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Balado Visages de la liberté

Balado Visages de la liberté

Ce printemps, alors que nous soulignons le 75e anniversaire de la libération des Pays-Bas et du jour de la Victoire en Europe, nous voulons que vous exploriez les histoires des Canadiens qui ont servi et se sont sacrifiés pour notre pays. Après qu’ils ont rétabli la paix tant attendue, le visage de ceux qui sont revenus au pays était marqué par les changements.

Ci-dessous, vous découvrirez comment, avec l’aide de plus d’un million de Canadiens, ils ont contribué à défendre la paix et la liberté pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les bandes audio des balados ont été enregistrées dans la langue officielle choisie par le participant. Les balados ont ensuite été recréés dans l’autre langue officielle à l’aide de voix hors champ.

Nous vous invitons à explorer nos profils Visages de la liberté pour lire les histoires de Canadiens – dont certains se sont portés volontaires pour défendre courageusement la liberté. Leurs visages racontent l’histoire et nous préservons leur héritage.


Épisode 8 – Soldat (à la retraite) Maurice Gauthier

M. Maurice Gauthier

Maurice Gauthier s’est enrôlé dans les forces en août 1944 et a servi dans le Fusiliers Mont Royal en Belgique, dans les Pays-Bas et en Allemagne. Lors d’une rencontre inattendue, il a été réuni avec son frère à Nimègue. C’est là que son frère lui a donné le casque qui, plus tard, lui a sauvé la vie.

Cet épisode a été créé en utilisant l’audio de notre programme « Des héros se racontent ». Malheureusement, M. Gauthier est décédé en 2018, mais nous préservons son héritage.

Durée : 07:45

Taille du fichier : 11 Mo / Téléchargez MP3

Date de publication : 12 mai 2020

  • Transcription d'épisode 8

    Musique [00:00]

    Animateur [00:17]

    La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour.

    Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté ».

    Animateur [0:52]

    Maurice Gauthier s’est enrôlé en août 1944, suivant les pas de son grand frère. M. Gauthier a servi avec les Fusiliers Mont-Royal en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas et c’est d’ailleurs là qu’il a frôlé la mort à quelques reprises sur les champs de bataille néerlandais. Mais qui aurait pu deviner que la rencontre surprise avec son frère à -Nimègue lui sauverait la vie? En nous partageant ses souvenirs de célébrations, de danger et de liens familiaux, Maurice Gauthier nous fait goûter à ce qu’il a vécu au cours de la Seconde Guerre mondiale.

    Musique [01:22]

    Maurice Gauthier [01:27]

    Les militaires, dans la famille, il n'y en avait pas beaucoup. Il y avait un de mes oncles qui avait été à la guerre en 1914, je crois bien, mais à part de ça, j'ai pas été élevé dans le militaire, je ne connaissais pas qu’est-ce que c'était en réalité, là, au juste. Tout le monde était à la guerre, quand tu parlais de quelqu'un, il est parti. Comment ça se fait, qu'est-ce qu'on fait ici nous autres? Moi j'ai dit on est aussi bien d'aller faire notre part nous autres aussi, ça fait que je me suis enrôlé.

    J'avais un frère avant moi qui s'était enrôlé. Mon père aimait pas ça bien bien. Il a voulu le faire sortir parce qu'il était assez jeune dans le temps, lui aussi, mais il n'avait pas réussi, il a continué, il y a été.

    Musique [02:17]

    Maurice Gauthier [02:21]

    À Nijmegen, là, on arrête, ferme tout, ils voulaient savoir s'il y avait tout le monde et vérifier. Là, tout d'un coup, je vois quelqu'un dans les rangs, c'était mon frère! Je dis comment ça se fait que tu es ici? Son premier nom c'était Clément. Bien, il dit, j'ai eu une lettre de chez nous, la mère a dit tu vas peut-être bien rencontrer Maurice l'autre bord parce qu'il est parti. Ça fait qu’il me dit qu'il avait débarqué en Normandie. Et puis ceux qui ont débarqué en Normandie, ils avaient des helmets, nous autres on avait des petits helmets juste sur le bout de la tête, moi j'appelais ça des piss pots, c'était bon à rien, ça ne protégeait pas, rien pantoute, je ne sais pas pourquoi ils nous donnaient ça, il aurait fallu qu'une bombe te tombe sur la tête je crois bien, en tout cas, il dit je vais te donner mon steel helmet, il protège dans les côtés ici. En même temps je vais te donner des bottines, parce que nous autres on a des bottines hautes et vous autres vous n'en avez pas. Ouais, bien j'ai dit merci beaucoup. Il dit je vais te donner ça et on va espérer qu'ils vont te porter la chance, moi ils m'ont porté la chance. J'ai dit première classe!

    Musique [03:53]

    En fin du compte, le helmet m'a porté la chance. La première attaque qu'on avait faite c'était à Calcar puis Goch, on a traversé du côté allemand. On s'en allait dans la Reichwald Forest, la forêt de Reichwald. Et puis, ils nous avaient bombardés pas mal puis il y en a une qui a explosé et puis il y un morceau, j'ai senti quelque chose me frapper d'un bord, ça m'a étourdi un peu.

    Mais elle était assez proche, je crois bien qu'il y avait de la terre et de la roche qui nous avait tombé par-dessus la tête, moi et mon copain Gleason. On est venus à bout de faire la tranchée et là je lui ai dit envoye, saute, et juste comme on a sauté, c'est là que ça a explosé, mais moi il y a un morceau qui m'a frappé et ça m'a étourdi un peu mais c'était pas trop trop pire.

    Musique [04:47:]

    Maurice Gauthier [04:52]

    À Oldenburg, on a commencé à dire ça a l'air à être pas mal sur la fin parce qu'on entendait bien des affaires. C'est là qu'on a eu la nouvelle qu'ils avaient signé la paix. À Oldenburg. Mais on avait fait toute la Hollande en montant avant et là on s'en allait, on s’en retournait dans l'Allemagne pour arriver. Comment t’appelles… Wilhelmshaven qui était important de prendre. Après ça, il n'y avait plus rien.

