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Vers l’Atlantique

La force francophone

Transcription
Vers l’atlantique On nous a envoyé à San Diego, la plus grosse base navale américaine, pour apprendre à tirer du 40 millimètres, pis du 20 millimètres. Fait qu’on a passé une couple de jours là, d’entraînement, parc’qu’on connaissait pas ces canons-là. Parc’ que les canons anglais, c’est des pom-poms, pis t’sais, ça c’était américain là. Là, on a appris à tirer là, pis après ça on s’est en allé dans l’canal de Panama. Pis c’tait intéressant l’canal d’Panama, du Pacifique à l’Atlantique. Pis dans le canal lui-même, c’tait un p’tit porte-avion, on avait rien qu’ça d’large chaque bord. Pis c’est des chars électriques qui t’traînent à travers le canal de Panama, d’une chose… comme le Canal Rideau là. Fait qu’là, t’sais, faut qu’ça soit ben serré, faut pas qu’ça frotte, pis faut pas que les… gun towers, là, frappent les côtés. En tout cas, y nous ont traversés là, là, c’était pas mal l’intéressant. Pis les Panam… « Panaminiens » là, c’est pas du monde vite là [rires]. Y jouaient au dominos su’ le… en attendant… pis t’sais, pis nous on voulait traverser. Fait que on a traversé à l’Atlantique, pis on est arrivé dans… où ce qu’y est le… la fameuse… voyons… qu’est c’est qui s’passe, en-bas là … au Mexique… les tornades là ! Drète là, on passe là, là, pis on passe à côté d’Cuba, jusqu’à Norfolk, en Virginie. Pis avant d’arriver à Norfolk, en Virginie, on frappe une de ces tempêtes, probablement un restant de tempête là de tornade là. Fait qu’là on était en refit, dans les cales sèches, une bonne semaine, pis on avait l’droit d’sortir, mais… Pis dans c’temps-là, y avait, à Norfolk, en Virginie des quartiers noirs qui étaient fermés avec des barrières à 11 heures le soir. Y barraient les rues, pis tu pouvais pas aller là. Nous autres on connaissait pas ça, c’t’affaire-là, dans l’temps. Ça fait qu’on s’promène dans les bars, on rentre dans un club, y a un grand noir qui nous arrive tape sur l’épaule, y dit : « Eh ! Young fellow ! You better off not to come in here… Stay out of the gates… Reste en dehors des barrières. Y vont les ôter d’main matin… » Parc’qu’y dit : « C’est pas, c’pas sûr ici. » Fait qu’y est v’nu nous r’conduire à… c’était pas loin, t’sais… Y était ben smart le gars… Un grand noir. Pis là on a appris une leçon. C’est qu’on savait pas…
Description

M. Jobin et son équipage apprennent à tirer les canons 20mm et 40mm à San Diego. Ils traversent ensuite le canal de Panama pour s’arrêter à Norfolk, en Virginie. À l’époque, certains quartiers sont réservés aux noirs après 11 heures le soir…

Guy Jobin

Le père de M. Jobin était chimiste dans un moulin à Chandler, en Gaspésie. Lors de la crise économique, il part travailler à Masson, en Outaouais, et la famille le rejoint 18 mois plus tard. Installé à Buckingham, la guerre est déclarée et, étant attiré par les bateaux, le jeune Guy Jobin veut s’engager dans la marine. Il fait son entraînement de base à Québec et va ensuite à Halifax pour devenir canonnier, avant de se retrouver en Colombie-Britanique. Son groupe de Canadiens part sur le porte-avion britannique HMS Nabob. Pour diverses raisons, ils descendent la côte du Pacifique, traverse le Panama, puis s’arrêtent en Virginie avant d’arriver en à Liverpool (Angleterre) où ils constatent les dégâts d’une ville bombardée pendant neuf jours par les Allemands. Ils feront ainsi plusieurs missions en eaux britanniques. Lors d’une mission en direction du Scapa Flow au nord de l’Écosse, le bateau est touché par une torpille. M. Jobin est hospitalisé quelque temps à son retour au Canada.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:45
Personne interviewée :
Guy Jobin
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Amérique du Nord
Branche :
Marine
Unité ou navire :
NCSM Nabob
Grade militaire :
Matelot de 1re classe
Occupation :
Artilleur

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