Conception et construction
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La terre sur laquelle est érigé le Monument commémoratif du Canada à Vimy ainsi que les 100 hectares qui l'entourent ont été donnés au Canada par la France en 1922, en reconnaissance des sacrifices consentis par le Canada lors de la Première Guerre mondiale et pour la victoire remportée par les troupes canadiennes lors de la bataille pour la capture de la crête de Vimy en avril 1917 1. Ce monument a été érigé par les Canadiens en hommage à leurs compatriotes qui ont combattu lors de la Grande Guerre et en particulier, à ceux parmi eux, soit plus de 66 000, qui y ont donné leur vie. 2.
C'est feu Walter Allward, un architecte et sculpteur canadien, qui a conçu le monument. Son projet a été choisi parmi les 160 soumis par des Canadiens lors d'un concours tenu au début des années vingt. Le monument, dont l'érection a débuté en 1925, a été dévoilé onze ans plus tard, le 26 juillet 1936, par le roi Édouard VIII. Il a coûté environ 1,5 million de dollars, ce coût englobant la préparation du site et la construction des routes d'accès. L'histoire de sa construction est intéressante.
Construit sur le flanc de la colline au point le plus élevé de la crête, le monument repose sur un lit d'environ 15 000 tonnes de béton, renforcé de centaines de tonnes d'acier. L'excavation a exigé une très grande attention, le sol étant jonché de bombes et d'obus non explosés. Plusieurs furent déterrés au moment du creusage. La partie la plus profonde de la fondation, qui descend à 13 mètres, se trouve sous les murs de la façade, qui font face à l'est.
La base et les pylônes jumeaux contiennent presque 6 000 tonnes d'une pierre calcaire spéciale extrêmement durable transportée sur les lieux à partir de la Yougoslavie (la Croatie actuelle). Les 20 personnages qui ornent le monument ont été sculptés sur place à même d'énormes blocs de cette pierre. Les sculpteurs se sont servis de modèles de plâtre demi-grandeur produits par Walter Allward et d'un instrument appelé pantographe pour reproduire les énormes personnages à l'échelle voulue. Un maître sculpteur a par la suite mis la dernière main à l'oeuvre.
Tout ce travail a été exécuté à l'intérieur d'ateliers temporaires construits autour de chacun des personnages, y compris ceux qui sont au sommet des pylônes. Ces pylônes s'élèvent à 27 mètres au-dessus de la base du monument. Étant donné la hauteur de la crête, le personnage le plus élevé - celui de la Paix - est à environ 110 mètres au-dessus de la plaine de Douai, à l'est.
Walter Allward a déjà dit que son inspiration pour le monument lui était venue d'un rêve. Les deux pylônes représentent le Canada et la France - deux pays assaillis par la guerre et unis dans le combat pour un but commun - la paix et la liberté pour les pays alliés. Pour certains, les pylônes représentent des sentinelles jumelles, veillant silencieusement sur un monde paisible. On peut aussi les voir comme une porte vers un monde meilleur où règne la paix.
Une grande richesse symbolique des sculptures s'offre à la personne qui contemple la structure dans son ensemble. L'un des thèmes est celui de la force des idéaux partagés par le Canada, la France et la Grande-Bretagne qui donnent au rempart de défense, représenté par la base massive du monument, sa véritable solidarité. Un autre est la tristesse d'un jeune pays devant le sacrifice de tant de ses jeunes. La prière pour la paix en constitue un troisième. Certaines des sculptures dépeignent l'affliction. Aux abords du monument, deux de ces personnages sont allongés sur chaque côté des marches - une femme à gauche, un homme à droite.
En quittant ce personnage des yeux pour regarder vers le sommet des pylônes, on aperçoit les statues de la Justice et de la Paix. En-dessous, d'autres personnages assemblés représentent la Vérité, la Connaissance, la Vaillance et la Compassion. Les blasons du Canada, de la Grande-Bretagne et de la France entourent ces personnages. Des croix ornent la face extérieure des pylônes. Au centre, à la base, l'Esprit du sacrifice transmet le flambeau à ses camarades.
Au bas des marches, de chaque côté du mur de façade, se dressent deux groupes de personnages sculptés, les Défenseurs. Face au monument, à gauche, un premier groupe représente la Rupture de l'épée et, à droite, un deuxième représente la Compassion pour les faibles. Au-dessus de chaque groupe se trouve un canon, maintenant muet et drapé dans des branches de laurier et d'olivier, symboles de la Victoire et de la Paix.
Sur les murs ceinturant le monument sont gravés les noms des 11 285 Canadiens tués en France et qui n'ont pas de sépulture connue. Les inscriptions au drapeau pour la Première Guerre mondiale des régiments qui ont combattu à la crête de Vimy et des inscriptions dédicatoires sont gravées sur la face extérieure des pylônes.
De la grande terrasse de pierre du monument qui surplombe les vastes champs et les collines ondulantes de France, on aperçoit d'autres endroits où les Canadiens ont combattu, souvent jusqu'à la mort. Plus de 7 000 d'entre eux sont inhumés dans quelque 30 cimetières de guerre situés dans un rayon de 16 kilomètres de cet endroit.
On disait de la Première Guerre mondiale qu'elle était « la guerre qui mettrait fin à toutes les guerres ». Hélas, au cours du demi-siècle qui s'est écoulé depuis que l'érection de ce monument est terminée, beaucoup d'autres guerres ont dévasté notre monde. Aujourd'hui, le monument nous rappelle le prix élevé de la guerre. Il devrait aussi nous inciter à oeuvrer en faveur de cette paix durable pour laquelle ceux dont on honore ici la mémoire ont donné leur vie.
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