L’Italie dans la vase et le bruit
La force francophone
Transcription
On a frappé, quand on a traversé les lignes,
les lignes gothiques la ligne Cassino, puis la ligne (inaudible) ça, c’était des terrains
vaseux, des terrains de swamp, qu’on appelle, là, on a été trois jours sans avoir de
nourriture, là. On était pris là-dedans, puis on était pas capables de voyager avec les machines
on était tout obligés de tout faire du foot, obligés de tout faire à pieds. On a été trois jours sans,
on a été trois jours sans manger. Ben on avait un petit peu de nourriture qu’on avait pu garder,
qu’on avait pu continuer avec, mais on n’était pas capables d’avoir de nourriture.
Quand on avait des orages de pluie, ça venait inondé, puis c’était plus voyageable.
On a été trois semaines pris dans ce traffic-là, de pluie puis de,
de méchant temps. Eh, je te dis, il faisait pas beau, là.
Il faisait pas beau à dormir, là. En temps de guerre, tu sais ce que c’est.
Il y en a eu qui en ont profité, eux autres. Dans ce temps-là, là, ils ont bombardé,
puis ça pinçait. On a couché par terre partout dans les tentes, des petites tentes
qu’on avait, on avait tout le temps une pop tent avec nous autres, une petite tente où ce
qu’on pouvait coucher, puis le matin on se réveillait puis on avait pas mal
les fesses trempes. On était toujours dans la pluie, puis dans l’eau. On avait
de la misère à faire sécher notre linge. On pouvait pas faire sécher notre linge
Puis, ceux qui avaient du linge sec, des fois ils se le faisaient voler. C’était pas mieux (rire).
Il y avait beaucoup de bruit la nuit
Des fois, on oubliait de placer nos ear plugs la nuit, on plaçait tout le temps
nos ear plugs, on appelait ça des ear plugs, pour avoir une chance de dormir un peu.
Mais des fois on les oubliait, des fois il y en a qui les perdaient, il y en avait qui
les avaient pas, c’était pas un cadeau! Ils dormaient pas des nuits.
Mais, souvent, il fallait coucher partout. Des fois quand t’es pris dans la ligne de feu,
quand t’es pas capable de te monter une tente puis de faire une tranchée, c’est plus
le temps de grouiller puis de faire une tranchée. Fallait se cacher sous les machines ou bien dans
les machines autant que possible. Il y en avait qui couchaient sous les machines, les tanks,
puis les affaires de même, ils se fourraient en dessous, puis ils couchaient en dessous.
Il y en a un, une fois, je me rappelle, il s’est fait tuer, sous le tank, de même. Il s’est pas
réveillé le matin. Il a starté la machine,puis il s’est jamais réveillé.
Y’avait assez de bruit qui savait pas que c’était la machine.
Il s’était même pas apperçu qu’ils avaient starté la machine. Passe dessus.
Y’était plate comme un livre quand y’a sorti de là. Une grosse tank. C’est tu bête.
C’est un accident. Les officiers nous défendaient de coucher sous les tanks.
Mais, des fois quand t’es pris, mal pris, envoye, sous la tank, cache sous la tank,
pas capable de faire autrement que là. Il y avait pas d’abris, il y avait pas de maison ni
cabane, là (rire). On tombait endormi, parce que la fatigue, on v’nait fatigué. Quand tu fais des
hautes marches de quatre, cinq miles par jour, trois quatre miles par jour,
quand t’arrive le soir, surtout avec le stress que t’as dans, dans l’armée,
il y a rien de pire que ça. T’es un peu endormi. Si t’as une chance
de dormir une heure ou deux… T’es tout le temps su’l déséquilibre, t’es pas
capable de dire m’a me coucher pour dormir. Tu savais pas la
minute qu’y’allaient te réveillé puis, t’faire déménager.
Il prend des nuits, là, être capable de lire un journal dehors,
ça veut dire qu’il y en a des (inaudible) alentour, là! Toutes sortes
de munitions, puis tout le temps du tapage de même.
Description
Des conditions de combat difficiles, les bruits la nuit qui empêchent de dormir, le stress…
Léonard Gionet
M. Gionet grandit à Caraquet durant la Dépression. Il travaille sur les terres et dans les bois et gagne très peu d’argent. À 21 ans, il s’enrôle volontairement dans l’armée. Son instruction militaire de base à Saint?Jérôme, au Québec. Il part de Halifax en direction de Liverpool, en Angleterre. Il y reste deux ans avant d’être envoyé participer à la campagne d’Italie.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:21
- Personne interviewée :
- Léonard Gionet
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Italie
- Campagne :
- Italie
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Royal Canadian Dragoons
- Grade militaire :
- Soldat
- Occupation :
- Parachutiste
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- Date de modification :