    Et puis là, tout le monde était content, il n'y a pas de doute. Mais là, pas rien que nous autres, les Allemands avec. Tu voyais un bicycle à gaz avec un Canadien et un Allemand ensemble, ça se promenait en ville puis ils fêtaient! Les Canadiens et les Allemands fêtaient ensemble. Les officiers ont modéré ça, par exemple, ils ont dit ça va faire. Mais, c'est ça que j'ai trouvé de plus surprenant de voir, on se battait un contre l'autre et là on était chums chums. Ah, ils étaient heureux, eux autres aussi autant, puis les Canadiens pareil, ça fait que c'était un gros party mais ils ont modéré, mais une secousse, on était ni plus ni moins prêts à commencer à faire le party avec eux autres!

    Musique [06:25]

    Animateur [06:28]

    Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse suivante veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt et, n'oubliez surtout pas que leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.

    Cet épisode a été créé en utilisant l'audio de notre programme « Des héros se racontent ». Tristement, M. Gauthier est décédé en 2018 mais nous préservons son héritage.


Épisode 7 – Major (à la retraite) Charles E. Goodman

M. Charles Goodman

Au début de 1944, alors qu’il n’avait que 18 ans, Charles Goodman s’est rendu outre-mer pour apporter du renfort au South Saskatchewan Regiment. Pendant son service en Europe, il a aidé à libérer le camp de concentration allemand à Westerbork. M. Goodman est revenu chez lui après la guerre, mais avec un souvenir qu’il découvrira seulement 25 ans plus tard.

Durée : 08:35

Taille du fichier : 12 Mo / Téléchargez MP3

Date de publication : 10 mai 2020

  • Transcription d'épisode 7

    Musique [00:00]

    Animateur [00:17]

    La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour.

    Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les «Visages de la liberté ».

    Cet épisode renferme des récits de première main de la Seconde Guerre mondiale, dont certains sont de nature explicite. Il s’adresse à un auditoire averti.

    Animateur [1:08]

    Après s’être enrôlé dans les Saint John Fusiliers à l’âge de 15 ans, Charles Goodman a servi dans le nord-ouest de l’Europe avec le South Saskatchewan Régiment. Il a de nombreux souvenirs de la guerre, mais il a dû attendre 25 ans avant de découvrir le plus mémorable d’entre eux : un éclat d’obus dans sa poitrine. Depuis, c’est son fils qui conserve ce souvenir particulier en mémoire du service de son père. Malgré une telle blessure, les souvenirs les plus saisissants de Monsieur Goodman comprennent la libération du camp de transit de Westerbork aux Pays-Bas, d’où plus de 100 000 personnes ont été envoyées vers d’autres camps, comme Auschwitz, pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Musique [01:48]

    Charles Goodman [01:53]

    Nous sommes tombés sur un petit canal en pleine nuit et avons continué notre progression. Nous formions alors quatre compagnies de fusiliers. Nous avons traversé le canal avant de continuer à avancer à travers les arbres. Nous ne savions pas exactement de quel genre de camp il s’agissait et croyions avoir affaire à un camp de repos allemand. À notre arrivée, il faisait encore noir et nous attendions le lever du soleil lorsque la porte du camp s’est ouverte et une demi-douzaine d’Allemands en sont sortis pour installer une mitrailleuse. Les soldats de l’une des compagnies se sont élancés pour les capturer, ce qui a poussé les Allemands qui étaient restés à l’intérieur du camp à sortir en courant en passant par la porte arrière pour embarquer dans un véhicule et s’enfuir. Et voilà, nous avions ainsi capturé, je ne sais pas, environ une demi-douzaine d’Allemands ou plus. L’aumônier venu constater ce qui se passait dans ce camp a découvert des familles néerlandaises qui avaient été capturées par les Allemands avant d’être embarquées à bord d’un train qui les avait amenées à Westerbork. En gros, les prisonniers étaient triés à ce camp avant d’être conduits dans un autre endroit pour travailler ou pour être tués.

    Charles Goodman [03:21]

    Nous sommes allés en ville, à Groningue. Nous nous sommes ensuite rendus sur une rue principale située le long d’un canal, plus précisément sur les berges d’un très grand canal. Il y avait là une place publique. J’ai pris conscience à ce moment-là à quel point les Néerlandais étaient affamés. En effet, il y avait un cheval mort sur la place publique. Lorsque nous avons fini les tâches qui nous avaient été confiées, nous sommes repassés par la place publique et tout ce qui restait du cheval était les sabots et quelques poils. Toute la viande, y compris les viscères et tout le reste, avait disparu. Nous avons eu un véritable choc lorsque nous avons constaté à quel point les Néerlandais avaient faim. Nous avons ensuite quitté la ville pour retourner en Allemagne. Puis, quatre ou cinq semaines plus tard, la guerre était terminée pour nous.

    Animateur [04:21]

    Même si M. Goodman a été blessé pendant la guerre, il a poursuivi une longue carrière dans l’armée. Des décennies plus tard, cependant, il a découvert qu’il conservait un souvenir très personnel du combat qu’il avait vécu.

    Charles Goodman [04:38]

    Tous les éclats s’étaient logés dans ma jambe et ma hanche. Ils ont été retirés. J’étais sur l’île de Chypre au quartier général des Nations Unies et je voulais louer un avion étant donné que je possédais un brevet de pilote privé. Comme mon brevet était expiré, on m’a dit que je devais passer des tests médicaux. Ces directives provenaient d’Ottawa, vous voyez, je devais donc passer ces tests.. Je me suis rendu à l’hôpital britannique et le médecin m’a fait passer des tests médicaux nécessaires pour piloter. Je suis ensuite retourné au quartier général des Nations Unies. Je venais d’arriver lorsque j’ai reçu un appel téléphonique m’avisant que je devais immédiatement retourner voir le médecin à l’hôpital, qui était à 20 minutes ou une demi-heure de distance de là. J’y suis donc retourné. Le médecin a pris une radiographie et l’a regardée en me demandant c’était quoi ce grand point noir dans le haut de ma poitrine. Je lui ai dit que je ne le savais pas.. Il a placé ses mains autour du point en question en me disant qu’il pouvait ressentir quelque chose. J’ai lui ai dit : « D’accord, jetez un coup d’œil ». Il m’a gelé et ensuite a retiré un éclat d’obus faisant environ la taille d’un gros pouce. Je ne savais pas que cet éclat d’obus était là et je n’avais alors aucune cicatrice à cet endroit. J’ai maintenant une cicatrice et j’ai donné l’éclat d’obus à mon fils aîné en souvenir de son père.

    Musique [06:09]

    Animateur [06:22]

    Après la guerre, M. Goodman est retourné aux Pays-Bas pour y assister à des événements commémoratifs spéciaux, c’est là qu’il a vécu un rappel surprenant de l’incidence de la libération du Camp de Westerbork sur une famille néerlandaise.

