Chronologie
Les femmes font partie de l'histoire militaire canadienne depuis plus de 100 ans. Voici un bref rappel de leurs contributions.
Table des matières
1885 Rébellion du Nord-Ouest
Pour la première fois de l'histoire militaire canadienne, des femmes travaillent sur le terrain comme infirmières pour soigner les soldats canadiens à Moose Jaw et à Saskatoon, en Saskatchewan. Elles font des bandages, prennent soin des blessés et préparent les médicaments et les rations alimentaires. Leur période de service est de quatre semaines à la fois. Au total, 12 infirmières militaires ont reçu la médaille commémorative de campagne pour leur service lors de la Rébellion du Nord-Ouest en 1885.
1899 - 1902 : Guerre d'Afrique du Sud (ou Guerre des Boers)
Quatre infirmières militaires prennent la mer avec le premier contingent de soldats envoyé en Afrique du Sud en octobre 1899.
Le Service infirmier de l'Armée canadienne est créé en 1901 et d'autres infirmières sont envoyées en Afrique du Sud.
Au total, 12 infirmières canadiennes servent lors de cette guerre.
Les infirmières doivent composer avec la température élevée, le manque d'installations sanitaires et le manque d'antiseptiques efficaces, ce qui a causé des épidémies de maladies et d'infections.
1908
Georgina Fane Pope devient la première infirmière en chef lorsque le Service infirmier de l'Armée canadienne est officiellement institué. Mme Pope s'occupe de la gestion des hôpitaux militaires et du recrutement des infirmières.
Première Guerre mondiale 1914 - 1918
Infirmières militaires durant la Première Guerre mondiale
La profession d'infirmière devient de plus en plus organisée et reconnue. Plus de 2 800 femmes servent au sein du du Service de santé de l’armée canadienne et quelque 2 500 d'entre elles se rendent outre-mer où elles servent près des zones de combat dans des hôpitaux, à bord de bâtiments hospitaliers et au sein d'unités de services ambulanciers.
Les infirmières militaires en service durant la Première Guerre mondiale sont surnommées les « oiseaux bleus » en raison de leur robe bleue et de leur voile blanc.
La vie des infirmières militaires canadiennes est périlleuse. Plus d'une quarantaine trouvent la mort en service et de ce nombre, entre 20 et 30 sont victimes d'actions ennemies au cours de la Première Guerre mondiale.
Femmes restées au pays au cours de la Première Guerre mondiale
Sur le front civil, les rôles des femmes changent au cours de la Première Guerre mondiale :
Les femmes offrent un soutien crucial à la maison en tant qu'épouses, mères et compagnes des hommes partis au combat.
Des milliers de femmes participent aussi à l'effort de guerre en donnant bénévolement de leur temps pour confectionner et emballer des oreillers, des draps, des chaussettes, des écharpes et d'autres articles expédiés aux soldats outre-mer.
La Première Guerre mondiale modifie le rôle de la femme sur le marché du travail. Plus de 30 000 femmes travaillent à l'extérieur du foyer dans les usines de munitions, les bureaux et leurs fermes familiales en raison de la pénurie de travailleurs masculins.
Cette peinture de Manly MacDonald illustre des agricultrices de la Région du Niagara. Elles n’avaient pas d’uniforme spécial, mais les jeunes femmes bénévoles avaient appris à porter des robes amples quand elles effectuaient de durs travaux à la terre. Elles portaient des chapeaux à rebords pour se protéger du soleil. En 1918, 2 400 femmes se sont enrôlées comme agricultrices et ont aidé les producteurs de fruits de la région du Niagara.
Cette peinture de George Reid illustre des femmes travaillant dans une usine. Des quelque 300 000 travailleurs embauchés dans la production de guerre en 1917, environ un huitième de ce groupe était des femmes.
1917
Le 17 décembre 1917, les femmes canadiennes dont les époux, les fils et les frères ont servi durant la guerre votent pour la première fois. Certaines femmes pouvaient également voter en raison d'une exception pour le personnel militaire. Les infirmières militaires ont été les premières femmes à exercer légalement leur droit de vote lors d'une élection fédérale au Canada. Toutes les femmes canadiennes ont obtenu le droit de vote à l'échelon fédéral en 1918.
Edith Anderson, une autochtone canadienne, quitte son emploi comme infirmière dans une école élémentaire pour joindre les rangs (en même temps que 14 autres infirmières canadiennes) du U.S. Medical Corps. Outre-mer, elle a soigné des soldats américains blessés et malades dans un hôpital militaire de France.
