Soldat (à la retraite) John Preece
John Stewart Preece est né le 19 octobre 1926 à Toronto, en Ontario. Il s’est enrôlé en juillet 1944 au sein du Royal Regiment of Canada. Il a participé à la campagne de Rhénanie en tant que membre de la 2e Division canadienne. Il a servi en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Il a pris sa retraite en 1945 au grade de soldat.
M. Preece est arrivé en Angleterre en 1944 et s’est entraîné près d’Aldershot. Après s’être joint au Royal Regiment of Canada, il a été affecté à la région entourant la forêt de Hochwald et Groesbeek, aux Pays-Bas. Le régiment s’est déplacé à travers la forêt de Reichswald et a finalement traversé le Rhin.
« Je croyais avoir été frappé par une pièce de deux par quatre! »
Le 2 avril 1945, M. Preece, attaqué, a dû traverser une route en courant et sauter dans des tranchées autrefois tenues par les Allemands. Il a installé sa mitrailleuse Bren et a commencé à tirer sur les soldats allemands dans un champ voisin. M. Preece a été touché par un tireur d’élite et blessé. « Je croyais avoir été frappé par une pièce de deux par quatre! Et je suis tombé en arrière, bien sûr, et ça a fait peur à tous ceux qui m’entouraient parce que tout le monde se demandait d’où ça venait. Ils ne savaient pas où j’avais été frappé parce que tout ce qu’ils voyaient, c’était du sang qui passait à travers les nombreuses couches de vêtements, y compris une cape anti-gaz. »
M. Preece a été hospitalisé à Bruges, puis a pris l’avion pour l’Angleterre, en raison de complications liées à la gangrène dans son bras. Une chose dont il se souviendra toujours, c’est qu’après son réveil, certaines des personnes hospitalisées avec lui étaient des soldats ennemis. « Mon Dieu, quand je me suis réveillé le lendemain matin, la salle était pleine de soldats, mais vous savez quoi, la moitié d’entre eux étaient des Allemands. Des soldats allemands à mes côtés, un de chaque côté. Pouvez-vous imaginer? J’ai d’abord pensé que j’étais peut-être prisonnier, mais ensuite j’ai vu que nous avions des soldats néerlandais qui montaient la garde. »
Un mois plus tard, alors qu’il se trouvait à l’hôpital militaire canadien de Leavesden, il a appris la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avant cette annonce, les patients n’étaient pas autorisés à quitter l’hôpital, mais après la fin de la guerre, il a remarqué un assouplissement des règlements et que certains patients ont choisi de partir.
M. Preece a appris qu’un défilé de célébrations allait être organisé dans les rues de Londres et était impatient d’y participer. Pour se préparer, on a demandé aux volontaires de s’entraîner et de marcher davantage. M. Preece garde un excellent souvenir de cette parade qui comprenait des représentants de divers régiments.
En reconnaissance de ses services, M. Preece a reçu l’Étoile de 1939-1945, l’Étoile France-Allemagne, la Médaille canadienne du volontaire, la Médaille de guerre 1939-1945 et la Médaille de la marine marchande norvégienne. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, M. Preece s’est installé à Toronto. Il est allé à l’Université de Toronto, où il a participé au programme du Corps-école d’officiers canadiens. Il a obtenu son diplôme en tant qu’ingénieur et lieutenant dans le Corps du Génie électrique et mécanique royal canadien et a servi pendant une courte période dans la Réserve. Il est membre de l’Association du Royal Regiment of Canada.
« Bien que nos gars y soient enterrés, il y a de l’amour dans cette situation. Ce sont des lieux d’amour. »
M. Preece est retourné plusieurs fois sur les champs de bataille d’Europe, visitant le cimetière de Groesbeek où certains de ses camarades sont enterrés. « Bien que nos gars y soient enterrés, il y a de l’amour dans cette situation. Ce sont des lieux d’amour. Les Néerlandais s’en soucient. Ils leur donnent encore des fleurs, ils s’occupent de leurs tombes, beaucoup d’entre eux, et ce n’est pas une blague avec eux. Nous ne savons pas ce que c’est que d’avoir les Allemands ou un groupe quelconque qui vous occupe et vous traite mal. »
Il est encore hanté d’avoir été témoin de la mort d’amis et de tant de jeunes hommes. Ses pensées se tournent souvent vers les mères, les épouses et les membres de la famille qui ont vu ces jeunes hommes et femmes partir pour l’étranger en sachant qu’ils allaient tuer d’autres personnes ou se faire tuer eux-mêmes. « Le monde doit trouver un moyen de résoudre les problèmes politiques autrement que par la guerre. »
Après sa retraite de l’armée, il a travaillé comme ingénieur pour National Masonry, Allied Chemical et Domtar. Il a également travaillé pour les Central Toronto Youth Services et a été consultant. M. Preece est marié à Bonnie et a deux enfants et sept petits-enfants. Il demeure actuellement à Ottawa, en Ontario.
En l’honneur du 75e anniversaire de la libération des Pays-Bas, le soldat (à la retraite) John Preece est le Visage de la liberté de cette semaine.
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