Frapper des tempêtes
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Information sur le média
- Moyen : Vidéo
- Propriétaire : Anciens Combattants Canada
- Durée : 4:40
- Droit d'auteur ou de reproduction
Autres capsules
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2. Frapper des tempêtes
Détails
Frapper des tempêtes
M. Gauthier raconte comment ça se passait sur le bateau lorsqu’ils frappaient des tempêtes. Pas facile de dormir quand ça brasse mais c’est là qu’il y a le moins de danger…
Gilles Gauthier
M. Gauthier a grandi au Cap-de-la- Madeleine près du port. Son père avait un restaurant où il entendait souvent les marins parler de ce qui se passait à la guerre et sur les bateaux. Intéressé, M. Gauthier s’est rendu à Québec pour s’inscrire sans succès aux bureaux du NCSM Montcalm. Alors âgé de 17 ans, il a été rappelé une fois qu’il a atteint ses 18 ans. Après sa formation de base, il a fait un cours en télégraphie à Saint-Hyacinthe. Une fois le cours terminé, il est envoyé à Halifax pour partir en mer vers les Bermudes afin de s’exercer aux tâches de télégraphiste. De retour à Halifax, il repart en mer sur le NCSM Springhill escorter des convois. Après la guerre il a fait partie du Régiment de Trois-Rivières, le 12e blindé, jusqu’en 1953.
Transcription
Frapper des tempêtesAu commencement, ils nous ont envoyés dans… sur les bancs de Terre-Neuve pour escorter des convois qui partaient d’Halifax, après ça ils nous envoyaient à Sydney, en Nouvelle-Écosse, puis de là, on escortait des bateaux dans le Golfe, jusque dépassé les bancs de Terre-Neuve. Puis après ça, là, ils nous ont envoyé dans le bout du Groenland et après Iceland. Mais c’est Iceland qui était le plus froid. C’est là qu’on frappait les plus grosses tempêtes. Mais sur les bancs de Terre-Neuve, les tempêtes étaient bonnes aussi. Il y en a une qu’on a pris, et puis le bateau a pris ça de côté un peu. Et puis ça a pris presque une journée avant que le capitaine soit capable de le remettre en ligne pour mettre le nez dans la tempête. Puis là, ça j’ai vu un type à peu près six pieds deux se faire bardasser, partir d’un bord du bateau, se faire jeter de l’autre bord du bateau , comme un flash. Il a pas… Nous autres, notre mess était dans le nez du bateau. Et puis quand la vague l’a frappé de côté, lui il est parti avec. Et puis il était chanceux, tous les hamacs étaient dans le coin. Il a été dans les hamacs. Sinon, il aura pu se faire mal, pas mal. Mais ça… les vagues étaient au moins un trente à quarante pieds de haut. C’était une bonne, une bonne tempête. Et puis quand le nez monte, puis qu’il shake, puis qu’il redescend, la vague passe clair par-dessus le, le bateau, c’est une bonne vague. Le nez shake, c’est pareil comme… ça fait ça… ou quand il redescend, le propeller tourne dans le vide, pis là on sent la vibration partout. C’est assez… c’est ça que… ça t’empêchait de dormir beaucoup. Parce que même dans le hamac, tu venais que tu… chaque fois que le bateau rentrait dans la vague, toi aussi tu rentrais dans ton hamac. Donc, il fallait que tu te remontes. Fait que… c’était, c’était, ça nous empêchait de dormir, mais on dormait bien parce qu’on savait que durant les tempêtes, il n’y avait pas souvent de sous-marin dans le dos. Mais quand c’était calme, là, ça dormait moins bien.
Le bateau couvert de glace
Quand on frappait le nord du Groenland, et puis sur les côtes de Terre-Neuve aussi, en 44, avant de traverser de l’autre bord, c’était, souvent, on avait des tempêtes de, de froid, il faisait très froid, et puis nos bateaux étaient pas comme aujourd’hui, ils étaient pas isolés. Les murs étaient sur le fer et puis le matin, quand le frost, sur les côtés du bateau, on voyait ça souvent et puis c’est là qu’il fallait s’habiller. On couchait presque tout le temps habillés aussi parce que c’était trop froid. Il y a une journée, on s’était réveillés le bateau avait l’air lisse pas mal, il penchait pas mal, puis le (inaudible) nous a donné des bâtons pour tout casser la glace partout où est-ce qu’on en voyait puis ça nous est arrivé juste une fois qu’on a frappé une tempête sur le côté. C’est ça qui a… la glace est venue, les barreaux de… du bateau étaient à peu près trois fois la grosseur. Les wire étaient au moins deux, trois fois la grosseur aussi. Donc la pesanteur était rien que sur un bord. Donc, c’est dangereux pour le bateau, ça se conduit mal aussi. Je présume que le capitaine devait avoir de la misère. Et puis c’était pas le seul, on était tous pareils, tous les bateaux c’était pareil. Et puis, c’était la coutume de faire ça, on a pas pensé plus long que ça à ça, c’était une corvée normale.
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