1918
Après la Première Guerre mondiale
1919
1924
1926
Seconde Guerre mondiale (1939 - 1945)
Même si elles ne sont pas autorisées à servir en situation de combat durant la Seconde Guerre mondiale, les femmes canadiennes participent grandement à l'effort de guerre.
Infirmières militaires au cours de la Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, un total de 4 480 infirmières militaires travaillent en service.
1941 - 1942: Création d'une division féminine
Les trois secteurs de nos forces militaires sont transformés à jamais avec la création des divisions féminines. Pour la première fois, des femmes peuvent servir en uniforme. Pas moins de 50 000 femmes servent au sein des Forces armées canadiennes :
Le 2 juillet 1941, l'Armée canadienne crée le Service féminin de l'Armée canadienne et quelque 21 000 femmes y font leur service;
Le 13 août 1941, la force aérienne établit une division féminine au sein de laquelle 17 000 femmes servent;
Le 21 juillet 1942, la Marine royale canadienne crée le SFMRC (Service féminin de la Marine royale du Canada), et quelque 7 000 femmes y font leur service
Des femmes s'engagent volontairement au sein de ces divisions féminines pour faire leur service militaire à temps plein notamment à titre de commis, de mécaniciennes, d'arrimeuses de parachutes, de radiotélégraphistes et de photographes.
D'autres comme Molly Lamb Bobak, Paraskeva Clark et Pegi Nicol Macleod travaillent comme artistes de guerre en illustrant la vie quotidienne des soldates canadiennes.
Femmes restées au pays au cours de la Seconde Guerre mondiale
La guerre change la vie des femmes demeurées au Canada :
Les exigences d'une économie de guerre et la pénurie de main-d'oeuvre résultant de la participation des hommes à l'effort de guerre font en sorte que les femmes sont encouragées à faire leur part et à intégrer la population active. Des centaines de milliers de femmes travaillent ainsi au sein de l'industrie en temps de guerre dans des emplois traditionnellement occupés par des hommes :
La Seconde Guerre mondiale entraîne une mobilisation sans précédent des femmes dans le secteur bénévole. Il n'est pas rare que des femmes se rassemblent pour mettre à contribution leurs compétences domestiques afin d'appuyer l'effort de guerre, notamment en tricotant des chaussettes et des gants pour les Canadiens combattant outre mer.
À la maison, les femmes et les mères s'emploient à garder les familles unies et à protéger leur mode de vie.
Au Canada, on demande également aux femmes de réduire leur consommation de biens en situation de pénurie, et de faire du recyclage afin d'appuyer les hommes et les femmes servant outre-mer. Des objectifs sont établis afin de recueillir des tonnes de produits usagés en caoutchouc qui peuvent être recyclés pour fabriquer des pneus et d'autres produits dont on a grand besoin dans le cadre de l'effort de guerre. L'essence est également rationnée : des limites strictes sont fixées quant à la quantité pouvant être utilisée pour différents besoins, comme l'usage personnel ou les exigences de l'agriculture. Des carnets de rationnement sont distribués pour que les gens puissent suivre de près les quantités qui sont allouées.
1940
1942
Agnes W. Wilkie est la première infirmière militaire de la Seconde Guerre mondiale à mourir à la suite d'une action ennemie. Elle fait partie des 137 passagers et membres d'équipage du Caribou, un traversier de Terre-Neuve, qui est torpillé et coulé dans le détroit de Cabot.
Elsie MacGill est la première conceptrice d'aéronef au monde. En 1942, elle accepte l'importante tâche de superviser la production canadienne des avions de combat Hawker Hurricane, ce qui lui a valu le surnom de « Reine des Hurricane ».
1943
Jean Flatt Davey devient la première femme médecin du Canada à s'enrôler dans les Forces armées. De 1941 à 1945, elle sert au sein des Forces aériennes à titre de commandant d'aviation et crée une unité qui offre des soins médicaux.
En 1943, le taux de rémunération initial des militaires féminines est fixé à 2/3 de celui des hommes, mais est haussé à 80 % dès juillet 1943.
Le 19 janvier 1943, la princesse Juliana des Pays-Bas donne naissance à une fille. Avant la naissance de l'enfant, le gouvernement canadien prépare un document déclarant « extraterritorial », le lieu de l'accouchement à l'hôpital Civic d'Ottawa de telle sorte que l'on considère que l'enfant est né à l'extérieur du territoire canadien à titre de citoyenne néerlandaise.
1944
En juillet 1944, le Bureau des épouses canadiennes est mis sur pied par le ministère de la Défense nationale afin de préparer les épouses de guerre à leur voyage vers le Canada.
Après la Seconde Guerre mondiale
1946
Les divisions féminines des trois secteurs des forces armées sont démantelées, et les femmes doivent renoncer à leurs rôles au bénéfice des hommes qui reviennent de guerre.
