Tranchées et casemates
Transcription
Présentatrice : Imaginez. Vivre, dormir, manger et attendre que l'ennemi se manifeste, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Et tout ça, caché dans un trou creusé à même le sol...
Kenneth Garbutt : Le champ de bataille, c'était comme une guerre de tranchée. Les hommes étaient dans des tranchées, des gourbis... C'était leur maison, là où ils dormaient, où ils menaient toutes leurs activités.
(Soldats dans les tranchées)
Raymond Tremblay : Disons que t'étais deux mois en avant, ben t'étais deux mois que t'allais dans'tranchées à tous les soirs.
Marcel Joanisse : C'était pas large ces tranchées-là. C'était à peu près ça de large. Ça avait à peu près... comme quatre pieds de longueur.
(Tranchées étroites)
Un fighting trench a quatre pieds de haut pis le communication trench a huit pieds de haut. On peu se promener sans se faire tirer dedans.
(Soldats de garde dans une tranchée d'assaut)
(Soldat dans une tranchée de communication)
Jean-Paul Savary : On restait dans des trous comme des rats là-dedans. Fallait creu... c'était tout creusé à la main ça.
(Soldats creusant des tranchées à la main)
Marcel Joanisse : C'était dur à creuser. Pis les pelles qu'ils te donnent c'est pas (rire) c'est pas une grosse pelle. Une petite pelle ça de longue.
Yvan Paquin : On prend des... nos piquets de huit pieds pour poser le barbelé. On en met su'l dessus. Une rangée... trois rangées. Pis par-dessus ça on met... on les attache comme'faut avec du fil de communication, du fil noir. Pis on met des poches de sable, deux, trois rangs là.
(Tranchées recouvertes de sac de sable)
Jean-Paul Savary : Oh ! Un dugout c'est très, très beau ! Très très beau, vous avez quatre beaux murs de terre. (rire)
Henry Schreyer : On montait une marche qui faisait 11 ou 12 pouces de haut, puis on en descendait quatre, jusque dans l'abri où deux personnes pouvaient dormir. Entre nous, je tenais ma mitraillette Bren qui pointait en direction d'une couverture qui servait de porte.
(Soldat sortant d'un bunker)
Yvan Paquin : Une bombe de mortier... avec trois rangs de métal pis trois, quatre poches de sable par-dessus, ça contient une bombe de mortier. Mais une bombe d'artillerie là, 42 livres là... ça fait un trou de six pieds de creux ça... le métal qu'y'a là... t'aurais été en dessous des poches de sable pis du métal.
(Explosion)
Charles Belzile : Avant le cessez-le-feu, étant donné que tout était stable, on avait construit beaucoup de défenses. Il y avait des abris profonds, des traverses de voie ferrée au-dessus de nos têtes, et à peu près dix pieds de terre. Il fallait tout un bombardement pour que ça arrive jusqu'à nous.
(Bunkers profonds avec des sacs de sable)
Kenneth Garbutt : Voir des photos de la Première Guerre mondiale me rappelle la Corée à ce moment-là.
Charles Trudeau : Quand t'es dans'tranchée c'est parce que tu surveilles l'ennemi pis faut pas que ta lâches. Parce que si ta lâches, ils peuvent t'arriver dans l'improviste pis te tuer, te mettre prisonnier, n'importe quoi.
(En patrouille depuis une tranchée)
Charles Belzile : Tôt ou tard, ça devient un peu comme une routine. C'est dangereux. Il faut surtout pas que ça devienne une routine parce que tu deviens alors négligent.
Charles Trudeau : Nous autres on a un régiment qui avait mis toutes leurs armes en bivouac là, pour aller manger. Quand ils sont revenus les Chinois les attendaient avec leurs propres armes.
(Des soldats qui parlent entre eux)
Roland Boutot : Pis là il ne fallait pas roter. Excusez. Fallait pas... t'sais ? Pis il fallait pas faire d'autres gestes... pour pas que les Chinois entendent.
Ronald Guertin : T'avais pas le droit de fumer à cause des francs tireurs pis ces affaires-là. Et puis... un moment donné, quand il fait froid là pis t'es... t'sais y'est quatre heures le matin pis y'a rien qui grouille autour ? Tu dis « Ben m'a prendre une chance ! » pis tu te penches, pis t'allumes une cigarette.
(Soldat assis dans un trou recouvert d'une bâche, de la neige au sol)
Raymond Tremblay : Pis quand il mouillait c'était de la bouette pis de la marde. C'est ça que c'était. T'sais qu'est-ce que je veux dire là dans'bouette pis dans'vase ? Ben c'était ça les tranchées.
John Tupper : On avait l'habitude de dire qu'il fallait garder la tranchée de tir propre et sèche. Il fallait vider l'eau quand il pleuvait.
(Soldats à couvert dans une tranchée)
Jim McKinney : Je ne pourrais pas recommencer. C'est un truc auquel on s'habitue, ou pas, mais il faut se faire une raison et tenir un an.
Saviez-vous ...
Vingt et un pilotes de l’ARC servent au sein des escadrons de la US Air Force.
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