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Joan Buchanan

Née à Montego Bay, en Jamaïque, Joan Buchanan y a vécu jusqu’à 17 ans, âge auquel elle a émigré à Toronto, en Ontario. Elle s’est enrôlée dans les Forces armées canadiennes (FAC) 16 ans plus tard pour ce qui deviendrait un cheminement de carrière à la fois enrichissant et difficile.

Ottawa, Ontario

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Bosnie

S'est enrôlé

1987

Affectations

  • Ottawa, Ontario

Expérience opérationnelle

  • Bosnie
  • Tampa, Floride

Les jeunes années

La sergente (à la retraite) Joan Buchanan a grandi dans une ferme laitière à Montego Bay, en Jamaïque, où elle a appris l’importance du travail ardu. « Si vous ne vous levez pas pour faire votre travail, les vaches ne sont pas nourries ».

Mme Buchanan a émigré à Toronto lorsqu’elle avait 17 ans. Seize ans plus tard, elle s’est enrôlée dans les Forces armées canadiennes (FAC), où elle a pu mettre à profit l’éthique de travail qu’elle avait acquise sur la ferme.

Commencer sa carrière

Elle a terminé son instruction de base en 1987. Au cours des trois décennies suivantes, elle a servi dans tout le pays dans le cadre de plusieurs affectations. Elle a aussi participé à des déploiements en Bosnie et à Tampa, en Floride.

« Je voulais voir le monde », dit-elle. « Je suis partie d’une ferme à la campagne, en Jamaïque, pour aboutir dans les FAC. Le fait d’avoir été affectée à Ottawa, la capitale du Canada, est un grand accomplissement pour moi. »

La carrière militaire de Mme Buchanan a été gratifiante, mais difficile. En tant que femme de couleur, elle avait l’impression de devoir constamment prouver sa valeur. Elle s’est souvent sentie exclue, seule et ignorée dans un environnement majoritairement composé d’hommes blancs.

« La tension raciale était subtile, mais le langage non verbal en disait long », dit‑elle, en ajoutant qu’on lui interdisait de faire des tresses dans ses cheveux, qu’elle devait les porter en chignon, ce qui ne convenait pas à sa chevelure. Les bas beiges « couleur chair » ne lui convenaient pas non plus. « C’était conçu pour une personne blanche, car moi, je ne peux pas porter de beige », dit-elle.

Mme Buchanan a tenu un journal détaillé pendant son service. Elle repense aujourd’hui à certaines choses qui se sont produites et regrette de ne pas avoir eu la confiance nécessaire pour s’affirmer davantage.

Revendiquer sa place à la table

« Je pense que c’est à cause de mon milieu culturel. On ne nous apprenait pas à nous affirmer. J’ai grandi à une époque où les femmes étaient censées être discrètes », explique-t-elle.

À mi-chemin dans sa carrière, elle a commencé à se rendre compte qu’en dépit de ses années d’expérience et de son travail acharné, elle n’avait pas été promue depuis 14 ans. Elle avait l’impression que sa race et son sexe en étaient la cause. Elle a donc demandé des explications à ses supérieurs. Puis, elle a déposé un grief.

Un an plus tard, elle a été promue caporale-chef. Trois ans après, elle était sergente. Cette expérience lui a permis de s’émanciper et elle ne s’est pas arrêtée là.

En 1997, elle s’est jointe au Groupe consultatif des minorités visibles du ministère de la Défense nationale. Ce groupe détermine les problèmes systémiques et recommande des moyens de les résoudre. En tant que coprésidente, Mme Buchanan a lutté pour promouvoir l’inclusion et s’est attaquée à la discrimination au sein des forces armées. « L’idée était d’essayer de changer les mentalités archaïques en s’appuyant sur des exemples concrets », affirme-t-elle.

« On nous a donné une voix et nous mettons en lumière les problèmes qui touchent les personnes de couleur. »

Pionnière

En 2004-2005, Mme Buchanan est devenue la première femme noire à occuper le poste de présidente du comité des mess. En 2009, elle a reçu le Prix de gestion des ressources humaines en reconnaissance du travail qu’elle a accompli pour mener le changement au sein des FAC et de son travail bénévole dans le domaine de l’équité en matière d’emploi.

Elle a pris sa retraite des forces armées en 2014 et est passée à la fonction publique en tant que greffière en chef au ministère de la Défense nationale à Ottawa, où elle a été affectée initialement. « Au début, même quand vous ne portez plus l’uniforme, vous demeurez la sergente Buchanan », dit-elle.

« Quand on sert son pays, c’est gratifiant. »

« Il est important de reconnaître les vétéranes pour ce qu’elles ont accompli, car elles ont mérité leur place; et elles doivent la revendiquer. En tant que femmes, nous devons être là pour dire : “Cela m’appartient et j’ai mérité ma place à la table ”. »

Joan et ses petites-filles Kennedy et Olivia.

Joan et ses petites-filles Kennedy et Olivia.

Réfléchissant sur sa carrière

Les choses ont changé en mieux dans les FAC, affirme-t-elle. Les gens sont mieux éduqués, et il y a plus de soutien pour aider les femmes et les personnes de couleur, et plus de comptes à rendre pour ceux qui ne les soutiennent pas.

« Les gens savent qu’on ne peut plus faire des choses et s’en tirer comme avant », dit‑elle. Pour toutes ces raisons, elle encourage les jeunes femmes à s’enrôler dans l’armée. « J’invite les jeunes femmes noires à se joindre aux Forces armées canadiennes », dit‑elle.

Aujourd’hui, Mme Buchanan, qui a élevé seule son fils pendant son service, aime faire du bénévolat à son église et passer du temps avec ses petites-filles Olivia et Kennedy, qu’elle aime tant.

Elle espère qu’elles n’auront pas à subir les mêmes types de discrimination qu’elle. Elle leur apprend à « prendre leur place ».

« J’ai gagné ma place à la table et j’y suis assise parce que je mérite d’y être. »

Vidéo : Joan Buchanan

Joan Buchanan

Avec courage, intégrité et loyauté, Joan Buchanan laisse sa marque. Elle est l’une de nos vétéranes canadiennes. Découvrez d’autres histoires.

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