Calibrer un canon

Des héros se racontent - La guerre de Corée

Calibrer un canon

Transcription

Moi j'ai été en Corée sur l'advanced… en avant là. Pis… j'avais presque aucun entraînement. L'entraînement je l'avais c'était dans les livres pis tout ça là. Mais l'entraînement sur les canons là… on n'en avait pas. Quand ça a arrivé là, il a dit : « Qui c'est de vous autres qui est gun layer ? » tu sais. Qui pouvait préparer, tirer le canon. Pis… on a dit y'a personne de nous autres qui était qualifié. « Viens ici, assis-toi sur le siège pis… on va te risquer. » Là, il a regardé tout ce que je faisais. Je le savais dans les livres, mais c'est une terrible différence. T'es là… Parce que… surtout pour calibrer, quand tu descends ton canon, faut que tu le montes un tour et trois quart plus haut là, pis là le descendre. Faut tout le temps que ça soit en descendant. Pis… toutes ces affaires-là, c'est setté ça.Le commanding officer… l'officier qui est en arrière, il savait pas lui que c'était un nouveau qui était là-dessus là. Moi j'ai tiré là… peut-être ben deux minutes après les autres. Les autres, bang, bang, bang ! Le quatrième canon, il tirait pas. Ça vient sur le Tannoy : « Qu'est-ce qui est le trouble avec le numéro, le canon numéro deux ? » Il dit : « Y'a un nouveau layer. » « O.K., continue. » Pas plus que ça. J'ai resté là-dessus. À chaque fois qu'on allait là-dessus, j'étais là pis j'étais en arrière des autres. Quand notre régiment a arrivé, j'étais aussi vite qu'eux autres. Dans trois semaines. T'apprends vite quand t'es… quand t'es direct en action.

Description

Comme sa formation au Canada avait été coupée court, monsieur Landry a dû apprendre à calibrer un canon une fois en fonction en Corée.

Clifford Landry

À 14 ans, monsieur Landry travaille en forêt où il conduit des camions pour l’industrie forestière, puis il joint l’armée à 23 ans pour voir le monde et servir son pays. Après une brève formation d’artilleur, il se retrouve en Corée en 1952, cent jours avant la fin de la guerre. Après l’armistice de Panmunjom, il s’engage pour six mois supplémentaires qu’il passe surtout au Japon. Après la Corée, monsieur Landry consacre vingt et un ans aux Forces armées canadiennes. Il sera déployé en Allemagne et deux fois à Chypre.

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