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Colline 355

Transcription

Présentatrice : Durant les deux guerres mondiales, les Canadiens ont acquis la réputation de soldats d'une grande ténacité qui ne craignent pas d'engager le combat là où d'autres s'y refusent et qui défendent leur position avec acharnement même lorsqu'on les attaque de tous côtés. Lors de la bataille de la colline 355, nos troupes font honneur à cette réputation.

John Tupper : Les Américains étaient sur la 355.

Sheridan "Pat" Patterson : Elle a été envahie, ils l'ont perdue.

George W. Elliot : On m'a envoyé pour voir si je pouvais les aider, mais on ne pouvait rien faire. Y'avait des corps partout, une vraie boucherie.

Jim McKinney : Alors ils ont appelé les Canadiens en renfort pour la reprendre.
(Soldats au combat)

Paul-Émile Pomerleau : 355 c'était la plus grosse montagne qui dominait 20 miles alentours en Corée, pis c'étaient les RCR qui étaient là.

Jean-Paul Savary : Les Chinois étaient déjà... avaient traversé dans la nuit avant. Y'étaient au pied de la montagne.

Joseph Niles : Ils sont restés là toute la journée, jusqu'à la nuit.

Jean-Paul Savary : Y'ont attaqué à sept heures le soir, au commencement de la brunante.
(Soldats au combat)

Toute l'artillerie avait été synchronisée, canon par canon, sur la montagne. Le tir était tellement intensif là, on pouvait pas séparer les explosions une de l'autre. Je sais pas comment de mille obus qui pouvaient rentrer là. C'était seulement une explosion continue, tous les canons tiraient ensemble. C'est là que ça a parti pour vrai.
(Soldats faisant la mise à feu d'un canon)

Paul-Émile Pomerleau : Ça tombait comme une salière.

Jim McKinney : J'ai entendu des hurlements et des clairons. C'était effrayant, même depuis la colline à côté. J'imagine ce que les hommes du RCR ont dû ressentir quand on les a attaqués.

Jean-Paul Savary : Là, on a reçu un ordre. On a reçu un ordre d'engager parce que, nous autres, la montagne était juste à notre droite pis on pouvait l'engager comme il faut où les troupes étaient. Alors, c'est là qu'on a tiré au moins 15 000 rondes ce soir là. Ces canons-là, je vous dis que ça sort ! Ça sort par rush de 25 rondes, pis ils nous ont localisés.

Gérard Dauray : J'ai une couple de mes camarades qui sont morts là.

Joseph Niles : Je pense qu'ils ont fait prisonnier 18 des nôtres. Ça a été la pire des batailles.

Jean-Paul Savary : Mais par contre, y'a une chose qu'ils savaient pas c'est que l'autre côté, en face, il y avait un nommé Harry Pope là. Harry Pope c'était un tacticien extraordinaire. C'est un gars qui a gagné la MC en Corée. Lui était là pis y'a tout coordonné le feu de l'artillerie.
(Soldats dans leurs bunkers en montagne)

Jim McKinney : J'étais sur la colline à côté. On dirigeait notre tir droit sur les hommes du RCR qui étaient à l'abri dans les tranchées. Les Chinois couraient sur le sol.
(Des canons faisant feu dans les collines)

Paul-Émile Pomerleau : Ça a durée longtemps. Pis y'ont été obligés d'évacuer les RCR après. C'est les RCR qu'y'étaient là, ils les ont évacués pis y'ont mis un autre bataillon.

Jean-Paul Savary : Ça a été une bonne nuit de travail. Ah oui, ça a commencé vers six heures, le soleil commençait à baisser pis ça a duré jusqu'à peu près dix heures et demi.

Jim McKinney : Je ne sais pas si nous avons tué des hommes à nous, mais on a créé suffisamment de pagaille chez les Chinois pour qu'ils battent en retraite.

Raymond Tremblay : C'était tough là, mais y'ont pas passé. On était là. Les Américains se sauvaient ! Fallait ben faire la job, hein ? Pis on l'a fait.


Saviez-vous ...

Pour avoir refusé d’admettre que son avion a été abattu en territoire chinois plutôt qu’en territoire nord-coréen, le pilote canadien Andrew R. Mackenzie est gardé prisonnier par les Chinois pendant deux ans.

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