En février 1946, l'« Opération papa » s'amorce avec la traversée du Mauretania de Liverpool jusqu'à Halifax avec à son bord 943 épouses de guerre et enfants de militaires canadiens. Il s'agissait du premier transport officiel de ce genre à destination du Canada.
La guerre de Corée (1950-1953)
Les femmes sont à nouveau recrutées pour le service militaire et sont plus de 5 000 à s'enrôler. Les infirmières canadiennes doivent offrir des soins médicaux dans une zone de combat où elles ont à composer à la fois avec les blessures de guerre et les maladies infectieuses. Elles doivent également accompagner des blessés rapatriés au Canada par avion. Après le cessez-le-feu de 1955, les infirmières travaillent auprès des prisonniers de guerre nouvellement libérés pour les aider à se refaire une santé. Aucune femme n'a perdu la vie lors de cette guerre.
Années 1960
1965
Le gouvernement décide de continuer à employer des femmes dans les forces canadiennes en fixant le plafond d'engagement à 1 500 (soit 1,5 % de l'effectif militaire de l'époque)
Années 1970
La Commission royale d'enquête sur la situation de la femme recommande des changements au secteur militaire afin d'offrir des conditions égales pour tous, et surtout pour les femmes au sein Forces armées canadiennes. Ces changements ouvrent les portes à de nombreuses femmes.
1972
L'honorable Flora MacDonald devient la première femme à graduer du Collège de la Défense nationale.
1973
Le colonel Joan Fitzgerald devient la première femme militaire à obtenir un diplôme du Collège de la Défense nationale.
1974
Le major Wendy Clay, médecin, obtient son brevet de pilote, six ans avant que ce groupe professionnel soit ouvert à toutes les femmes.
1978
Le caporal Gail Toupin devient la première femme membre des SkyHawks, équipe de démonstration en parachute de l'Armée de terre.
1979
Les collèges militaires ouvrent leurs portes aux femmes.
Les femmes ont désormais accès à 81 des 127 métiers militaires.
Années 1980
1981
Le sous-lieutenant Inge Plug devient la première femme pilote d'hélicoptère.
Le lieutenant Karen McCrimmon est la première navigatrice aérienne des Forces canadiennes.
1982
On signe la Charte canadienne des droits et libertés qui transforme l'avenir des femmes en interdisant toute discrimination fondée sur le sexe.
1987
Tous les secteurs d'emploi au sein des Forces aériennes sont désormais accessibles aux femmes.
Le Colonel Sheila A. Hellstrom, diplômée du Collège de la Défense nationale, devient la première femme promue au grade d’officier supérieur de brigadier-général dans la Force régulière.
1988
Les premières femmes artilleurs au sein de la force régulière terminent leur formation de qualification.
La soldate Shannon Wills remporte la Médaille de la reine pour tireur d'élite au sein des forces de réserve.
1989
La Commission canadienne des droits de la personne statue que tous les obstacles à l'accès des femmes à l'ensemble des emplois militaires doivent être supprimés, à deux exceptions près : le service à bord des sous-marins et les aumôniers catholiques.
La soldate Heather Erxleben devient la première canadienne à occuper un poste de soldat d'infanterie au sein de la force régulière.
Lorraine Francis Orthlieb est la première femme à atteindre le grade de commodore.
Dee Brasseur et Jane Foster deviennent les deux premières femmes à piloter un avion de chasse CF 18 Hornet.
Années 1990
1991
La guerre du Golfe est le premier conflit où des Canadiennes prennent part au combat.
Le NCSM Nipigon est le premier navire de guerre canadien ayant à son bord des hommes et des femmes à participer aux exercices de l'OTAN.
Les premières femmes officiers à se joindre aux armes de combat réussissent la formation en artillerie
1992
Le Caporal Marlene Shillingford : la première femme à se joindre à l’équipe des Snowbirds; elle participe à la saison 1993-1994 à titre de technicienne. Le Sergent Shillingford est la première femme à occuper le poste de chef d'équipe des Snowbirds des Forces canadiennes en 2006.
1993
Le lieutenant Leanne Crowe est la première femme à se qualifier comme officier plongeur-démineur; elle sera ensuite la première femme à prendre le commandement de l'unité de plongée expérimentale.
1994
Wendy Clay devient la première femme à être promue au grade de major général.
1995
L'adjudant-chef Linda Smith est la première femme nommée adjudant-chef d'escadre dans les Forces canadiennes.
1997
Le colonel Marcia Quinn prend le commandement du 41e Groupe-brigade du Canada.
Le colonel Patricia Samson est nommée Grand prévôt des Forces canadiennes.