    Charles Goodman [06:36]

    Il était Néerlandais et costaud. Il devait parler en néerlandais à la foule au sujet du camp, alors que je devais expliquer à cette même foule en anglais ce que mon régiment y avait fait. Après avoir terminé notre allocution, la sienne en néerlandais et la mienne en anglais, il s’est approché de moi, m’a pris dans ses bras et m’a embrassé sur chaque joue. Je me suis alors demandé : « Mais qu’est-ce qui se passe? Pourquoi est-il aussi émotif? » J’ai ensuite appris qu’il était passé par ce camp avec ses parents lorsqu’il avait cinq ans. Je ne pouvais pas y croire, c’était terrible. Il m’a dit que lui et sa famille avaient été chanceux parce qu’ils étaient prisonniers dans ce camp la journée où les Canadiens sont arrivés. Ils n’ont donc pas été amenés ailleurs!

    Musique [07:22]

    Animateur [07:25]

    Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse suivante veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt et, n'oubliez surtout pas que leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.


Épisode 6 – Caporal (à la retraite) Havelyn Chiasson

M. Havelyn Chaisson

Carolyn Steele est la fille du caporal (à la retraite) Havelyn Chiasson, vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui a participé à la libération des Pays-Bas. Elle s’est jointe à nous pour discuter de la façon dont son père s’est enrôlé dans le North Shore (New Brunswick) Regiment et a aidé à libérer l’Europe de l’Ouest pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cet épisode a été créé en utilisant l’audio de notre programme « Des héros se racontent ». Malheureusement, M. Chiasson est décédé en 2019, mais nous préservons son héritage.

Durée : 07:00

Taille du fichier : 10 Mo / Téléchargez MP3

Date de publication : 8 mai 2020

  • Transcription d'épisode 6

    Musique [00:00]

    Animateur [00:27]

    La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour.

    Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté».

    Musique [0:59]

    Animateur [01:01]

    Havelyn Chiasson figurait au nombre des quelque 14 000 soldats canadiens à avoir pris d’assaut les plages de Normandie. À ce moment-là, il avait déjà passé quatre ans à l’étranger en tant qu’opérateur radio au sein du North Shore (New Brunswick) Regiment. M. Chiasson a participé à de nombreuses batailles dans le nord-ouest de l’Europe et a pris part à uneoffensive alliée qui est enfin venue à bout des Allemands. Tôt dans le matin du 4 mai 1945, un colonel ordonne à M. Chiasson d’envoyer un message de cessez le feu. Et en une demi-heure, M. Chiasson et ses camarades ont vu les drapeaux blancs apparaître – l’Armée allemande s’était rendue. Carolyn Steele, la fille de M. Chiasson, se joint à nous aujourd’hui pour nous parler du service de son père.

    Carolyn Steele [02:00]

    Le service militaire de mon père était sa raison d’être, vraiment. Il pouvait toujours tenir bon et il était toujours très calme face à n’importe quel bouleversement et... Je pense que ça lui a été très utile pendant ces années. Il est monté au grade de caporal, mais il était aussi opérateur radio. Les opérateurs radio devaient porter de gros sacs à dos avec tout leur équipement. Il était opérateur radio pour sa division, le quartier général, et je sais que c’était son travail de rapporter au commandant toutes les nouvelles importantes qu’ils étaient capables de recevoir, au sujet de l’ennemi. Je sais aussi que ce sont eux qui étaient les plus visés par les Allemands; les opérateurs radio, ceux qui transmettaient toutes les informations.

    Havelyn Chiasson [02:44]

    Nous nous battions en Allemagne, juste de l’autre côté de la frontière quand la guerre a pris fin. À cinq heures du matin, le colonel a sauté dans ma tranchée et m’a dit d’envoyer ce message : « Cessez le feu ». Ne tirez pas à moins que l’on vous tire dessus. C’est le dernier message qui a été diffusé. Et sur le front que nous tenions, ce matin-là à 5 h 30, nous avons vu les drapeaux blancs s’élever. Les Allemands s’étaient rendus. Leurs colonel et un autre officier sont venus dans notre abri, et il a dit à mon  colonel qu’ils allaient se rendre. Mon colonel a demandé combien d’hommes ils avaient, et ils ont répondu qu’ils en avaient deux cents. Mon colonel a dit de les amener, et il a dit non, je ne les amènerai pas. Il a dit que si j’y retourne, vous me tirerez dans le dos quand je quitterai cet endroit. Et mon colonel a dit non, nous ne ferons pas ça, la guerre est finie. Leurs colonel a dit d’envoyer deux officiers avec lui et qu’il les ferait sortir. Alors, deux de nos officiers sont partis avec lui, les deux cents hommes se sont rendus et c’était la fin. C’était la fin de notre guerre, tout était fini.

    Carolyn Steele [04:15]

    Chaque fois que je pense à lui, je pense à lui dans son uniforme. Son uniforme de la Légion, ses médailles et son… dévouement à la Légion, à l’éducation des jeunes jusqu’à… la dernière année de sa vie. Il allait dans les écoles secondaires, les écoles primaires, il voulait que les enfants se souviennent et il savait comment leur parler, comment bien leur expliquer ce qu’était la guerre.

    Et il parlait beaucoup de la Hollande. Il est retourné en Hollande à de nombreuses reprises. Il était un ambassadeur, vraiment, d’une manière très gentille et sincère. Et je ferai toujours de mon mieux pour lui rendre hommage.

    Animateur [05:03]

    Cet épisode a été créé en utilisant l'audio de notre programme « Des héros se racontent ». Malheureusement, M. Chiasson est décédé en 2019 mais nous préservons son héritage.

    Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant le mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse suivante veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada.

    Ce printemps, Anciens Combattants Canada commémore le 75e anniversaire de la libération des Pays-Bas et du jour de la Victoire en Europe grâce à des initiatives et à des activités numériques. Nous vous invitons donc à inonder les médias sociaux de tulipes, la fleur qui représente l’amitié entre les Pays-Bas et le Canada, en utilisant le mot-clic #Tulipesalamaison, en un seul mot ou à nous envoyer une carte postale virtuelle, pour remercier ceux qui ont servi. Montrez-nous de quelle façon vous vous souvenez ce printemps, en utilisant les mots clics #PaysBas75 et #JourVE75. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez surtout pas que leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.


