c’était beaucoup demander, c’est pourquoi de nombreux militaires mariés emmenaient leur famille avec eux en Europe.

On dit souvent que lorsqu’une personne sert dans les Forces armées canadiennes, toute sa famille sert aussi, d’une certaine manière, en raison des sacrifices qui doivent être faits pour pouvoir accomplir ses importantes fonctions. Pour les conjoints et les enfants de militaires canadiens qui ont été déployés en Europe occidentale pendant cette période, c’était encore plus vrai. L’éloignement des proches, des amis et de tout ce qui était familier à la maison était souvent difficile. Cependant, de nombreux enfants canadiens qui ont grandi dans nos bases à l’étranger ont également de bons souvenirs des occasions uniques qu’ils ont eues de découvrir le monde. Ainsi, lorsque nous remercions les personnes qui ont mis leur vie en jeu pour la cause de la paix, n’oublions pas les familles qui les ont soutenues.

La Porte de Menin

La Porte de Menin est un immense mémorial de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth qui se dresse dans la ville belge d’Ypres. Sur ses murs de pierre sont gravés les noms de près de 55 000 soldats du Commonwealth britannique, dont près de 7 000 Canadiens, qui ont perdu la vie en Belgique pendant la Première Guerre mondiale et qui n’avaient pas de sépulture connue.

La Porte de Menin a été inaugurée il y a 95 ans, en juillet 1927. Chaque jour, à 20 h, une cérémonie solennelle a lieu, au cours de laquelle des clairons jouent la Dernière sonnerie pour rendre hommage aux soldats tombés au combat. Les monuments de guerre sont des lieux où nous pouvons contribuer à maintenir le flambeau du Souvenir allumé. Lorsque nous leur rendons respectueusement visite, nous avons une occasion unique de montrer que les sacrifices de nos militaires ne seront jamais oubliés.

Les yeux et les oreilles du Nord

Un Ranger canadien en cours de patrouille au Nunavut, en 2012.
Photo : ministère de la Défense nationale, IS2012-1012-06

Le Canada est le deuxième plus grand pays au monde. Et pourtant, plus de 80 % de notre vaste nation est faiblement peuplée. Après la Seconde Guerre mondiale, les militaires canadiens savaient qu’ils devaient faire davantage pour surveiller et protéger ces régions éloignées. Pour aider à répondre à ce besoin, ils ont mis sur pied les Rangers canadiens en 1947, une unité spéciale de la Réserve de l’Armée pour être, comme sa devise le suggère, les « gardiens » du Nord.

Il faut des compétences uniques pour pouvoir naviguer et survivre dans les régions les plus isolées du Canada. En raison de leur connaissance intime du territoire, de nombreux Rangers canadiens sont issus de communautés autochtones. Ils apportent un soutien essentiel dans le Nord, ainsi que sur des portions difficiles à atteindre de nos côtes est et ouest.

En plus d’aider à maintenir une présence militaire dans ces régions, les Rangers canadiens participent également à des opérations de sauvetage locales et en cas de catastrophes naturelles, comme des feux de forêt et des inondations. Au cours des deux dernières années, ils ont également assumé divers rôles en participant à la réponse à la pandémie dans leur région du pays, notamment en livrant des vaccins et des fournitures indispensables. Nous saluons nos Rangers canadiens qui servent notre pays depuis 75 ans!

Un aviateur remarquable

Doug Sam en uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Photo : Musée canadien de la guerre, 20020083-002_4b

Kam Len Douglas « Doug » Sam est né à Victoria, en Colombie-Britannique, en 1918. Fils d’immigrants chinois, il a reçu une riche éducation et s’exprimait en plusieurs langues. Il voulait servir son pays pendant la Seconde Guerre mondiale et il a tenté de s’enrôler dans l’Aviation royale du Canada (ARC) en 1941. Les règlements discriminatoires de l’ARC à l’époque ont fait en sorte qu’il a d’abord été rejeté, simplement en raison de ses origines. Cependant, il n’était pas du genre à baisser les bras facilement. Doug a persévéré et a été accepté lorsqu’il a tenté à nouveau de s’enrôler l’année suivante, après que les restrictions raciales ont été assouplies.

