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Propagande

Transcription

Présentatrice : Il est bien sûr de la plus haute importance de mener une mission jusqu'au bout et d'atteindre les objectifs qui nous ont été fixés, mais d'y arriver tout en restant en vie n'est jamais facile.

En Corée, nos soldats doivent non seulement survivre aux combats, mais aussi relever un autre défi… celui de ne pas devenir fou à force d'être constamment exposé à une propagande destinée à convaincre les soldats des forces de l'ONU que leur cause est injuste!

Arthur Lortie : Ils faisaient beaucoup de propagande. La Chine communiste et les Coréens du nord c'est des grands propagandistes.

Guy Édouard Gauthier : Ils parlaient très bien anglais pis des fois ils parlaient en français. Pis... probablement, qu'est-ce qu'on pense c'est qu'ils s'en venaient, deux, avec un haut-parleur pis un fil, pis y'allaient pas loin de nos barbelés pis ils nous parlaient.

Raymond Tremblay : Qu'est-ce que vous faites ici les Canadiens ? Pourquoi vous êtes ici ? Allez-vous en donc chez vous ! C'est pas à vous autres qu'on en veut, c'est aux Américains.

Guy Édouard Gauthier : Ils nous demandaient qu'est-ce qu'on faisait là pis là ils disaient « Vos femmes ont du fun au Canada pis vous autres vous êtes ici à geler. » Ou bien donc... t'sais veux dire. C'est monnaie courante.

Paul-Émile Pomerleau : Pis le soir, il y avait un avion, pis il faisait jouer de la musique pis il disait « Les Canadiens, vous avez pas d'affaires ici, en allez vous en chez vous. »

Jean-Émile Paillé : Ils mettaient des poteaux avec des cans, des boîtes de conserve, pis ils mettaient des lettres dedans. Ça, ils appelaient ça des post offices. Y'en avait en bas de toutes nos positions.
(Soldats tenant des pancartes)

Guy Édouard Gauthier : Y'avait un portrait... tu voyais y'avait une piscine, y'avait deux gars, deux filles, t'sais ? Pis sont après prendre un drink, quelque chose comme ça.

Raymond Tremblay : Ou ils envoyaient des espèces de bombes là, pis y'avait des messages dedans.

Jean-Émile Paillé : Ceux des Chinois étaient en rouge pis disaient « Rendez vous. » pis « Battez vous pas pour les Américains. »

Charles Trudeau : Y'avait un cheval qui se promenait avec une dame habillée en blanc pis y'ont essayé de la pogner, y'ont jamais été capable. Elle, elle faisait « Your mom and dad waiting for you, go back home Christmas is coming. » T'sais, toutes des choses de même ?

Herbert Pitts : On a passé Noël à se chanter des cantiques à travers les téléphones de campagne, en regardant les Chinois déployer des affiches qui disaient « joyeux Noël », « faisons la paix », « arrêtons la guerre » et « pourquoi faites-vous la guerre des Américains ».

Paul-Émile Pomerleau : Y'avait de la musique pis y'ont venu mettre des cartes de fêtes dans le barbelé.

Arthur Lortie : Ces papiers-là nous montraient dans les tranchées pis de l'autre côté, c'était un petit peu après Noël, dans le temps des fêtes, l'autre côté c'était une photo en couleur avec des Américains qui fêtent Noël.

Paul-Émile Pomerleau : Avec un beau gros dinde qui boucanait ! (rires)

Raymond Tremblay : T'sais, quand t'es là, t'es assis avec ta petite boîte après manger ta soupe pis tu vois la belle chose... la dinde au côté là... ça fait penser un peu, hein ?

Arthur Lortie : Genre de chose pour nous démoraliser, mais on était déjà conscient de ces choses là. On était informé de ces choses-là par nos supérieurs quand même. On savait à quoi s'attendre. On s'arrêtait pas à ces choses-là.


Saviez-vous ...

Cinq cent seize soldats canadiens meurent durant la guerre de Corée.

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