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Fred Gallant

Fred Gallant a servi au sein des Forces armées canadiennes pendant des décennies. Il a notamment participé à des déploiements à Chypre et dans le golfe Persique.

Mont-Carmel, Île-du-Prince-Édouard



Né dans une famille acadienne à Mont-Carmel, à l'Île-du-Prince-Édouard, M. Gallant s'est enrôlé dans l'armée, où il a gravi les échelons et obtenu le grade de capitaine. Il a participé à deux déploiements à Chypre en tant que capitaine de batterie dans le cadre de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) pendant les années 1970 et 1980. Ses méthodes ont aidé de nombreux soldats et ses interventions ont vraisemblablement sauvé de nombreuses vies, dont bon nombre de Grecs et de Turques. Des années plus tard, alors qu'il détenait le grade de major, il est devenu un observateur militaire des Nations Unies au sein de l'Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST), maintenant la paix entre Israël, le Liban et la Syrie. Il a travaillé dans les trois pays du Moyen-Orient et a quelques histoires révélatrices à raconter.


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Eh bien, il y avait des coups de feu toutes les nuits sur la ligne, et il s’agissait en grande partie de tirs défensifs. Les Turcs étaient sans doute plus disciplinés que les Grecs. La nuit venue, les officiers grecs semblaient quitter la ligne, et il restait essentiellement un caporal ou un sergent pour se charger de tout. Un incident est survenu lorsque mon chauffeur et moi étions sur la ligne. Il y avait des tirs de mitrailleuse et on pouvait voir les traceurs lancés par les soldats grecs en direction des Turcs. Nous nous sommes doncapprochés tout en regardant les traceurs, et j’ai dit à mon chauffeur «Klaxonne! Klaxonne!», puis une lumière nous a soudain éclairés et on a reconnu le drapeau de l’ONU. Alors mon chauffeur klaxonnait et nous approchions de la ligne d’intersection lorsque les coups de feu ont cessé. Nous avons traversé la ligne et nous sommes allés au point de contrôle turc. J’ai dit aux hommes de garder l’oeil ouvert et que je reviendrais les voir. Nous nous sommes rendus en voiture du côté des Grecs et je leur ai demandé ce qu’il se passait, et ils m’ont répondu qu’il s’agissait d’un des soldats. C’était sa dernière nuit sur la ligne. Il était intoxiqué et il voulait tuer tous les Turcs avant de partir. Après cette nuit, son service serait terminé. Je leur ai demandé ce qu’ils comptaient faire pour l’arrêter. Ils m’ont répondu qu’ils n’allaient rien faire. J’ai donc insisté en leur disant qu’ils feraient mieux d’intervenir oualors tout le monde serait mort le lendemain matin! C’est alors que l’un d’eux a pris la crosse d’un fusil, l’a appuyé sur la tempe du soldat puis l’a assommé. C’est de cette façon qu’ils l’ont neutralisé. Il est difficile de croire que des gestes aussi insensés puissent se produire, mais c’est pourtant le cas. Et des histoires semblables, il y en avait toutes les nuits sur la ligne. Nos jeunes soldats faisaient un travail extraordinaire lorsque venait le temps de retenir les individus et de les contraindre à arrêter, car parfois, seulement quelques mètres les séparaient les uns des autres. Ils se lançaient des pierres et criaient. L’année 1975 a été mouvementée.


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