Caporal-chef (à la retraite) Jonathan Thériault

Né dans le nord du Nouveau-Brunswick, Jonathan Thériault s’est joint aux Forces armées canadiennes en 2002. Il a été affecté à Valcartier au sein du 2^e Bataillon du Royal 22^e Régiment.

En 2007, âgé de 24 ans, il a été envoyé en Afghanistan. Très peu de temps après son arrivée, sa compagnie a reçu comme mission de s’emparer d’une montagne. Après une journée de combat, ils y sont arrivés. Malheureusement, la mission s’est avérée coûteuse.

« Moi, mes blessures ont été diagnostiquées après mon retour de l’Afghanistan, parce que c’est à l’intérieur. »

Alors que leur véhicule arrivait au sommet de la montagne, il a roulé sur un engin explosif. Au départ, Jonathan semblait miraculeusement s’en être sorti indemne. Ses compagnons n’ont pas tous eu cette chance.

« Deux de mes confrères sont décédés, plus notre traducteur. Il y a eu plusieurs blessés. Moi, mes blessures ont été diagnostiquées après mon retour de l’Afghanistan, parce que c’est à l’intérieur », se remémore Jonathan avec émotion.

Ce retour a été difficile. Au départ, il n’osait pas en parler et consultait en secret. « J’avais peur d’être rejeté, mis de côté. Étiqueté comme cas problème. Je ne voulais pas perdre ma position, ma chance de monter en grade », raconte-t-il. Finalement, des enjeux familiaux l’ont poussé à demander de l’aide. Jonathan a eu la chance d’être bien accompagné par son médecin et une physiothérapeute. Un diagnostic d’état de stress post-traumatique a finalement entraîné la fin de sa carrière militaire après 12 ans de service.

« Même si c’était terrible mon explosion, je pense que le fait de quitter les forces était la pire chose que j’ai vécue. Ce n’était malheureusement pas ma décision. »

Jonathan a eu du mal à faire la transition vers la vie civile et signale avoir perdu son sentiment d’appartenance et d’identité après avoir quitté l’armée. Lui qui a toujours aimé faire partie d’une équipe se retrouvait maintenant seul. « Ça a vraiment été une grosse période de transition. On a tendance à entrer dans notre coquille, se mettre à part. La plus belle chose que tu peux faire, c’est d’arrêter d’éviter et de demander de l’aide. Quelqu’un sera là pour t’encourager – l’aide est là, il faut juste avoir la force d’aller la demander. »

« Jyna, elle est toujours là pour moi et ce sera la première à crier dans les gradins! »

Même si cela a été une période difficile dans sa vie, l’aide de professionnels et le soutien de sa famille ont aidé à son processus de rétablissement. Sa famille sera d’ailleurs aux premières loges pour l’encourager en Allemagne, alors qu’il représentera Équipe Canada aux Jeux Invictus.

« Ma femme sera là pour m’encourager. C’est grâce à elle que je suis capable de fonctionner. Tu sais, quand tu vis le syndrome du stress post-traumatique, tu ne t’en sors jamais. Tu as des bons et des mauvais jours. Jyna, elle est toujours là pour moi et ce sera la première à crier dans les gradins! »

Enfant, Jonathan rêvait de participer aux Jeux olympiques. Les Jeux Invictus sont donc pour lui une chance de réaliser ses rêves, tout en montrant à ses trois enfants que tout est possible.

Tout au long de sa préparation pour les Jeux, Jonathan a retrouvé le sentiment d’appartenance et d’identité qu’il avait perdu après avoir dû quitter l’armée. Il dit que les membres de l’équipe Invictus forment un groupe exceptionnel, qu’ils se soutiennent tous dans leurs différents défis.

« Ce qui m’excite le plus, c’est de représenter mon pays, de porter fièrement le drapeau canadien et me donner à 100 % pour mon équipe. Pour moi, le drapeau veut tellement dire. »

Aux Jeux Invictus 2023, Jonathan représentera fièrement son pays au tir à l’arc, à l’aviron et au rugby en fauteuil roulant.

Avec courage, intégrité et loyauté, Jonathan Thériault a laissé sa marque. Il est l’un de nos vétérans canadiens. Découvrez plus d’histoires. Découvrez d’autres histoires.