Épisode 5 – Cavalier (à la retraite) Guy Crowther

M. Guy Crowther

Guy Crowther, qui servait dans la 5e division canadienne (blindée), a célébré son 21e anniversaire d’une façon bien spéciale : en aidant à libérer les Pays-Bas pendant les derniers jours de la guerre.

Durée : 07:51

Taille du fichier : 11 Mo / Téléchargez MP3

Date de publication : 6 mai 2020

  • Transcription d'épisode 5

    Musique [00:00]

    Animateur [00:27]

    La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour. Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté ».

    Musique [0:49]

    Animateur [00:52]

    Il n’y a pas eu de gâteau d’anniversaire pour Guy Crowther le 6 mai 1945, même s’l y a quand même eu des célébrations. M. Crowther a passé son 21e anniversaire aux Pays-Bas en tant que membre d’un équipage des chars d’assaut canadiens, alors que le pays venait tout juste d’être libéré. La carrière militaire de M. Crowther avait débuté deux ans plus tôt lorsqu’il s’était enrôlé dans la 5e division blindée canadienne à Vancouver et fut aussitôt envoyé en poste au Royaume-Uni. Au moment de quitter l’armée en 1946 à son retour au pays, il avait servi en Italie et en Europe de l’Ouest. Il nous raconte aujourd’hui son histoire.

    Guy Crowther [01:27]

    J'étais convaincu que je n'éprouverais plus jamais un tel sentiment. Ils étaient tellement reconnaissants qu'ils grimpaient sur les chars. Lorsque nous défilions dans les rues, et ce n'était pas un très grand défilé, eh oui, ils grimpaient sur les chars, et ils nous embrassaient c’était toute sorte de choses... [rire]. C'était un grand moment pour nous, les soldats, et un grand moment pour le peuple néerlandais parce qu'ils étaient littéralement en train de mourir de faim. Alors, nous avons distribué toute la nourriture que nous avions dans notre char. Nous avions beaucoup de viande et de légumes de conserve, et bien entendu, ils étaient très contents. Nous, on était tellement tannés, écoeurés de manger cette nourriture que nous étions bien heureux de leur offrir.

    Musique [02:06]

    Nous sommes restés dans une maison qui avait été réquisitionnée et où se trouvaient aussi des Allemands qui, bien sûr, sont partis lorsque nous en avons pris possession. Il y avait une grande salle attenante à la maison. Et dans cette salle, les Néerlandais nous ont organisé une danse, au cours de laquelle ils ont annoncé que c'était le jour de mon anniversaire, c’était plutôt inusité, mais bien. Ouais, nous avons passé un bon moment ce jour-là.

    Animateur [02:32]

    Faire partie d’un équipage de sous-marin était dangereux. Mais M. Crowther a survécu à la guerre. Il lui faudra un certain temps toutefois avant de pouvoir regagner la maison. Ici il décrit le doux soulagement qu’il a ressenti lorsque sa troupe a finalement atteint l’Amérique du Nord et qu’elle a navigué dans le port de New York.

    Guy Crowther [03:00]

    Je pense qu'il devait être aux environs de minuit lorsque nous sommes arrivés. Un épais brouillard et la pluie rendaient la visibilité presque nulle. C'était une nuit vraiment misérable, on n’y voyait absolument rien. Mais nous savions que nous nous approchions de l'Amérique, que nous étions tout près. À travers le brouillard est apparue cette grande statue bosselée à notre gauche; il s’agissait bien entendu de la Statue de la Liberté. C'est la première chose que nous avons vue sur la côte américaine et nous avions l'impression d'arriver au paradis. Parce que nous étions de retour à la maison, nous étions enfin chez nous… chez nous.

    Animateur [03:40]

    Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse suivante veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, où vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada.

    Ce printemps, Anciens Combattants Canada commémore le 75e anniversaire de la libération des Pays-Bas et du jour de la Victoire en Europe grâce à des initiatives et à des activités numériques. Nous vous invitons donc à inonder les médias sociaux avec des tulipes, la fleur qui représente l’amitié entre les Pays-Bas et le Canada, en utilisant le mot-clic #Tulipesalamaison, en un seul mot ou à nous envoyer une carte postale virtuelle, pour remercier ceux qui ont servi. Montrez-nous de quelle façon vous vous souvenez ce printemps, en utilisant les mots-clics #PaysBas75 et #JourVE75.

    Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez surtout pas que leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.


Épisode 4 – Matelot de 2e classe (à la retraite) Alex Polowin

M. Alex Polowin

Encore adolescent, Alex Polowin s’est enrôlé dans la Marine le 15 avril 1942 en tant que volontaire de la Marine royale canadienne. Il n’a jamais voulu parler de son expérience de combat; il préfère parler des liens d’amitié qu’il a créés avec ses camarades. Il se rappelle clairement où il était lorsque Churchill a annoncé que l’Allemagne capitulait. Ce fut très différent des nuits passées dans la Manche à bord du NCSM Huron.

Durée : 07:51

Taille du fichier : 11 Mo / Téléchargez MP3

Date de publication : 3 mai 2020

  • Transcription d'épisode 4

    Musique [00:00]

    Animateur [00:27]

    La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front  intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour.

    Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté».

    Musique [0:59]

    Animateur [01:01]

    Alex Polowin s’est enrôlé comme volontaire dans la Marine royale du Canada le 15 avril 1942, alors qu’il n’avait que 17 ans. Et même s’il n’a jamais voulu parler des combats qu’il a vécus, il n’hésite pas à évoquer l’amitié qu’il a développée avec ses camarades de bord. Son souvenir le plus vif est celui d’un après-midi ensoleillé à Leeds, en Angleterre. Alors qu’il était assis sur la terrasse du Queens Hotel et que la foule a explosé de joie à l’annonce faite par Churchill de la capitulation des Allemands. C’est une toute autre tournure d’événements par rapport à ses nuits sur la Manche à bord du NCSM Huron, à subir l’attaque des destroyers allemands.

    Alex Polowin [01:43]

    Le 5 juin, la nuit précédant le jour J, je me souviens que nous sommes partis de Plymouth, dans le comté du Devon, en Angleterre. Winston Churchill venait de prononcer une allocution... avec sa voix qui pouvait vous motiver à faire presque n'importe quoi. Il avait dit que nous avions brisé les reins des nazis. Qu'il s'agissait maintenant pour nous d'achever le travail et que nous allions y parvenir. J'ai alors été envahi par un profond sentiment de bien-être. C'était le début de la fin.

