Comptable pour la Marine
La force francophone
Transcription
COMPTABLE POUR LA MARINE
On m'a envoyée dans les bureaux à Halifax. On était soixante-quatre
dans l'bureau, Pay 3, pis on avait deux machines à additionner,
une p'tite affaire comme ça, là, qu'on transportait sur nos pupitres,
pis l'autre, c'tait pris après l'plancher, on pouvait pas l'transporter. J'étais dans
l'bureau. Ben, la comptabilité, moi, ça marchait tout seul. Le chief m'appelle,
y dit : « Mad'moiselle Marmette ? », j'dis :« Oui. », y dit:
« On a une section qui est difficile, les fairmiles... On a envie de
vous essayer d'ssus... » — « Ah... OK. » J'me mets à travailler sur la
comptabilité, on avait deux sections d'fairmiles. Fairmiles, c'était les
p'tits bateaux comme on avait... avant le Louis-Joliette, là.
Treize hommes d'équipage, un ou deux officiers,
sous-officiers, pis marins. Ça fait qu'fallait connaître tous les règlements
de la comptabilité qui r'gardaient les officiers,
les sous-officiers et puis les marins. Mais, j'avais bonne mémoire,
ça aidait. Quand l'chief était mal pris, y m'app'lait.
« Telle chose, r'garde dans tel numéro, tu vas trouver... »
Étant donné que action station à Halifax, quand y avait
trop de sous-marins dans les alentours, ben, y envoyaient les
fairmiles envoyer des depth charge. Ça fait que, j'tais obligée
d'aller vérifier les [inaudible]. [inaudible], c'est où tu es, pis
pendant comment d'temps. Les marins avaient vingt-cinq sous
de plus quand y allaient à la chasse au sous-marin. Ça fait que, fallait que
j'note ça, moi, pis que j'prenne ça en considération. J'ai été vingt-et-un mois
à Halifax, pis... Dans marine, on faisait, dans cette section-là,
on faisait l'ouvrage en double... Même ouvrage en double. On app'lait rough,
pis fair ledger keeper. Ça fait que, moi, j'faisais l'ouvrage en premier parc'que
ça m'a pris d'temps à prendre le lead et puis l'autre
faisait l'ouvrage en... même chose que moi, pis rendu à fin du mois
on comparait c'qu'on avait, pis j'payais une moyenne de
cinquante mille par mois, sur cette section-là.
LE JOUR DE LA PAYE
Quand on payait, y montraient le nom, pis nous autres on avait l'enveloppe avec
l'argent d'dans. C'est comme ça qu'on payait. Y v'naient s'faire payer au bureau.
Au bureau... non, j'suis jamais allée payer à bord des bateaux.
C'qu'y fallait faire attention,
c'est les ment'ries des marins.
Y arrivaient : « Oh ! Maman est malade, faut j'm'en aille... »
« Minute, minute... » Parc'que, y avaient droit à leurs vacances,
pis quand les parents étaient malades de même, ben y allaient...
on déduisait ça sur les vacances.
Description
À Halifax, Jeannine Marmette fut chargée de la paye des marins. Elle nous raconte en quoi consistait son travail.
Jeannine Marmette
Jeannine Marmette est née à Québec le 11 juin 1923. Elle s’enrôle dans le Service féminin de la Marine royale du Canada le 6 janvier 1943. Elle fera sa formation militaire à Kitchener (Ontario) et se spécialisera en comptabilité à Cornwallis. Par la suite, elle sera mobilisée à Halifax afin de s’occuper de la paye des marins. Elle sera démobilisée le 24 février 1946. Par la suite, elle sera secrétaire pour un aumônier protestant de Valcartier.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
- Durée :
- 3:09
- Personne interviewée :
- Jeannine Marmette
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Canada
- Branche :
- Marine
- Unité ou navire :
- Service féminin de la Marine royale du Canada (WRCNS)
- Occupation :
- Comptable
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- Date de modification :