Les aspects les plus difficiles
La force francophone
Transcription
LES ASPECTS LES PLUS DIFFICILES
Quand t'es caporal, c'est toi qui est charge de tant d'hommes, pis...
Ou ben donc, si t'es un sergent, t'es en charge d'une telle bande d'hommes,
bande d'hommes, pis c'est toi qui... Le sergent va dire :
« Va dire à tes hommes qui s'prennent garde... On a du déplacement d'air... »
Déplacement d'air, ça voulait dire les canons,
les canons shootiont. Si t'étais dans notr' déplacement d'air
pis tu te watchais pas, pis t'avais la bouche rouverte,
ben ça voulait dire que tout' ton souffle va sortir du corps,
pis ensuite, tu vas enfler jusqu'à temps qu'tu bust, tu vas
mourir dret' là. Pis surtout des animaux, dans des champs, les vaches et tout'...
C'est d'même qu'ça s'passait... Nous autres, on essayait de...
Si tu voyais qu'y avait quelqu'un alentours de d'là qui était pas,
on va dire, en suit d'armée, pis [inaudible], on allait là, pis
on les questionnait. Pis si c'était pas quelqu'un,
on l'aurait envoyé dans des camps qu'on avait par en arrière.
Mais, le plus tough qu'y a, c'est quand qu'tu prends p'us d'prisonniers.
Tu sais qu'est-ce ça veut dire, ça, quand t'en prends p'us ?
Y arrivont, pis tes officiers disont : « De soir, on prend pas d'prisonniers... »
Ça veut dire que ce que t'as, faut qu'tu t'en débarrasses.
Ça arrivait pas mal souvent...
Mais, tu les tuais pantoute... Mais, fallait que...
On va dire... T'aurais pris une dizaine de gars, pis t'aurais dit à une
coupl' de gars : « Va ! Pis mène ça en arrière... »
Pis par en arrière, y aurait eu d'autres gars qui auraient été là, qui
auraient ramassé les prisonniers, pis... Mais, trois-quart du temps,
y en d'eux autres qui tuaient les soldats. Mais ça, c'est l'vieux dicton, ça, c'est
« Be killed or... »... « Get killed or be killed... »
C'est ça qui fait... Ah ! oui... Ça, c'est une des
choses les plus difficiles, pis j'ai ben parlé à des gars, pis eux autres aussi,
c'était pareil comme moi. C'était difficile...
Description
M. Leblanc décrit les aspects de la guerre qu’il a trouvés les plus difficiles.
Yvon Leblanc
M. Leblanc est né au Nouveau?Brunswick, le 29 mars 1925. Il a fait partie des réservistes. Il s’enrôle ensuite dans l’armée et suit une formation militaire à Edmundston, au Nouveau?Brunswick, à Utopia, en Ontario, ainsi qu’en Saskatchewan. C’est pendant cette formation qu’il rencontre deux grands amis, Willy Leblanc et Simon Savoie, eux aussi fantassins néo?brunswickois. Il est affecté au Régiment la Chaudière. En 1944, on l’envoie à Douvres en Angleterre, où il arrive la veille de Noël. Après quelque temps en Angleterre, M. Leblanc est envoyé au combat en France, en Belgique, en Hollande et en Allemagne.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:31
- Personne interviewée :
- Yvon Leblanc
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Europe
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Régiment de la Chaudière
- Grade militaire :
- Caporal
- Occupation :
- Fantassin
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