    Musique [02:18]

    Alex Polowin [02:23]

    ki

    Trois jours après le Jour J, notre mission consistait à nous occuper du reste de la marine ennemie qui opérait dans la Manche... et c’est ce que nous avons fait. Nous étions maintenant deux fois plus nombreux qu'eux. Avez-vous idée de tout le dommage que cinq destroyers auraient pu faire s'ils étaient parvenus à franchir nos lignes de défense et à ouvrir le feu sur les péniches et les engins de débarquement? Vous pouvez l'imaginer. Nous avons empêché tout cela. Et je m'en réjouis. Nous avons livré une très longue bataille aux alentours du 9 juin. Nous les avons pourchassés durant trois jours. Nous les avons affrontés et nous avons remporté la victoire. Nous avons mis hors service ou fait sombrer les cinq destroyers ennemis.

    Nous avons joué un rôle très important, mais bien entendu, nous combattions sur l'eau. Tandis que les militaires de l'infanterie, par exemple, eux ils étaient envahis par une montée d'adrénaline lorsqu'ils parvenaient à libérer un endroit de l’occupation ennemie. Ils éprouvaient alors un énorme sentiment de satisfaction. Je n'ai jamais vécu ce genre de situation. Et ce n'est que lorsque j'ai commencé à participer aux cérémonies de commémoration du Jour J que j'en ai vraiment saisi l'importance. On ne pouvait pas marcher dix mètres sans que quelqu'un nous prenne dans ses bras.

    Les gens étaient tout simplement merveilleux. On aurait dit que la guerre s'était terminée ce jour- là. Et ils nous accueillaient toujours avec autant d'enthousiasme.

    Mais c'est vraiment très triste de devoir dire adieu à ses camarades de bord. Lorsque nous sommes arrivés au port de Halifax, nous avons vu tous ces navires déserts où il n'avait déjà plus de personnel à bord. Cela ressemblait un peu à un cimetière, vous savez. Nous avions cette impression. Tout le monde était maintenant parti, là où nous avions l'habitude de voir des navires alignés et la marine s'activer sur les ponts supérieurs pour accomplir leurs tâches. Il n'y avait plus rien de tout cela..

    Bien sûr, j'étais encore très jeune lorsque tout ça est arrivé. Il m'a fallu environ trois ans pour que je commence enfin à comprendre ce que je voulais faire du reste de ma vie. Ce fut très difficile de s'adapter. Quand on s'enrôle à 17 ans et que soudainement, on quitte la vie militaire. On n'est pas encore vraiment qualifié pour la vie civile. Au retour, on ressent un grand vide en soi. Les amis que vous aviez constatent que vous n'êtes plus la même personne et vous les voyez différemment. Mais ils n'ont pas changé, c'est vous qui avez changé parce que vous avez vécu toutes ces expériences..

    Il faut savourer le moment présent, mais aussi se préparer pour l'avenir. Il faut notamment savoir investir ses revenus judicieusement et suivre des cours à ce sujet. Ainsi, l'avenir sera moins angoissant lorsque viendra le moment de réintégrer la vie civile. En ce moment, je profite de la vie même si j'ai connu mon lot de difficultés. Ma femme est décédée. J'ai eu un mariage très heureux. Elle s'appelait Kathleen. Elle était bibliothécaire à la Bibliothèque publique d'Ottawa. Je lui enseignais les connaissances que j’ai acquises au cours de mes expériences de vie, et elle m'apprenait à développer mes aptitudes intellectuelles. Nous étions faits l’un pour l’autre. Elle me manque beaucoup, mais la vie doit suivre son cours. Tout s’est bien passé dans les circonstances. Je suis très heureux et très satisfait de ma vie, de la façon dont elle s'est déroulée. Ça n'a pas toujours été le cas, mais je suis maintenant un homme heureux.

    Je voudrais terminer en vous jouant une chanson de guerre intitulée Lili Marlene. Cette chanson qui est populaire depuis environ cent ans.

    M. Polowin joue de l’harmonica [06:20]

    Animateur [06:48]

    Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse suivante veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, où vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez surtout pas que leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.


Épisode 3 – Caporal (à la retraite) Anne McNamara et Flying Officer (à la retraite) Howard McNamara

Howard et Anne McNamara

Anne McNamara et son époux Howard McNamara ont servi dans l’Aviation royale canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Anne a servi dans l’Unité des divertissements en Amérique du Nord et en Europe, avant et après le jour de la Victoire en Europe; elle donnait des spectacles pour les militaires canadiens. Howard, lui, était pilote pendant la campagne d’Afrique du Nord et la campagne d’Italie attaquant les cibles allemandes et escortant les bombardiers alliés. Les deux se sont rencontrés à Montréal après la guerre.

Durée : 10:41

Taille du fichier : 15 Mo / Téléchargez MP3

Date de publication : 29 avril 2020

  • Transcription d'épisode 3

    Musique [00:00]

    Animateur [00:18]

    La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour.

    Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté».

    Animateur [00:58]

    Alors que tous les hommes de son âge s’enrôlaient, Anne McNamara savait qu’elle voulait faire sa part. Déterminée à ne pas rester les bras croisés, elle s’est jointe à l’Aviation royale du Canada en 1943 en tant que membre de l’unité d’artistes de spectacle. Elle participa ainsi au spectacle de variété « All Clear » aux côtés des autres membres de la distribution.

    Le spectacle l’amena à voyager sur de nombreuses bases militaires à travers le Canada ainsi que sur des bases alliées Alliés en Amérique du Nord et en Europe afin de remonter le moral des troupes.

    Musique [01:30]

    Mme McNamara [01:40]

    Lorsque nous étions à Washington, nous avons joué à l’hôpital Walter Reed. Ils étaient les premiers en danger à revenir de Pearl Harbor. Ce hall était maintenant entièrement rempli de jeunes hommes. Il y avait peut-être aussi des femmes, mais les hommes étaient majoritaires. Eh bien, quand nous sommes apparues, les fille, pour faire notre premier numéro, les rideaux se sont ouverts et ils ont crié, ont sifflé, ont hurlé et hurlé.. Ils criaient tellement que nous ne pouvions entendre la musique. Nous n’avons donc pas pu commencer notre danse, car nous ne pouvions entendre l’orchestre jouer. Le lendemain dans le journal on mentionnait que nous étions un peu confuses au début du numéro, mais qu’ensuite, le spectacle était vraiment divertissant.

