La jeunesse hitlérienne
Des héros se racontent - Jour J
La jeunesse hitlérienne
LES JEUNESSES HITLÉRIENNES
Hitler les prenait, comme j'te dis, y étaient jeunes, c’était donné depuis neuf ans,
dix ans, onze ans, douze ans j'suppose, t'sais, pis là... C'était l'gros coup, là,
parc'qu'y'n avait pas assez [inaudible]. Pis c'est ça que...
C'est dur... Des p'tits enfants... ben, c'tait des enfants...
quinze ans, seize ans... Pis, j'me rappelle, y avait un p'tit Allemand,
y avait à peine quinze ans – y app'laient ça les German Youth –
puis on attendait... Y avait un nommé Saint-George,
de Montréal, qui était avec moi, pis un nommé Dorion,
pis on entendait... « Camarade... Camarade... » On se r'tourne, c'tait un p'tit gars...
Moi, j'tais jeune, j'avais dix-huit ans, dix-neuf ans, dans c'temps-là...
Oui, dix-neuf ans... Pis l'p'tit gars y était tout' ouvert, y avait tout' son ventre ouvert,
hein, y avait r'çu une shell... comment c'que t'appelles ça... quand y tirent,
ça explose, des morceaux, hein, pis ça avait rentré.
Fait qu'là, on l'a pris, on y a ôté ça,
pis y avait peur, « Camarade, camarade... Nein... Nein... » Correct, t'sais.
Fait que, on l'a tighté, mis sa ch'mise en d'dans, ben tight, pis là, on l'a emm'né
à notre chose de premiers soins, pis j'l'ai vu à peu près une semaine après,
pis y était... y s'en r'venait. Pis j'ai essayé de voir ses parents, j'avais son
adresse, pis y restait à Hambourg, en Allemagne. Pis, j'avais eu son adresse,
pis j'avais essayé de voir ses parents pour dire comme quoi qu'y était correct, mais...
C'tait un p'tit gars d'quinze ans, pis y était pour avoir seize ans.
C't effrayant... Mais j'sais qu'le p'tit gars y est correct parc'qu'y m'a
envoyé une carte de Noël, pis j'sais pas où
est-ce qu'elle est, par exemple. À peu près... trois ans, deux ans après...
j'y avais donné mon adresse, j'y avais laissé mon adresse,
y m'a envoyé une carte de Noël. Trois ans après, j'pense, que c'était.
Pis, j'voulais la garder en souvenir, mais j'l'ai p'us...
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