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Carte du monde avec les alliés de l'OTAN mis en évidence

l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord

1949 – présent

Au fil des ans, l’un des rôles clés des militaires canadiens a été de se tenir aux côtés de nos alliés pour aider à défendre la paix et la sécurité internationales. L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a été créée en 1949 et cet important partenariat a perduré pendant des décennies dans un monde qui a subi de nombreux changements importants.


Déroulement des événements

1945

L’espion soviétique Igor Gouzenko fait défection et révèle l’étendue des activités d’espionnage soviétique au Canada.

1949

Le 4 avril, le Canada devient l’un des 12 membres fondateurs de l’OTAN.

1950

Le Canada se joint à la force mandatée par l’ONU en Corée avec d’autres alliés de l’OTAN.

1951

Dans le cadre de son engagement envers l’OTAN, le Canada stationne en permanence des troupes en France et en Allemagne de l’Ouest.

1956

Avec le soutien de l’Italie et de la Norvège, le Canada présente des recommandations visant à renforcer le rôle politique de l’Alliance.

1962

La crise des missiles cubains amène le monde au bord de la guerre nucléaire.

1969

Le Canada commence à réduire sa présence militaire en Europe ainsi que ses dépenses globales de défense.

1989

La chute du mur de Berlin symbolise la fin de la guerre froide.

1993

Le Canada rapatriement ses dernières troupes stationnées en Europe.

2014

Les troupes canadiennes retournent en Europe dans le cadre de l’opération Reassurance pour renforcer la défense collective de l’OTAN et démontrer la force de la solidarité alliée.

La guerre froide

Alors que l’Union soviétique avait été un alliée important pendant la Seconde Guerre mondiale, des tensions ont rapidement commencé à monter entre le régime soviétique communiste, qui cherchait à élargir son influence mondiale, et des pays démocratiques occidentaux comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et le Canada.

Un « rideau de fer » s’abattit bientôt sur l’Europe centrale lorsque les pays libérés de l’occupation allemande par les forces soviétiques virent des gouvernements communistes, alliés à l’Union soviétique, prendre le contrôle de ces nations. Les idéologies opposées de l’Est et de l’Ouest se faisaient face de part et d’autre d’une frontière fortement armée. En outre, la mise au point d’armes nucléaires hautement destructrices par les deux parties entraîna une augmentation exponentielle des enjeux d’un conflit éventuel. Cette impasse internationale qui débuta pendant la deuxième moitié des années 1940 et qui dura des décennies fut baptisée guerre froide au fil des ans.

La compréhension de la « destruction mutuelle assurée » a conduit à une impasse internationale qui a duré des décennies, connue sous le nom de guerre froide.


La naissance de l’OTAN

Malgré le rôle important qu’elle ait joué pour la communauté internationale, la capacité des Nations Unies son pouvoir d’endiguer l’escalade de la guerre froide était limité. Des épisodes dramatiques, comme le blocus de Berlin par l’Union soviétique (1948-1949), ont accru la méfiance croissante entre les anciens alliés de guerre. Les pays d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord ont reconnu la nécessité de travailler ensemble, en dehors des paramètres des Nations Unies, pour contrepoids à la menace soviétique croissante contre la démocratie.

Créée le 4 avril 1949 avec la signature du Traité de l’Atlantique Nord à Washington, D.C., l’OTAN, cette alliance politique et militaire, fut formée afin de protéger la liberté de ses citoyens et défendre les principes de la démocratie et de l’État de droit. Le Canada joua un rôle de premier plan dans la création de l’OTAN et fut l’un de ses 12 membres fondateurs, avec à ses côtés les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Belgique, le Danemark, l’Islande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et le Portugal.


Contributions canadiennes à l’OTAN

Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, le Canada décida de considérablement réduire ses effectifs militaires. Cependant, l’éclat de la guerre froide et le déclenchement de la guerre de Corée en 1950 (qui vit les forces communistes du Nord envahir le Sud démocratique) inquiétèrent le gouvernement canadien.

