La vallée des morts
La force francophone
Transcription
La vallée des morts…
Cassino c’était une grosse bataille, là. Il y a une place, là, ils l’ont appelée
la vallée des morts. Les Canadiens avaient perdu beaucoup de Canadiens là.
Nous autres, dans ce temps-là, on couvrait une ligne d’à peu près sept, huit miles de long.
On avait été ben sept, huit régiments qui couvraient cette ligne-là.
Puis des fois quand il faut traverser, il y avait des batailles. À Cassino une
petite ville, là, je me rappelle, là, il y a pas une maison dans cette
petite ville-là qui a été rebâtissable. C’était tout défait,
à terre, ça. Tu marchais dans les rues, plus capable de
marcher dans les rues. Les débris, gros de même. Terrible.
Les civils c’était pareil, ils savaient plus où donner de la tête.
Ils savaient plus où donner de la tête. Le matin, surtout à l’aube, on dirait, à l’aube du jour,
il y avait toujours dix, quinze, vingt Italiens qui sortaient puis qui se donnaient. Le matin, de bonne heure.
Il y en avait qui se trouvaient pris entre deux feux. Ils étaient entre deux feux ils étions pris là,
puis il y en avait qui se faisaient tuer là. Ils mourraient là. Qu’est-ce tu veux. Le plus dur, moi, c’était les enfants.
Les enfants, ça faisait pitié, les enfants. Il y avait des familles complètes détruites dans la maison,
c’est pas drôle. Les enfants, surtout, ils guettaient où ce que les Canadiens étaient, pour manger.
Nous autres, on mangeait tout le temps dehors. Puis, quand ils venaient, ils ramassaient,
ils mangeaient dans les poubelles. Il y avait quinze,
vingt, vingt-cinq enfants qui venaient avec des petites chaudières, le matin,
pour manger dans les poubelles. Il y avait des poubelles, puis ils fouillaient
the garbage. Not very pleasant to see.dans les poubelles. Pas drôle ces affaires-là.
Comment aider les enfants démunis?
Ben les aider… t’es pas supposé leur donner rien.
Mais, en cachette, on leur donnait tout ce qu’on avait, qu’on pouvait leur donner.
Tsé, nous autres, on avait toutes sortes d’affaires qui venaient du Canada.
Moi, j’avais souvent des, des barres de chocolats qu’on m’envoyait, des cigarettes.
Pis moi le chocolat, je gardais tout ça pour les enfants. Au moment où ils passaient en arrière,
je prenais les barres de chocolat, puis je leur donnais. Ça faisait pitié, tsé. Ils nous
sautent au cou pour nous embrasser. Les enfants, je te dis que c’est, c’est la misère.
Il y a eu des familles qui étaient errantes, qui avaient tout les
maisons défaites, puis les parents tués, puis il y en
a qui étaient pris tout seuls.
Cassino, une ville difficile à traverser
Ça a quasiment duré trois semaines ça, avant qu’on ait pu traverser c’te ligne là.
Ils étaient fortifiés là-dedans à tout terrain, il y avait des tunnels p’être ben un mile
de long en dessous de la terre. Ils étions tout fortifiés partout.
Il y avait une place qu’on a traversée, il y avait un chemin de fer,
il y avait une petite montagne. Ça avait p’têtre ben vingt, quinze, vingt pieds de haut
cette montagne-là. Puis le train passait là-dessus. Ils avaient fait un tunnel, un
tunnel sous la, sous la... pour contacter sur ce bord ici… eh ils avions travaillé!
Ça faisait peut-être deux, trois ans qu’ils étions fortifiés en Italie.
Fait que ça été dur à défaire ça, avant qu’on puisse traverser ça.
L’aviation a joué un rôle important
Ben, c’est l’aviation la plus fort. L’aviation nous a aidé beaucoup.
L’aviation avait gros à faire là-dedans. Quand on faisait une attaque,
l’aviation était là. L’aviation nous a beaucoup aidé. C’est ça qui nous a sauvé la vie.
Parce que rien qu’à pieds, c’est difficile, rien qu’à pieds, les petits fusils, essayer de
passer là-dedans, ça a pas de bon sang. Fallait bombarder absolument.
Les avions venaient bombarder, puis hop, ça faisait des débouchées!
Description
Une ville rasée, des enfants qui vident les poubelles, des familles détruites, la misère…
Léonard Gionet
M. Gionet grandit à Caraquet durant la Dépression. Il travaille sur les terres et dans les bois et gagne très peu d’argent. À 21 ans, il s’enrôle volontairement dans l’armée. Son instruction militaire de base à Saint?Jérôme, au Québec. Il part de Halifax en direction de Liverpool, en Angleterre. Il y reste deux ans avant d’être envoyé participer à la campagne d’Italie.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:48
- Personne interviewée :
- Léonard Gionet
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Italie
- Campagne :
- Italie
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Royal Canadian Dragoons
- Grade militaire :
- Soldat
- Occupation :
- Parachutiste
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- Date de modification :