    Musique [02:39]

    Mme McNamara [02:48]

    Les bombardements étaient tout simplement horribles, mais en ce qui concerne les destructions qu’ils ont occasionnées, on ne pouvait pas croire à ce qu’on voyait. Les gens dormaient toujours dans le métro parce que je suppose qu’ils avaient été bombardés et qu’ils n’avaient nulle part où aller. Nous avons donc commencé à divertir les troupes tout de suite, parce que nous savions que les gars étaient là, ils étaient affectés à différents camps en Angleterre en Écosse, au pays de Galles et en Irlande.

    Musique [03:22]

    Mme McNamara [03:29]

    Eh bien, nous sommes arrivés à Amsterdam et en Hollande, et ils étaient si gentils avec nous là- bas. On ne nous avait pas dit que la reine se trouvait dans l’auditoire. Nous avons commencé et nous avons fait la représentation. Après le spectacle, on nous a demandé de nous changer et de descendre pour rencontrer la reine. Cependant, au moment où les filles avaient fini de mettre leur maquillage et d’enfiler leur uniforme, les hommes s’étaient déjà changés parce que nombre d’entre eux ne faisaient que porter leur uniforme pendant le spectacle, dans les numéros. Ils n’avaient donc pas à se changer. Ils étaient prêt. Ils était donc tous en file devant nous, et les filles étaient toutes à la fin de la file. Nous ricanions et nous pratiquions à faire la révérence. Quand notre tour est arrivé... il n’est jamais arrivé parce que la reine avait seulement un certain temps à nous consacrer et le temps étant écoulé, elle a dû partir. Nous n’avons donc pas pu la rencontrer et il nous était interdit de prendre des photos d’elle, la reine Wilhelmine.

    Musique [04:50]

    Animateur [04:59]

    Pendant ce temps, son futur époux, Howard McNamara – qui avait été considéré comme trop maigre la première fois où il avait essayé de s’enrôler – travaillait fort pour prendre du poids. Éventuellement, il fut accepté par l’ARC, et devient pilote de Spitfire dans les campagnes d’Afrique du Nord et d’Italie.

    M. McNamara [05:25]

    Mon frère cadet allait avoir 18 ans en 1940. Lorsqu’il a eu 18 ans, nous avons tous les deux décidé de nous enrôler. Nous sommes donc allés au bureau de recrutement de l’armée de l’air et avons voulu joindre les forces. Mon frère est passé tout de suite. Moi, j’ai passé l’examen physique, mais en ce qui concerne mon poids, le médecin m’a dit qu’il pensait que je ferais mieux de rentrer chez moi et d’en prendre un peu, au moins dix livres qi’il m’as dit. Je n’ai donc pas joint les forces le même jour que mon frère.

    M. McNamara [06:11]

    Nous étions en service à Port-Saïd. Nous y avons passé environ huit mois à être recyclés et à être rééquipés avec des avions Spitfire. Quand nous avons été complètement rééquipés, nous avons ensuite été transférés d’Égypte à la campagne italienne. Le groupe de chasse américain lui était stationné en Sardaigne. C’est une île de l’Italie. Et quand les pilotes sortaient pour faire campagne, ils volaient vers le nord, puis nous nous allions les chercher et traversions avec eux vers le nord de l’Italie pour exécuter nos opérations. C’est là que j’ai terminé mon affectation opérationnelle. Tous les pilotes ont pris part à des missions dans le cadre de leur affectation.

    Quand je suis rentré chez moi, en novembre, j’ai découvert que mon frère avait été abattu. Il faisait partie d’un escadron de chasse en Angleterre et il avait été abattu au-dessus de l’Europe. Il avait 21 ans à ce moment-là. Quand je suis rentré chez moi en permission, et que tout cela a été connu, ma famille m’a demandé si j’accepterais l’offre de retraite que l’armée de l’air offrait à ce moment-là. L’armée disposait assez de pilotes à l’étranger. Elle pouvait donc se permettre d’accorder la retraite à quelques-uns d’entre nous. J’ai donc accepté l’offre.

    Musique [07:26]

    Mme McNamara [07:34]

    Nous nous étions rencontrés avant la guerre, je suppose, mais nous ne nous connaissions pas. Nous nous étions seulement rencontrés. Puis, après la guerre, nous avions l’habitude d’aller danser. Ce n’était jamais un rendez-vous galant. C’était comme deux personnes qui y allaient ensemble; c’était toujours en groupe que nous y allions. Nous étions en compagnie l’un de l’autre, lui avec sa copine, et moi avec mon copain. Un soir, nous avons commencé à danser ensemble et c’était plutôt bien. C’est alors que nous avons commencé à sortir ensemble. Nous nous sommes fiancés, puis nous nous sommes mariés en mai, en 1948 je pense, et c’est comme ça que ça s’est passé. Nous sommes maintenant marié depuis…. Fais le compte!, 48 à maintenant. 72 ans!

    M. McNamara [08:42] 72 ans!

    Musique [08:43]

    Animateur [08:50]

    Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté. Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, où vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada.

    Ce printemps, Anciens Combattants Canada commémore le 75e anniversaire de la libération des Pays-Bas et du jour de la Victoire en Europe grâce à des initiatives et à des activités numériques. Nous vous invitons donc à inonder les médias sociaux avec des tulipes, la fleur qui représente l’amitié entre les Pays-Bas et le Canada, en utilisant le mot-clic #Tulipesalamaison, en un seul mot ou à nous envoyer une carte postale virtuelle, pour remercier ceux qui ont servi. Montrez-nous de quelle façon vous vous souvenez ce printemps, en utilisant les mots clics #PaysBas75 et #JourVE75

    Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez surtout pas leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.


Épisode 2 - Soldat (à la retraite) Armand Berthiaume

M. Armand Berthiaume

Armand Berthiaume a de bons et de mauvais souvenirs de la libération des Pays-Bas. Il se rappelle plus particulièrement la générosité des Néerlandais pendant que les Canadiens libéraient leur pays. Cet épisode a été créé en utilisant l’audio de notre programme « Des héros se racontent ». Malheureusement, M. Berthiaume est décédé en 2018, mais nous préservons son héritage.

Durée : 07:13

Taille du fichier : 10 Mo / Téléchargez MP3

Date de publication : 27 avril 2020

  • Transcription d'épisode 2

    Musique [00:00]

    Animateur [00:27]

    La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour.

    Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté».

