Soldat (à la retraite) James Keirstead
Il y a entre 4 000 et 5 000 peintures de James Keirstead dans le monde. Artiste qui réussit depuis près de soixante ans dans la représentation de paysages et de scènes du patrimoine, ce vétéran de la guerre de Corée utilise ses couteaux et pinceaux pour un tout nouveau sujet : l’histoire militaire.
James Keirstead a toujours été un artiste. Selon sa mère, c’était évident dès l’âge de six ans, lorsque James griffonnait ses dessins sur tout ce qu’il pouvait trouver. Quatre vingt deux ans plus tard, son objectif précis n’a jamais changé.
« Je n’ai jamais voulu peindre le côté difficile de la vie. »
Au cours d’une carrière prolifique de près de six décennies, Keirstead a vendu entre 4 000 et 5 000 de ses peintures à l’huile et à l’aquarelle à des collectionneurs du monde entier. Bon nombre représentent des scènes et des paysages paisibles – un moulin local, des bouleaux à l’automne, des enfants jouant au hockey – dans son style impressionniste distinctif, qui allie des couteaux et des pinceaux.
« Je n’ai jamais voulu peindre le côté difficile de la vie », dit-il.
Il a fallu deux ans de plus à James Keirstead pour finalement commencer à peindre son nouveau sujet. Mais lorsqu’il l’a fait, la réaction a été instantanée : une version préliminaire, non finie, a circulé chez les militaires et les vétérans, ce qui a provoqué une onde de réponses positives.
« Je n’ai rien fait avec [la photo] pendant deux ans, mais elle était restée dans mon esprit », dit‑il. « Je l’ai regardée une fois, et je savais exactement ce que je ferais. La moitié de la matinée, la lumière venant de la rivière m’inspire; j’ai vu cette couleur dorée et j’ai imaginé la peinture de cette façon. »
« Je pensais aux troupes… à ce qui leur traversaient l’esprit, lorsqu’on se demandait dans quoi on venait de s’embarquer ici. »
Cette photo a inspiré le premier tableau militaire de James Keirstead.
Il a besoin de trois jours de travail ininterrompu pour terminer la plupart de ses œuvres. Ces jours-là, son esprit est captivé par sa peinture – tellement qu’il lui faut quelques heures avant de pouvoir revenir de son espace mental créatif et tenir une conversation.
Cette fois-ci, compte tenu des innombrables décisions sur la composition et la couleur, il s’est interrogé sur les expériences des soldats.
« Je pensais aux troupes… à ce qui leur traversaient l’esprit, lorsqu’on se demandait dans quoi on venait de s’embarquer ici. »
Le soldat James Keirstead a pris la mer en direction de la Corée en 1952, à bord du USNS Marine Phoenix.
Keirstead pouvait puiser dans sa propre expérience militaire pour peindre. Même s’il a été déployé en Corée un an après la bataille de Kapyong, il a servi là‑bas pendant 14 mois comme conducteur d’ambulance dans le Corps royal de l’intendance de l’Armée canadienne.
L’une de ses expériences sur les lignes de front dès le début demeure particulièrement vive. Une nuit de juin 1952, une patrouille a été dépêchée, et il s’est assis à l’extérieur de son ambulance pour que ses yeux s’adaptent à la noirceur. Le bombardement intense qui a suivi a couté la vie de sept soldats canadiens, et il a été envoyé dans la vallée en contrebas pour aider à transporter les morts et les blessés.
« C’était mon premier choc de la vraie guerre, étant sur les lignes de front », dit-il.
À l’étranger, il a cherché des occasions de cultiver son art. Il n’a pas laissé une pénurie de matériaux l’arrêter, utilisant un ensemble d’aquarelle pour enfant et un minuscule pinceau pour capturer son environnement. Il a envoyé les peintures et les croquis à sa famille en rêvant qu’un jour, il entamerait une carrière de peintre. « J’ai toujours eu cette idée derrière la tête », dit-il.
Toutes ces années plus tard, peindre est toujours sa plus grande source de joie et de motivation dans sa vie.
« Mes articulations sont usées, je souffre d’arthrite aux mains – j’ai tous les autres bobos que les gens de mon âge ont. Mais j’ai une raison d’être, toute une raison d’être. »
En l’honneur du 70e anniversaire de la bataille de Kapyong, James Keirstead est l’un de nos Visages de la liberté. Découvrez d’autres histoires.
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