Il a servi comme mitrailleur de bord dans le Bomber Command, prenant part à 28 missions au-dessus de l’Europe occupée. C’était un travail très dangereux. L’avion de Doug a été touché par des tirs ennemis au-dessus de la France en juin 1944 et il a été obligé de sauter en parachute. Pour éviter d’être capturé par les Allemands, Doug a pris contact avec des membres de la Résistance française. Il a fini par rester en France pendant un certain temps, se faisant passer pour un étudiant asiatique, tout en contribuant aux efforts de la résistance et en aidant d’autres aviateurs alliés abattus à s’échapper. Il a également recueilli des informations sur les forces ennemies en France, qu’il a transmises à des Alliés, lorsqu’il a rencontré des troupes américaines en progression à Reims, en septembre 1944.

Entre autres médailles de service, Doug Sam a reçu la Croix de guerre française. Il est resté dans l’ARC après la guerre, faisant carrière dans le renseignement militaire, avant de prendre sa retraite du service régulier en 1967, après avoir porté l’uniforme pendant 25 ans. Nous saluons cet extraordinaire pionnier sino-canadien.

Le saviez-vous?

Au fil des ans, de nombreux navires de la Marine royale canadienne ont été baptisés du nom de peuples des Premières Nations, en signe de respect pour ce patrimoine riche et fier. Ces navires ont pris part à des opérations navales dans le monde entier, depuis la Seconde Guerre mondiale. L’une de ces opérations a vu trois destroyers canadiens portant des noms autochtones, les NCSM Algonquin, Huron et Iroquois, se déployer dans la mer Adriatique, dans les années 1990. C’est là qu’ils ont rejoint d’autres nations dans un blocus naval des Balkans, afin d’appliquer des sanctions économiques et d’empêcher des fournitures militaires d’atteindre cette région déchirée par la guerre.

Un déferlement de soutien

Militaires empilant des sacs de sable pendant les inondations de la rivière Rouge en 1997.
Photo : ministère de la Défense nationale, ISD97-097

Cette année marque le 25e anniversaire des inondations de la rivière Rouge de 1997 au Manitoba. Les eaux de la rivière Rouge sont souvent hautes au printemps, mais cette année-là, il y a eu ce que beaucoup ont appelé « l’inondation du siècle ». Alarmée par la situation, la province a demandé l’aide des Forces armées canadiennes. Le 21 avril 1997, l’opération ASSISTANCE a été lancée pour aider à protéger Winnipeg et d’autres collectivités du sud-est du Manitoba. Il s’agira d’une entreprise de grande envergure, à laquelle ont participé plus de 8 500 militaires de la Force régulière et de la Force de réserve.

Nos troupes ont travaillé de longues heures pour remplir des sacs de sable, construire des digues et faire fonctionner des pompes de drainage. Elles ont également évacué des résidents en danger et fourni une assistance médicale aux personnes qui en avaient besoin. Des ingénieurs militaires ont vérifié les routes et les ponts qui avaient été touchés. Des hélicoptères militaires ont également participé aux opérations de secours, tandis que des véhicules amphibies ont été utilisés pour traverser le terrain inondé. La lutte contre les eaux a été difficile et, malgré tous les efforts déployés, de nombreuses zones ont souffert des fortes crues.

Le pire de la crise étant passé, certaines de nos troupes ont pu commencer à partir. Le 13 mai 1997, un important convoi de véhicules des Forces armées canadiennes a traversé le centre-ville de Winnipeg sur le chemin du retour. Les rues étaient bordées de milliers de personnes reconnaissantes qui acclamaient les militaires qui les avaient tant aidées dans leur détresse.

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