    Animateur [01:02]

    Armand Berthiaume sera toujours reconnaissant à l’homme qui a donné sa vie pour sauver la sienne aux Pays-Bas, il y a 75 ans. Malgré les horreurs de la guerre, il en garde de bons souvenirs, dont sa rencontre avec la reine Juliana-Wilhelmina. Il se rappelle aussi de la générosité du peuple hollandais qui venait porter du pain ou un verre d’eau aux soldats qui marchaient dans les rues de leurs villages. Son meilleur souvenir demeurera toujours l’annonce de la libération, le 5 mai 1945. M. Berthiaume raconte les hauts et les bas de son quotidien pendant la Seconde guerre mondiale.

    Musique [01:40]

    Berthiaume [01:47]

    On a pris le train, on est allés à Halifax, on a embarqué sur le bateau. On était plusieurs, je pense qu'on était une dizaine, une dizaine de mille, si c'est pas plus. On était 5,, un par-dessus l'autre, sur des hamacs et les passages étaient très étroits pour passer ça. On est embarqués sur le bateau L’Ile-de-France et puis j'ai dit à moi-même je ne reverrai plus jamais jamais mes parents, je suis presque certain avec la guerre qu'il y a là. Puis si jamais je viens qu'à me faire blesser, je ne reviendrai pas. Fait que mon idée était faite. J'étais bien positif, c'est fini, je commence une autre vie. On s'est rendus en Angleterre et puis là on a été deux semaines en Angleterre et ils nous ont mis sur un autre bateau et on s’est en allé à Ostend, en Belgique. oOn a été aux baraques Léopold, à Bruxelles et puis j’ai rencontré Juliana-Wilhelmina, c'est la reine de la Hollande.. Elle a dit mon Dieu, tu es bien jeune! Bien jeune…. Je n'avais pas 19 ans encore, tu sais.

    Musique [02:56]

    Berthiaume [03:02]

    J'ai été fait prisonnier pas longtemps. Ce qui est arrivé, on était dans le bois. J'étais avec mon copain, on marchait, dans le bois, on était en surveillance, on essayait de voir s'il n'y avait pas des Allemands. On a senti 'Marche'. C'était deux Allemands en arrière de nous autres. Moi j'avais une carabine dans le dos, mon copain avait une carabine dans le dos. Lui c'était un gars d’à peu près 25-30 ans, un vieux, mais, il avait une petite fille. Il me contait sur sa petite fille. Il dit, Armand, quand je vais dire "cours", cours. J'ai dit à moi-même pourquoi, lui va courir l'autre direction? Je sais pas trop…. C'est pas ça qu'il a fait, sa carabine qu'il avait dans son dos, il a mis la main dessus, et il a pris la mienne et l'a mis dans son dos. (moment émotif par vétéran).

    Il a donné sa vie pour moi. Moi j'étais garçon et lui avait une petite fille.

    Berthiaume [04:10]

    Il y a toujours eu des bons moments pareil, malgré tout, je veux dire pendant la guerre, je veux dire des moments qui… qui... nous touchent beaucoup. Quand que tu dis que tu marches dans les rues et le monde vient te porter un morceau de pain ou quelques chose un verre d'eau. On marchait dans la rue, c'était bon. Le peuple hollandais, moi j'ai toujours dit, the best people in the world. Eux autres, après avoir souffert comme ils ont souffert et aujourd'hui là ils sont là, ils ont travaillé. Quand tu te promènes dans les rue ici de la Hollande là, tu vois comment les highways c'est tout est beau. Le monde sont reconnaissants envers les Canadiens. C'est le peuple le plus rapproché des Canadiens, pour nous les militaires.

    Berthiaume [04:56]

    Le monde sont tellement reconnaissants. C'est parce que, je veux dire quand tu as jamais rien vu, comme nous autres là au Canada, au Québec, ils ne savent pas ce que c'est la guerre, je veux dire... S'ils savaient un petit peu, juste un petit peu ce qui s'est passé, eux autres ils se diraient qu’ils sont, sont heureux d'être là. Ils verraient un militaire, le saluer, lui dire bonjour. Souvent,

    j’ai vu ici, souvent quand on passe en uniforme là, le monde dit thank you very much, thank you. Même les jeunes, des photos qu'on a pris là en marchant hier, moi j'étais sur le bord, dans le camion, je donnais la main à tous les petits enfants en passant, ils étaient contents. Les petites filles hautes de même venaient me porter une fleur. Je prenais la fleur et je lui envoyais un petit baiser, elle était contente.

    Musique [05:51]

    Animateur [05:59]

    Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado

    « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant les mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté.

    Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse suivante: www.veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, où vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada. Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt et, n'oubliez surtout pas que leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.

    Animateur [07:02]

    Cet épisode a été créé en utilisant l'audio de notre programme « Des héros se racontent ». Tristement, M. Berthiaume est décédé en 2018 mais nous préservons son héritage.


Épisode 1 – Sergent (retraité) Norman Kirby

M. Norm Kirby

Suivant les pas de son grand-père, Norman Kirby s’est enrôlé dans les forces en 1943 à l’âge de 17 ans seulement. Il a servi en tant qu’opérateur de mitrailleuse légère Bren et s’est rendu à Juno Beach le jour J. Il nous raconte ses souvenirs de la campagne qui visait à libérer les Pays-Bas.

Durée : 08:10

Taille du fichier : 11 Mo / Téléchargez MP3

Date de publication : 25 avril 2020

  • Transcription d'épisode 1

    Musique [00:00]

    Animateur [00:27]

    La Seconde Guerre mondiale a transformé non seulement ceux qui ont combattu sur les lignes de front et les civils qui ont vécu la guerre, mais aussi ceux qui les ont soutenus sur le front

    intérieur. En dépit d’une paix tant attendue à l'horizon, les visages de ceux qui rentraient au pays avaient beaucoup changé, tout comme ceux qui étaient là pour les accueillir à leur retour.

    Anciens Combattants Canada souhaite vous faire découvrir les histoires de ces Canadiens qui ont servi et qui se sont sacrifiés pour notre pays. Voici les « Visages de la liberté».

