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Les moments cocasses

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Moyen : Vidéo
Propriétaire : Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
Durée : 7:25
Droit d'auteur ou de reproduction

Sujets – en ordre d’intervention

  • Paul-Émile Pouliot
  • Valmont Poirier
  • André Guindon
  • Robert Decorby
  • Jean Charles Bertrand (J.C.B.) Forbes
  • André Bernardin
  • Wilson Dionne
  • Joseph Gautreau

Transcription de la vidéo

On a tout fait… Faut pas dire que… On n’a pas toujours été des anges, hein ? J’ai jamais r’tiré d’salaire dans l’armée [rires]. J’ai jamais r’tiré d’paye. On vendait, nous autres, on vendait des couvertes, pis là… On voyait des Italiennes là, avec des couvertes… On prenait les pâles, les grises pâles, pis y avait une barre noire dedans. Alors, de temps en temps, on voyait une Italienne avec un manteau qui avait une barre noire dans l’dos, pis [rires]… Elle avait une couverte su’ l’dos.

Quand que j’allais… on changeait de place, là. J’allais voir l’docteur pour des morpions. (rires) Mes couvertes étaient pleines de morpions. Pis moi aussi ! (rires) J’n’avais jusque dans les sourcils, icit’. C’tait que’que maudit cochon qui s’lavait pas. Y avaient pas lavé les couvertes. Ça fait qu’à chaque fois. C’tait mal chanceux pour ça, moi. Là, ils te donnaient une bouteille de… d’huile pour les lampes, là. Pis là ils te disaient < va dans l’shower pis vide ça dessus toé comme il faut partout, là, pis frotte toé, pis prend une bonne douche. > Pis après que t’avais fait ça, pis que t’avais pris une douche, y n’avaient pus. Tu parles de quoi qui pique ! (rires) On the Parade Square… Hey! Poirier, what’s the matter with you? Stand up straight! (rires) What’s the matter with you? I said, I got a dose of crabs! What do you want? Get out! (rires)

À bord du Chambly, ils m’appelaient « Mister Ding Dong ». Le capitaine était insulté. « Comment ça se fait que tu les laisses t’appeler ’Mister Ding Dong’ ? » Guindon, ils pouvaient pas prononcer ça.

Prononce donc ça, toi, en anglais!

Interviewer - Guindon…

Guindon… Ding Dong.

C'était le devoir du reartail end gunner d'aller pisser sur la roue, en arrière. C'était la mode, ça. OK… Le dernier soir, j'ai pas été, pis c'est là qu'on s'est fait atterrir, pis quelques s'maines après qu'on était rendus dans l'camp, pis, t'sais… on s'rencontrait souvent, toute l'équipe, pis j'ai dit : « Le soir qu'on a pas... on s'est fait frapper, j'ai manqué d'aller pisser sur la queue… », la queue... la roue en arrière, là, en voulant dire ça c'tait la raison, p't-être ben, qu'on s'est fait frapper. Mais, y ont pas trouvé ça ben drôle, j'suppose, là.

On marche derrière un barrage, l’artillerie, on prend pas de chance. On avance, puis on avance. Je trouve que les bombes tombent un peu près, je rentre mes gars dans une maison bombardée. Dans la maison, une belle résidence, il y a un piano à queue, il a une patte de cassée, il est tombé à terre. Je trouve un violon. Je prends le violon, j’ouvre la boîte, les cordes, tout, rien dérangé. Sors l’archet, les gars ont dit : « sacrament, lieutenant, vous jouez du violon? » J’ai commencé à sérénader mes gars (rire). Rêve des anges de… Drdla. Les gars, c’est beau… mais pendant ce temps-là, l’avance s’est arrêtée… Georges Degrandpré, commandant de compagnie, rebondit, puis il dit : « eh! Le commandant crie en arrière, qui c’est qui arrête l’avance? » On était en avant. Les gars on dit : « major, le violon » mais il dit : « on va apporter le violon ». Ils ont pris le violon, puis ils l’ont roulé dans des couvertes, puis ils l’ont mis sur le carrier, en arrière du commandant de compagnie. Nous v’là partis. Ça continue. Le violon, il va revenir plus tard. Le violon, on le traîne, puis temps en temps je sérénade mes hommes. Ben oui, c’est l’fun! Puis, un bon violon! Je l’ai encore.

