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Notes de l’enseignant pour alimenter la discussion

Voici quelques éléments clés qui vous aideront à animer une discussion en classe avant et après le diaporama.

Service militaire des Autochtones

  • Les peuples autochtones ont une longue tradition de service militaire dans notre pays. Ils ont participé à tous les conflits et à toutes les opérations militaires d’envergure qui ont marqué l’histoire du Canada.
  • Il est difficile de connaître les chiffres exacts, mais plus de 12 000 Autochtones ont courageusement servi dans l’armée canadienne pendant la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Encore aujourd’hui, de nombreux Autochtones servent fièrement dans les Forces armées canadiennes. 
  • Plusieurs Autochtones courageux ont reçu des médailles pour la bravoure dont ils ont fait preuve pendant les principaux conflits du 20e siècle. Toutefois, leurs contributions se sont accompagnées d’un lourd tribut puisque des centaines d’entre eux ont perdu la vie.
  • Compte tenu du mode de vie traditionnel que pratiquaient de nombreux membres des Premières Nations, Inuit et Métis, ceux-ci possédaient des compétences qui se sont révélées très utiles dans l’armée, particulièrement pendant la Première Guerre mondiale. Grâce à leur capacité à se déplacer furtivement et à leur aptitude au tir, nécessaires pour chasser et vivre de la terre, certaines recrues autochtones sont devenues des tireurs d’élite et des éclaireurs (des soldats qui se glissent discrètement derrière les lignes ennemies pour y recueillir des renseignements).
  • Les Autochtones ont dû surmonter les mêmes obstacles et les mêmes difficultés que tout autre Canadien en uniforme dans l’exercice de leurs fonctions exigeantes. Cependant, les recrues autochtones ont souvent eu à lutter contre la discrimination pour enfiler l’uniforme en raison des attitudes racistes de certains recruteurs et de leurs collègues militaires.
  • Au cours des premiers mois de la Première Guerre mondiale, par exemple, on a refusé des Autochtones qui voulaient s’enrôler. Le nombre élevé de victimes et la nécessité d’augmenter les effectifs ont entraîné une modification de la politique officielle. Il n’y a pas eu non plus d’exemption pour la conscription lorsqu’elle a été imposée ultérieurement pendant la guerre, même si les promesses faites lors de la négociation des traités les exemptaient du service obligatoire dans les guerres à l’étranger.
  • Après leur retour à la vie civile, les vétérans autochtones n’ont souvent pas pu bénéficier des mêmes mesures de soutien que celles offertes aux vétérans non autochtones, comme une aide financière ou des terres à cultiver..

Chef Joseph Dreaver

  • Joseph Dreaver est né en juin 1891 dans ce que l’on appelle aujourd’hui la Première Nation de Mistawasis Nêhiyawak, dans le centre de la Saskatchewan. Il est le petit-fils du chef Mistawasis, un chef des Cris des Plaines qui a signé le Traité no 6 avec la Couronne britannique en 1876.
  • Il intègre le Corps expéditionnaire canadien en mars 1916, au plus fort de la Première Guerre mondiale. Il est un sapeur, c’est-à-dire un soldat qui aide à construire des tranchées, des routes, des ponts, par exemple. Il sert sur les lignes de front en France et en Belgique avec le 107e Bataillon de pionniers et le 3e Bataillon du génie canadien.
  • Le caporal Joseph Dreaver est décoré de la Médaille militaire pour la bravoure dont il a fait preuve au cours de la Première Guerre mondiale. Les dossiers militaires ne sont pas explicites, mais il aurait mérité la médaille soit pendant la bataille de Passchendaele, en Belgique, en octobre 1917, soit pendant la traversée du canal du Nord, en France, en septembre 1918. Joseph quitte l’Angleterre pour retourner au Canada en avril 1919.
  • Les frères de Joseph, Frank et William, servent eux aussi pendant la Première Guerre mondiale. Frank est tué près de la crête de Vimy en avril 1917, tandis que William est blessé lors des combats à Vimy. Sa santé fragilisée, William meurt peu après son retour au Canada.
  • Joseph sert de nouveau pendant la Seconde Guerre mondiale. À 48 ans, il est trop vieux pour servir au front; il intègre la Garde territoriale des anciens combattants et, pendant quatre ans, surveille les prisonniers de guerre dans un camp d’internement en Alberta. Joseph amène également d’autres membres de la Première Nation de Mistawasis à s’enrôler pendant ce conflit, conduisant lui-même 18 hommes de sa communauté au centre de recrutement de l’armée à Saskatoon en 1939.
  • Malgré son impressionnante carrière militaire, Joseph Dreaver est victime de discrimination après la guerre. Par exemple, avant 1960, les membres des Premières Nations vivant dans les réserves ne sont pas autorisés à voter aux élections fédérales, même si les militaires autochtones sont autorisés à voter pendant qu’ils sont dans les forces armées. La plupart des vétérans autochtones ne bénéficient pas du même accès aux avantages liés au service ou de la même qualité d’avantages, comme des terres fournies par le gouvernement pour démarrer une exploitation agricole.
  • D’autres formes de discrimination marquent également la vie des vétérans autochtones. En effet, jusqu’à la première moitié du 20e siècle, dans certaines régions du Canada, il est courant pour les membres des Premières Nations de devoir obtenir un laissez-passer pour pouvoir quitter leur propre communauté. Joseph Dreaver est intercepté alors qu’il se rend à un rassemblement dans une autre Première Nation, et on lui dit qu’il aurait dû demander l’autorisation de voyager. Il explique que personne ne lui a demandé d’informer les autorités lorsqu’il a quitté sa communauté pour aller combattre en Europe pendant la Première Guerre mondiale, et qu’il ne croyait donc pas devoir le faire maintenant. Il a pu poursuivre sa route jusqu’à sa destination.
  • Après la Première Guerre mondiale, Joseph Dreaver se voit confier d’importants rôles de leadership. Il est chef de la Première Nation Mistawasis pendant plus de 40 ans. En outre, il siège au Sénat de la Federation of Saskatchewan Indians et défend les droits des Autochtones.
  • La tradition militaire de la famille Dreaver se poursuit à la génération suivante. Quatre des enfants de Joseph – deux filles et deux fils – servent eux aussi pendant la Seconde Guerre mondiale. L’un d’eux, le sergent Harvey Dreaver, intègre le Regina Rifles Regiment et participe au débarquement à Juno Beach le jour J. Il est tué au combat en Belgique en octobre 1944, durant la bataille de l’Escaut.
  • Joseph Dreaver est considéré comme un grand homme par la communauté autochtone de la Saskatchewan. Il meurt dans la Première Nation de Mistawasis en février 1978, à l’âge de 86 ans.
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