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La vie en bottines de combat

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Soldats canadiens marchant sur un chemin boueux. Avril 1917.

Il y a plus de cent ans, des milliers de Canadiens troquaient leurs confortables chaussures pour des bottines de combat durant la Première Guerre mondiale. Ils ont laissé leurs chaussures d’hommes d’affaires, leurs sabots de fermiers, leurs bottines de bûcherons ou de pêcheurs, leurs souliers d’étudiants et autres chaussures de toutes sortes. Ils ne savaient pas qu’ils les troquaient contre les bottines les plus inconfortables qu’ils avaient jamais portées.

Les bottines canadiennes qui ont été distribuées aux soldats en 1914 au début de la Première Guerre mondiale n’ont pas résisté aux rigueurs de la guerre dans les tranchées boueuses et détrempées. Les semelles des premières bottines sont tombées en pièces dans les conditions humides – et les premières semaines de la guerre ont été très pluvieuses. En 1916, les bottines fabriquées au Canada ont été remplacées par des bottines britanniques. Les bottines de combat standards portées par les Canadiens montaient jusqu’aux chevilles et étaient faites en cuir texturé.

Un soldat canadien trouve sa tente inondée.

Les soldats portaient aussi des molletières, des bandes d’étoffe enroulées en spirale autour du mollet, de la cheville jusque sous le genou. Elles soutenaient les chevilles et empêchaient les saletés et les débris de pénétrer dans les bottines. Les molletières en laine de couleur kaki étaient portées avec les bottines canadiennes. À cette époque, Terre Neuve ne faisait pas partie du Canada. Fait intéressant, les soldats de Terre Neuve portaient des molletières bleues, c’est pourquoi ils ont été surnommés les « Blue Puttees ».

Les bottines étaient davantage conçues pour être résistantes et durables que pour être confortables. Les soldats portaient ces bottines pendant plusieurs jours, debout dans la boue, les tranchées détrempées et des tunnels froids. Leurs chaussettes devenaient humides et leurs bottines de combat étaient couvertes de boue, de sang même, et parfois déchirées par les fils barbelés. Les bottines étaient même parfois bombardées et trouées de balles.

Incapable de pédaler dans la boue causée par une tempête récente, un messager canadien porte son « cheval ».

Les tranchées en France et en Belgique étaient boueuses et constamment inondées. Par conséquent, les soldats étaient exposés à une maladie douloureuse appelée le « pied de tranchées ». Le pied de tranchées est une maladie causée par une exposition prolongée des pieds à des conditions humides, insalubres et froides. Leur seul remède était de garder les pieds au sec et de changer régulièrement de chaussettes. Les soldats dans les tranchées étaient censés avoir aux moins trois paires de chaussettes et devaient en changer au moins deux fois par jour.

Les officiers sur les lignes de front envoyaient des messages de détresse pour que des chaussettes soient envoyées à leurs troupes. La demande était forte. De nombreuses organisations patriotiques de femmes ont vu le jour. Surnommés les « abeilles » travaillantes, ces groupes de femmes se réunissaient partout au Canada et tricotaient des chaussettes pour les soldats qui combattaient dans les tranchées. Des milliers de chaussettes tricotées ont été envoyées à l’étranger. Elles étaient souvent accompagnées de petits mots et de lettres d’encouragement.

Malheureusement, près de 3 600 Canadiens ont perdu la vie durant la bataille de la crête de Vimy, et 3 600 paires de bottines de combat ne revinrent pas au Canada pour être échangées contre de confortables chaussures. La prochaine fois que vous mettrez vos chaussures, prenez un instant pour penser à ces braves Canadiens et Canadiennes qui ont combattu pendant la Première Guerre mondiale.

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