Le Canada recruta des milliers de nouveaux soldats, marins et aviateurs pour défendre ses propres frontières et pour servir en Europe et dans l’océan Atlantique au sein de l’OTAN. En fin de compte, des centaines de milliers de Canadiens prirent part aux efforts de notre pays pendant la guerre froide entre la fin des années 1940 et le début des années 1990.


Sur terre

Le premier déploiement important de notre armée en Europe dans le cadre de la guerre froide remonte à 1951, lorsque la 27e Brigade d’infanterie canadienne fut envoyée à Hanovre, en Allemagne de l’Ouest (elle s’installa ensuite dans la région de Soest en 1953). Un groupe-brigade canadien élargi fut plus tard mis sur pied dans les années 1950 avec des forces blindées supplémentaires. Les chars jouèrent un rôle important dans les plans de guerre de l’OTAN et le passage de Fulda (les basses terres entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest auraient été probablement utilisées pour les attaques soviétiques) deviendrait un terrain connu des troupes canadiennes. Au milieu des années 1960, le groupe-brigade canadien comprenait trois bataillons d’infanterie mécanisée, un escadron de reconnaissance équipé de véhicules blindés et d’hélicoptères, de l’artillerie et de vastes capacités de soutien logistique.

Parade des Forces armées canadiennes. Soest, Allemagne de l’Ouest, 1963.

À la fin des années 1960, le quartier général des forces terrestres canadiennes en Europe occidentale a déménagé à Lahr, en Allemagne de l’Ouest. Il y aurait des variations dans la taille et les capacités de notre armée à l’étranger pendant le reste de la guerre froide. Malgré tout cela, nos soldats ont courageusement servi jusqu’à la fin de la guerre froide – qui a commencé avec la chute du mur de Berlin en 1989. Le dernier groupe-brigade canadien stationné en Europe a été dissous et son rapatriement au pays en 1993.


Dans les airs

La première Division aérienne de l’Aviation royale du Canada (ARC) fut établie en Europe de l’Ouest au début des années 1950. Elle était initialement composée de 12 escadrons stationnés dans deux bases en France (stations de l’ARC Marville et Grostenquin) et deux bases en Allemagne de l’Ouest (stations de l’ARC Zweibrücken et Baden-Soellingen). Des avions de combat canadiens patrouillaient le ciel avec les forces de l’OTAN, prêts à intercepter les bombardiers et les chasseurs ennemis et à appuyer les forces terrestres en cas d’affrontement actif. Les escadrons canadiens furent transférés hors de la France dans les années 1960 et la présence des forces aériennes de notre pays en Europe fut ensuite concentrée sur la base canadienne nouvellement construite à Lahr.

Un CF-104 Starfighter de la 1re Division aérienne vole au-dessus du château de Hohenzollern lors d’une opération de l’OTAN en Allemagne de l’Ouest en 1969. Photo : Ministère de la Défense nationale

Au cours de plus de 40 ans de service au sein de l’OTAN, l’organisation et les capacités de la puissance aérienne de notre pays outre-mer ont évolué, et des avions de combat canadiens comme le F-86 Sabre, le CF-104 Starfighter et le CF-18 Hornet, sont devenus familiers dans le ciel d’Europe.

Le Canada contribuait aussi de d’autres façons aux capacités aériennes de l’OTAN; d’ailleurs, notre pays servit de terrain d’entraînement aux forces aériennes de nos alliés pendant des décennies. Les pays européens étaient densément peuplés, les grands espaces du Canada constituaient une solution de rechange attrayante.


En mer

Pendant la guerre froide, la principale responsabilité de la Marine canadienne était de patrouiller l’océan Atlantique et d’assurer la défense contre les forces navales ennemies. C’était une affaire sérieuse, car les sous-marins nucléaires soviétiques pouvaient potentiellement utiliser leur caractère furtif pour atteindre les côtes de l’Amérique du Nord et lancer des attaques dévastatrices de missiles sans avertissement.