1998
Le lieutenant colonel Karen McCrimmon est nommée commandant du 429e Escadron de transport à Trenton, en Ontario
Le Premier maître de 2e classe Holly Kisbee devient la première femme à occuper le poste de chef de combat à bord d'un gros bâtiment de guerre.
Années 2000
2000
Les femmes peuvent servir dans les sous-marins pour la première fois.
Le major Micky Colton est la première femme pilote à accumuler 10 000 heures de vol à bord d'un avion Hercules.
Le lieutenant Ruth Ann Shamuhn devient la première plongeuse de combat.
2001
Le capitaine Maryse Carmichael est la première femme à piloter un Snowbird.
2002
L'adjudant-chef Camille Tkacz est la première femme à être nommée à un poste de commandement en chef (sous-ministre adjoint).
2003
Le major Anne Reiffenstein est la première femme à commander une sous-unité d'armes de combat.
Le major Jennie Carignan est la première femme à occuper les fonctions de commandant adjoint d'une unité des armes de combat.
Les matelots de 1ère classe Hayley John et Marketa Semik sont les premières militaires du rang à être plongeuses-démineuses.
Le matelot-chef Colleen Beattie est la première femme à se qualifier à titre de sous-marinier.
La première et unique équipe féminine des Forces armées canadiennes termine la marche de Nimègue en Hollande, transportant la même charge que les équipes masculines.
Le capitaine de corvette Marta Mulkins est la première femme à être capitaine d'un navire de guerre canadien
2004
Le Premier maître de 1re classe Jan Davis devient la première femme à accéder à la fonction de capitaine d'armes à bord d'un gros bâtiment de guerre.
2006
Le brigadier général Christine Whitecross est la première femme à prendre le commandement de la Force opérationnelle interarmées.
Le capitaine Nichola Goddard du 1er Régiment de la Royal Canadian Horse Artillery est tuée en Afghanistan le 17 mai 2006. C'est la première femme membre des Forces armées canadiennes à perdre la vie en mission de combat.
2007
Le lieutenant colonel Tammy Harris est la première femme à commander une escadre de la force aérienne au Canada – la 9e escadre à Terre-Neuve-et-Labrador.
La commodore Jennifer Bennett devient la première femme à être nommée commandant de la Réserve nationale; est aussi la première femme à commander une formation.
2009
Le commandant Josée Kurtz devient la première femme à commander un gros bâtiment de guerre : le NCSM Halifax.
2010
Le lieutenant colonel Susan Wigg, l'une des premières femmes à s'inscrire au Collège militaire Royal en 1980, devient la première à être directeur des cadets.
Le lieutenant colonel Maryse Carmichael devient la première femme à être commandant d'unité des Snowbirds dans leur 40 ans d'histoire.
Le major Eleanor Taylor, première femme à diriger une compagnie d'infanterie dans une zone de combat, est envoyée en mission en Afghanistan.
2011
Le Brigadier-général Chris Whitecross est l’une des deux femmes à occuper des postes de grade supérieur dans les Forces armées canadiennes. Elle a été déployée en Afghanistan jusqu’à la fin juin 2011.
Les femmes comptent pour 15 % des forces militaires canadiennes : on en compte plus de 7 900 dans la Force régulière et plus de 4 800 dans la Première réserve. De ce nombre, 225 femmes font partie des forces de combat régulières et 925 sont enrôlées dans la force de combat de la Première réserve.
2012
La capitaine Ashley Collette reçoit la Médaille de la vaillance militaire pour ses actions en Afghanistan. Elle est la première Canadienne à recevoir cet honneur.
2013
La colonelle Jennie Carignan est la première femme commandant le Collège militaire royal de Saint-Jean, au Québec.
2015
La brigadière-générale Lise Bourgon est aux commandes d’une mission de la Force opérationnelle interarmées (Opération IMPACT en Iraq). Elle est la première femme à détenir cette position.
2017
Le gouvernement du Canada annonce l’Initiative Elsie pour la participation des femmes aux opérations de paix lors d’une conférence à Vancouver. L’un des objectifs de cette initiative est d’aider à accroître la participation des femmes dans les missions de paix des Nations Unies.
2020
La lieutenante-colonelle Riel Erickson est aux commandes de la 2e École de pilotage des Forces canadiennes à Moose Jaw, en Saskatchewan.
2021
La contre‑amirale Josée Kurtz devient la première femme commandant le Collège militaire royal de Kingston, en Ontario.
2022
La contre-amirale (à la retraite) Rebecca Patterson est la première vétérane nommée au Sénat du Canada.
2023
12 femmes détiennent un grade de générale ou d’amirale au sein des Forces armées canadiennes.
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