Y a un officier qui s'en vient m'voir, pis – on était à peu près sept, huit gars, là – y dit : « J'ai besoin d'quel'qu'un pour volontaire… », mais tu volontaires jamais, dans l'armée… Fait qu'y dit : « J'ai besoin d'quelqu'un pour emm'ner du manger pis d'l'eau au régiment Edmonton, su'a montagne. Toi, pis deux autres, là, allez chercher douze mules, en arrière… », c'tait à peu près deux, trois miles en arrière, pis là, on les a chargées de cans d'eau, pis chargées de manger. On a partis l'matin à huit heures, pis ça prenait assez d'temps à s'en aller là, ça nous a pris trois, quatre heures... trois ou quatre heures à s'en aller… à monter. Mais avant d'arriver juste au-d'ssus, là, on était à peu près, j'dirais, un quart de mile, un d'mi mile du top, tout d'un coup, une des mules a décidé de s'coucher. Pis on était à peu près mille pieds en l'air. J'avais un gros lighter… Pis y disent qu'une mule, c'est têtu comme une mule… J'vais en arrière, son derrière, pis j'prends sa queue, j't'nais sa queue su' l'côté, pis j'mets l'feu su' ses fesses. J'brûlait l'poil, j'l'ai brûlé à peu près trois, quatre fois… Brûlé ! Pis ça brûlait, pis elle grouillait pas, elle se l'vait pas. Ben, j'ai dit : « Là, faut faire que'qu' chose, là… » Là, pis on s'est mis tous les trois su' l'bord d'la montagne, pis on a mis nos pieds contre elle, pis là j'ai dit : « Su' l'word Go, là... Un, deux, trois, Go, on va y donner une poussée, pis elle va débouler en bas… C'est la seule manière qu'on va pouvoir s'en débarrasser… » Comme de fait… Un, deux, trois, Go, pis elle a déboulé, pis elle a tombé… J'sais pas comment d'fois qu'elle a roulé… Cent fois, elle a roulé en bas d'la montagne… Elle a été jusqu'en bas…

Y avait un bateau grec, à côté de nous autres. Y ont leurs vaches, y ont leurs poules, y ont tout c’qu’il faut pour se nourrir à bord. Eux autres y mangent ça frais ! Alors, à tous les matins, y avait un gars qui partait pis y allait tirer la vache. Traire la vache. On a dit « ouen… on va toujours ben avoir du lait frais. » Un bon matin, on savait l’heure qu’i y allait. Fait que, on a été tirer la vache. (rires) Quand y est venu pour la tirer… « J’sais pas c’qu’elle a, elle veut pas donner de lait à matin. » (rires)

Là c’était à un endroit qu’ils appellent Vierville… Pis… Quand on est sauté, moi j’ai, je suis tombé à terre où il y avait des petits arbres, puis j’ai pensé, bien, je ne me suis pas fait mal. J’entendais quelqu’un qui marchait dans les alentours. J’ai pensé, je viens seulement d’arriver puis les Allemands sont déjà après moi. Et puis, je me suis dépêché pour sortir mon fusil parce que la personne – ou qu’est ce que c’était – a marché à un autre arbre. Ça fait que j’ai sorti mon fusil puis j’étais à l’arbre qu’il avait laissé, puis j’ai arrêté là, puis il a marché un petit peu plus loin. Ça fait que moi j’étais à l’autre arbre et puis je le suivais comme ca. Puis là, il a arrêté de marcher. J’ai pensé, voilà ma chance, et je suis parti à courir pour aller me battre avec lui. Quand je suis arrivé là, c’était une vache.

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