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Mon expérience dans la marine marchande

La force francophone

Mon expérience dans la marine marchande

Transcription
MON EXPÉRIENCE DANS LA MARINE MARCHANDE J'étais trop jeune pour embarquer dans les forces armées. J'avais seize ans quand j'ai embarqué sur ma première bateau. Y posaient pas d'questions pour la marine marchande, y acceptaient n'importe qui. C'était seul'ment su' l'côte Pacifique, le premier voyage, c'était... on a monté à Prince Rupert. Prince Rupert, les îles... Queen Charlotte Islands, pis en Alaska. J'me souviens... J'avais été sur plus... trois, quatre bateaux, sur le côte. Après ça, j'ai été dans qu'est-ce qu'on app'lait la marine pool, dans l'temps, t'sais, où c'que les gens d'la marine marchande étaient... ben, vous savez, j'suppose... où c'qu'on était nourris, couchés pendant qu'on attendait un autre bateau. On avait descendus à une couple de ports en Californie, pis après ça, on a traversé le Canal de Panama, puis on a chargé d'l'huile en Vénézuela pour emporter ça à Portland, Maine. Pis moi, j'avais débarqué d'la bateau à St. John, Nouveau Brunswick. J'n avais pris un autre, là, j'avais rentré dans l'marine pool, pis j'ai embarqué su' un autre bateau. J'AI APPRIS À CONDUIRE UN BATEAU Premièrement, su' la mer, y faut… tout était su'l compas, fallait être capable de lire le compas, pour commencer. Pis, [inaudible], y donnaient un cours, par exemple, 180, par exemple, c'est l'sud, t'sais, tu r'gardais le compas... le course qu'y te donnaient. Des fois, dans une tempête, c'était très difficile parc'que le bateau, y vire d'un bord à l'autre, pis c'était difficile d'garder le même... aller dans l'même sens, tout l'temps. QUEL ÉTAIT LE TRAVAIL QUE VOUS AIMIEZ LE MOINS ? Peinturer l'bateau, y fallait enl'ver le sel, hein, qui s'accumule quand... Pis, laver ça, ça c'était pire, ça c'est une chose que j'aimais pas. Y avait une produit spécial qui enl'vait le sel, pis fallait laver ça avec un linge. C'était un produit qui brûlait les mains en même temps. C'était pas... j'aimais pas bien ça, c'était pas plaisant. PARLEZ-NOUS DE L'ATLANTIQUE NORD C'est très froid en hiver. Y a souvent des tempêtes, des grosses tempêtes. Y avait des journées d'brume, surtout en r'venant, quand on arrivait su' l'côte de Terre-Neuve, par rapport des... Y avait d'la brume, on voyait pas... On était toujours en convoi pour... on était jamais tous seuls, pis on voyageait souvent... on voyait pas l'autre bateau dans le convoi, c't'ait tout' brumeux. Y AVAIT-IL DES SOUS-MARINS ALLEMANDS ? Oui, y essayaient de tuer les convois. Ça arrivait, oui. C'était plutôt nos escortes, la marine qui s'occupait de d'ça parc'que les convois étaient escortés pas les corvettes, les destroyers, pis les bateaux comme ça. C'est eux autres qu'essayaient de trouver les sous-marins. Mon bateau a jamais été coulé... Une des chanceux. ET LA NOURRITURE ? Quand on partait de nord d'l'Amérique, Canada ou États-Unis, la nourriture était bon, si on avait un bon chef. Ben, à mesure que... on avait pas un gros réfrigérateur comme y'n ont aujourd'hui, pis quelques semaines après, y restait pas grand-chose, des fois. Pis, les ports en Europe, si on allait en Angleterre, par exemple, y nous donnaient rien en fait de nourriture parc'qu'y'n avaient pas assez pour eux autres mêmes. Y a fallu qu'on attend pour arriver c'bord ici pour prendre d'autres choses. Des fois, y avait pas grand-chose à manger quand... avant qu'on arrive c'bord ici. PARLEZ-NOUS DE LA VIE À BORD Dans les cabines, on était quatr', su' ces bateaux-là. Deux bunks chaque côté, une par-dessus l'autre, pis des relations... Les relations étaient toujours bons. On travaillait des... quatr' heures, pis huit heures... quatr' heures, pis huit heures off, tout l'temps, des shifts comme ça. On jouait aux cartes, dormait, écoutait la radio... Pas grand-chose à faire. On avait pas l'droit d'avoir des radios, nous autres-mêmes, durant la guerre. Y avait la radio principale qui avait les haut-parleurs à différents endroits. Y'n avait pas... pas l'droit d'avoir de radio. Y pensaient que les sous-marins étaient capables de pogner ça, de localiser le convoi.
Description

Eugène Macdonald nous parle de la vie à bord d’un bateau de la marine marchande.

Eugène Macdonald

Eugène Macdonald est né le 10 août 1926 à Moose Jaw, en Saskatchewan. Lorsque la guerre éclate, il est trop jeune pour s’enrôler dans les forces régulières. Il décide de s’en aller en Colombie?Britannique et de joindre les rangs de la marine marchande. Il prend part à de nombreux voyages, notamment en Europe, en Asie et en Afrique du Sud. Il quitte la marine marchande en 1948.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
5:55
Personne interviewée :
Eugène Macdonald
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Canada
Branche :
Marine marchande
Occupation :
Apprenti matelot

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