Avant le Monument

Bien avant que Walter Allward n'ait créé le Monument commémoratif du Canada à Vimy, les soldats savaient que les monuments commémoratifs érigés sur des champs de bataille ne devraient pas glorifier la guerre, mais plutôt exprimer le deuil et rendre hommage aux disparus qui avaient donné leur vie pour les vivants.Bien avant la fin des combats, des cérémonies comme celle-ci étaient courantes à la crête de Vimy et aux champs de bataille avoisinants.(Service à la mémoire des soldats du 87^e Bataillon morts à la crête de Vimy. Septembre 1917. Bibliothèque et Archives Canada.)

Les militaires ne se sont pas contentés de rendre hommage aux hommes décédés à la guerre par des cérémonies; ils ont érigé des monuments à la mémoire des disparus.(Monument commémoratif de l'Artillerie canadienne, carrefour Les Tilleuls, crête de Vimy. Janvier 1918. Bibliothèque et Archives Canada.)

...dont la présence presque irréelle, mais pourtant réconfortante...(Pierres tombales de deux officiers des Canadian Railway Troops qui ont perdu la vie pendant qu'ils travaillaient à la construction du chemin de fer à la crête de Vimy, août 1917. Bibliothèque et Archives Canada.)

...avait pour but de préserver la mémoire des soldats tombés au front, non seulement pour leurs camarades d'armes, mais aussi pour faire comprendre aux visiteurs qui viendraient plus tard...(Pierre tombale du soldat Brebner, 43^e Bataillon, crête de Vimy. Juillet 1918. Bibliothèque et Archives Canada.)

...que l'esprit des morts habite cet endroit, comme d'ailleurs tous les grands champs de bataille.(Sépultures canadiennes à Vimy. Juillet 1917. Bibliothèque et Archives Canada.)

(Agrandissement de la photo précédente. Mémorial aux soldats de la 1^re Division du Canada qui ont péri pendant la prise de la crête de Vimy. Février 1918. Bibliothèque et Archives Canada.)

Le chagrin et le sentiment d'obligation envers les morts poussent souvent les soldats à élever des monuments sur les lieux où sont tombés leurs camarades ou tout près de lieux de prise d'objectifs importants. (Par exemple, à gauche, un monument érigé à un carrefour important et tout près de l'entrée d'une casemate.) Le gouvernement du Canada a décidé de construire un parc commémoratif sur le terrain massacré des champs de bataille pour ces mêmes raisons.(Monument au nord du carrefour. Bibliothèque et Archives Canada.)

Certains des premiers mémoriaux érigés à la crête de Vimy, on considère les conditions dans lesquelles ils l'ont été, étaient de véritables monuments...(Le général Sir Arthur Currie, commandant du Corps canadien, inaugure le mémorial érigé par l'Artillerie canadienne à la mémoire de ses membres tombés au front pendant la prise de la crête de Vimy. Février 1918. Bibliothèque et Archives Canada.)

... et certains autres, comme celui-ci, bâti dans un cratère de mine, étaient d'extraordinaires témoignages d'amitié, de deuil et de regret.(Mémorial aux hommes de la 2^e Division du Canada qui ont péri à la crête de Vimy. Bibliothèque et Archives Canada.)

Le Roi Edouard VIII a pris le temps de rendre hommage, même aux plus humbles de ces monuments commémoratifs, car chacun d'eux nous rappelle pourquoi nous ne pouvons et ne devons pas oublier.(Sa Majesté le Roi s'incline devant une tombe canadienne à la crête de Vimy. Juillet 1917. Bibliothèque et Archives Canada.)

Mais alors, pourquoi a-t-il fallu ériger ce magnifique mémorial puisque de nombreux monuments commémoraient déjà les vies perdues lors de la bataille de la crête de Vimy? C'est bien simple. Étant donné les conditions géographiques et météorologiques dans la région où se sont déroulées les batailles de la Grande Guerre, de nombreux corps ont été enfouis dans la boue et n'ont jamais été retrouvés. Notre devoir de mémoire envers les 11 285 soldats canadiens qui n'ont pas de sépulture connue était trop grand. Ces morts ne pouvaient reposer en paix qu'en sachant que nous ne les oublierions jamais...Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
(Adaptation par Jean Pariseau du poème de John McCrae)(Champ de bataille après une charge des Canadiens. Bibliothèque et Archives Canada.)

Certains n'étaient que de simples croix...(Monument à la mémoire des membres du 58e Bataillon d'infanterie du Canada disparus à la crête de Vimy. Juillet 1918. Bibliothèque et Archives Canada.)

Il y a sur la crête de Vimy un sens palpable de sainteté qui a inspiré William Lyon MacKenzie King, premier ministre du Canada au moment de la conception du Monument commémoratif du Canada à Vimy, à parler de la crête elle-même comme d’un lieu consacré.« Le véritable mémorial est la crête elle-même, l'un des autels de la Terre, sur lequel des Canadiens se sont sacrifié à la cause de l'humanité. » William Lyon MacKenzie King.(Monument à la mémoire des soldats d'une division canadienne qui ont péri à la crête de Vimy, à la ferme La Folie. Il porte l'inscription « 3^e Division canadienne ». Bibliothèque et Archives Canada.)

L'assaut de quatre jours livré en avril 1917, a coûté au Canada 3 598 soldats et officiers. Quand on compte tous ceux qui ont péri à Vimy (Britanniques, Français, Marocains, Canadiens) à prendre ou à défendre la crête, les chiffres sont absolument écrasants... à couper le souffle.(Monument aux soldats de la 1^re Division du Canada qui ont péri pendant la prise de la crête de Vimy. Février 1918. Bibliothèque et Archives Canada.)