L’hélicoptère CH-124 Sea King du NCSM Charlottetown, qui effectue un vol stationnaire derrière le navire, tire des fusées éclairantes défensives lors d’un vol d’entraînement, le 20 septembre 2017. Photo : Ministère de la Défense nationale HS06-2017-0956-105

Pour perfectionner leurs compétences, les navires de guerre canadiens se joignirent à la flotte de l’OTAN pour des exercices réguliers dans les eaux de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée. Parfois, la menace constante d’une guerre montait d’un cran, comme pendant la crise des missiles de Cuba au mois d’octobre 1962. Cette confrontation de la guerre froide concernant la présence de missiles soviétiques à Cuba fut probablement le moment où notre planète s’est le plus rapproché d’une véritable guerre nucléaire. Les navires de guerre et les aéronefs canadiens patrouillaient inlassablement l’Atlantique à la recherche d’activité navale soviétique durant cet épisode tendu.

De nombreux vétérans de la Marine canadienne se souviennent de leurs années de service en mer à bord de navires aussi robustes que nos destroyers de classe Tribal et nos frégates de classe St-Laurent, ainsi que de porte-avions comme les NCSM Magnificent et Bonaventure. Dans le ciel, des hélicoptères Sea King et des avions de patrouille à long rayon d’action, comme les Tracker, Argus et Aurora, patrouillaient les océans à l’affût des navires soviétiques qui sondaient nos défenses.


Après la guerre froide

La chute du mur de Berlin en 1989 a rapidement été suivie de la chute des régimes communistes en Union soviétique et en Europe orientale au début des années 1990. Bien que l’objectif initial de l’OTAN se soit estompé avec la fin de la guerre froide, il prouverait bientôt sa pertinence pour la stabilité internationale par de nouveaux moyens :

  • L’OTAN a coordonné une force de sécurité multinationale dans les Balkans à la suite du conflit qui s’est déclenché après le démantèlement de la Yougoslavie. Des milliers de membres des Forces armées canadiennes ont contribué à rétablir la paix et ont participé aux activités de relèvement dans le cadre des missions de la Force de mise en œuvre (IFOR) et de la Force de stabilisation (SFOR) de l’OTAN à partir du milieu des années 1990.
  • L’OTAN a également joué un rôle de premier plan dans les efforts militaires internationaux en Afghanistan à la suite des attaques terroristes du 11 septembre 2001. Plus de 40 000 membres des Forces armées canadiennes ont servi dans le théâtre d’opérations en Afghanistan entre 2001 et 2014, et la plupart l’ont fait dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’OTAN.
  • La marine et l’aviation canadiennes ont également participé à la campagne de l’OTAN pour aider le peuple libyen à renverser le gouvernement du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.
  • Plus récemment, dans un rappel à l’objectif initial de l’Alliance, l’OTAN s’est montrée résolue à défendre la paix et la sécurité face aux nouvelles menaces en Europe centrale et orientale. L’armée, la marine et l’aviation canadiennes ont participé à des exercices de l’OTAN dans le cadre de l’opération Reassurance en Pologne, en Lettonie, en Roumanie et dans la mer Noire.
  • Nos hommes et nos femmes en uniforme participent également à d’importantes initiatives de l’OTAN ailleurs dans le monde, notamment en jouant un rôle de premier plan dans une mission de formation en Iraq pour aider le pays à connaître une paix et une sécurité durables.

Malgré les nombreux changements qui se sont produits dans le monde depuis 1949, les principes qui sous-tendent l’OTAN sont toujours solides et la taille de l’Alliance s’est considérablement élargie. Aujourd’hui, on compte 30 pays membres et sept décennies plus tard, le Canada en demeure un collaborateur clé.


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