Les Jeux paralympiques
L’origine des Jeux paralympiques remonte à la Seconde Guerre mondiale. En 1944, le Dr Ludwig Guttman fonde le National Spinal Injuries Centre au Stoke Mandeville Hospital, en Grande-Bretagne. Désireux de répondre aux besoins d’un grand nombre de membres de l’armée ayant subi de graves blessures lors de la guerre, il cherche à mettre au point de nouvelles méthodes de traitement. Rapidement, le Dr Guttman a comme idée d’avoir recours au sport comme loisir et outil de réhabilitation. C’est en 1948 qu’a lieu l’inauguration des « Stoke Mandeville Games », sur les terrains de l’hôpital. Deux équipes formées d’anciens combattants, quatorze hommes et deux femmes, ayant subi des lésions de la moelle épinière, s’affrontent au tir à l’arc pour cette première année. Les épreuves se poursuivirent au cours des années suivantes et acquirent un statut international en 1952, quand des anciens combattants néerlandais y participèrent.
Les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale qui rentrèrent au Canada avec des lésions de la moelle épinière suscitèrent un intérêt général pour les sports en fauteuil roulant. Déjà, dans les années 1950, des équipes de basketball en fauteuil roulant firent leur apparition un peu partout au pays. Les Montréal Wheelchair Wonders ont été la première équipe au Canada à prendre part aux jeux Stokes Mandeville. Ils y disputèrent des compétitions de 1953 à 1955.
C’est à Rome, en 1960, qu’ont eu lieu les premiers Jeux paralympiques d’été, et c’est ainsi que s’est créée la tradition de les tenir dans la même ville et la même année que les Jeux olympiques. Le Canada prend part pour la première fois à ces jeux en 1968 à Tel Aviv, en Israël, avec une équipe composée de 22 Canadiens en fauteuil roulant. Le Canada a depuis participé à tous les Jeux paralympiques qui ont eu lieu.
Quant aux premiers Jeux paralympiques d’hiver, ceux-ci se sont déroulés pour la première fois en 1976, en Suède, année où six athlètes canadiens se mesurèrent dans des épreuves de ski alpin et de ski de fond.
Steve Daniel
Né à Sudbury, en Ontario, Steve Daniel s’est joint aux Forces armées canadiennes alors qu’il était adolescent. Ancien combattant de l’ère moderne de missions en Bosnie, en Croatie et en Afghanistan, le Sergent Daniel a subi une lésion de la moelle épinière lors d’un saut d’entraînement en parachute, en 2005. Soudainement, après 19 ans de service militaire, ce membre du Royal Canadian Regiment se trouve paralysé à partir de la taille.
Après quelques mois d’une première réhabilitation, Steve Daniel apprend peu à peu à vivre sans l’usage de ses jambes. Comme il était en excellente forme physique avant l’accident, il commence à jouer au basketball en fauteuil roulant. C’est peu de temps après qu’il commence à pratiquer l’aviron adapté (bras seulement). Grâce à ses talents d’athlète, Steve Daniel atteint étonnement vite un niveau d’élite dans cette discipline exigeante.
Trois ans seulement après cet accident qui a changé sa vie, Steve Daniel est inscrit à l’épreuve d’aviron adapté aux Jeux d’été paralympiques de Beijing, en 2008. En raison d’un problème d’équipement, il n’obtient pas de médaille mais il prouve toutefois qu’il est l’un des meilleurs au monde en se qualifiant pour cette compétition d’envergure mondiale si peu de temps après avoir commencé à pratiquer ce sport.
Dominic Larocque
En 2007, dans le district Panjwai en Afghanistan, le caporal Dominic Larocque est déployé au 3e Batallion du Royal 22e Régiment. Le 27 novembre, alors qu’il effectue une patrouille, il est blessé lorsqu’un engin explosif improvisé atteint le véhicule dans lequel il se trouve. Il passe plusieurs semaines en convalescence à l’hôpital, atteint de plusieurs blessures, la plus grave nécessitant l’amputation de la jambe gauche au-dessus du genou. Après une longue période de réadaptation, de nombreuses complications et interventions chirurgicales, il reprend l’uniforme en septembre 2008 et rejoint le peloton de reconnaissance du 3e Bataillon, devenant instructeur de secourisme quelques mois plus tard.
Les membres de l’équipe de hockey sur luge de Montréal lui font découvrir ce sport en décembre 2009. Un an plus tard, grâce au programme Sans limites, il a la chance de participer à une activité en même temps que les Jeux paralympiques d’hiver à Vancouver. Dominic décide de participer à certaines compétitions et six mois plus tard, il est invité au camp d’entraînement de l’équipe nationale du hockey sur luge à la base des Forces armées canadiennes de Petawawa. Il est choisi pour faire partie de l’équipe nationale et a la chance de jouer partout au Canada de même qu’aux États-Unis, en Europe et deux fois au Japon. Son équipe remporte trois médailles d’or, une médaille d’argent et une médaille de bronze. Il participe ensuite aux Jeux paralympiques et son équipe remporte a médaille de bronze à Sotchi, en Russie, en 2014. Écoutez Dominic Larocque parler de son expérience militaire.
- Date de modification :