    Musique [0:59]

    Animateur [01:01]

    Norman Harold Kirby a grandi en écoutant des histoires de guerre des gens qui l’entouraient, dont notamment son grand-père et puis l’un de ses enseignants. Son grand-père lui était un vétéran de la guerre de Boers et de la Première Guerre mondiale. Et puis son enseignant avait quant à lui perdu un œil, un bras et une jambe dans une guerre de tranchées. Le jeune canadien comprenait vraiment ce que ça voulait dire d’aller à la guerre. Il comprenait la peur. Il comprenait la perte de vie. Et malgré tout ça, lorsque la guerre de sa génération éclata, Norman Kirby a répondu à l’appel. Et il n’a jamais regretté de l’avoir fait.

    En tant qu’artilleur, Norm en a vu de toutes les couleurs pendant la guerre. Pourtant, l’un de ses souvenirs les plus vifs est celui de la libération de Groningue aux Pays-Bas et des enfants néerlandais qui l’ont entourés, lui et ses camarades au cours des célébrations qui ont suivi.

    Norm Kirby [02:05]

    Nous formions ce jour-là une compagnie de réserve et nous n'étions pas censés atterrir... en plein combat. Nous allions au front, mais nous ne devions pas être en tête. C’est un bataillon de Panzers qui était la cible de l’attaque. Et nos troupes se sont retrouvées coincées à découvert et ont passé un moment horrible. Ils ont envoyé, je crois, 12 ou 14 chars Sherman, pas des chars allemands, mais bien un corps de chars canadiens. Ils se sont arrêtés où se trouvait notre compagnie. Puis, on nous a dit : « Ok les gars, la fête est fini. Grimpez sur les chars, nous allons attaquer ce bataillon de Panzers ».

    La compagnie s’est entassée sur les chars, et nous sommes partis. Nous étions presque rendus quand notre char a heurté, je crois, une mine allemande de 88 millimètres qui a fait exploser le char et tout le monde dessus. Nous étions tous empilés, à l’écart de l'infanterie, et c’est à ce moment que j'ai perdu la plupart de mes hommes.

    Je n'avais pas d'arme. J'ai donc ramassé un Schmeisser allemand. Nous n'utilisions pas beaucoup le Schmeisser. C'était une arme merveilleuse, mais sa cadence de tir était si rapide qu'on pouvait savoir à un kilomètre et demi de distance qu’il s’agissait d’un tir allemand. Mais peu importe, j'ai pris un Schmeisser, puis j’ai croisé un jeune homme… je ne sais pas d'où il venait… sans doute un jeune soldat d'une autre compagnie. Et je ne sais pas comment nous avons fait, mais nous sommes entrés directement dans le bâtiment. Je me suis approché du commandant, et je l'ai

    persuadé... je ne sais pas trop comment parce que c'était un type assez dur. Mais il parlait parfaitement l'anglais et je lui ai dit que je voulais qu’il ordonne à ses hommes de cesser le feu.

    Je suppose que j'ai dû dire beaucoup plus que ça, et peut-être aussi est-ce la façon dont je l'ai dit, mais il l’a fait. Il a appelé à un cessez-le-feu et ensuite j'ai conclu une entente avec lui, je lui ai dit : « Écoute, il y a beaucoup de blessés là-bas... parmi eux se trouvent beaucoup de mes hommes et beaucoup des vôtres aussi. Si vous sortez ces lits de vos dortoirs ici, vous pourrez vous en servir pour ramener les blessés. Les vôtres comme les nôtres, sans discrimination… En fait, je n'ai pas utilisé le mot discrimination, j'ai plutôt dit, sans distinction. C’est la chose à faire

    ». Il m’a répondu : « Je vais le faire », et il l’a fait… au pied de la lettre. Il a accompli tout un travail, c'était un vrai gentleman.

    Animateur [04:58]

    Les efforts de M. Kirby et du North Shore (New Brunswick) Infantry Regiment ont rapidement porté fruit. Un autre souvenir lui tient beaucoup à cœur. M. Kirby raconte la libération de Groningue aux Pays-Bas et les enfants hollandais qui célébraient autour de lui et de ses camarades

    Norm Kirby [05:15]

    Par la suite, des enfants sont sortis en courant. Je ne sais pas trop d'où ils venaient. Il n’y avait pas un seul adolescent, ils étaient plus jeunes que ça. Ils riaient, portaient des banderoles et des chapeaux en papier, tous aux couleurs des Pays-Bas. Ils ont dû cacher ce matériel durant plusieurs années parce qu'ils vivaient depuis longtemps sous l’occupation de l’ennemie.

    Quand nous les avons vus surgir ainsi, sans trop savoir d’où ils venaient, et après avoir vécu toutes les horreurs de la traversée de la Normandie, de la Belgique, de l'Escaut et de certaines parties des Pays-Bas. C'était tout simplement fantastique de voir ces enfants rire, être heureux et danser... partout autour de nous. Je ne sais pas comment l’expliquer. Je pense juste que c'est... c'est pour cela qu’on fait la guerre, et c’est pour de tels moments qu’elle vaut la peine d’être vécue. Merci.

    Animateur [06:48]

    Voilà, c’est tout pour cette fois-ci. Je tiens à vous remercier d'avoir écouté cet épisode du balado

    « Visages de la liberté ». Vous pouvez vous tenir à jour et participer à la conversation via les médias sociaux en utilisant le mots-clics #LeCanadasesouvient et #Visagesdelaliberté.

    Retrouvez-nous aussi en ligne à l'adresse suivante: www.veterans.gc.ca/LeCanadasesouvient. Vous y trouverez des articles sur les Visages de la liberté, et vous en apprendrez davantage à propos de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour notre pays. Si vous avez une suggestion pour le balado – qu'il s'agisse d'un invité ou d'une histoire en particulier – vous pouvez utiliser les médias sociaux pour communiquer avec nous, par Facebook et Instagram sur la page Le Canada se souvient, ou encore via le compte Twitter d'Anciens Combattants Canada.

    Ce printemps, Anciens Combattants Canada commémorera le 75e anniversaire de la libération des Pays-Bas et du jour de la Victoire en Europe grâce à des initiatives et à des activités numériques. Nous vous invitons donc à inonder les médias sociaux de tulipes, la fleur qui

    représente l’amitié entre les Pays-Bas et le Canada, en utilisant le mot-clic #Tulipesalamaison, en un seul mot ou à nous envoyer une carte postale virtuelle, pour remercier ceux qui ont servi.

    Montrez-nous de quelle façon vous vous souvenez ce printemps, en utilisant les mots clics #PaysBas75 et #JourVE75

    Merci d’avoir été des nôtres et à bientôt, et n'oubliez surtout pas que leurs visages racontent l'histoire, et nous préservons leur héritage.

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