Perdre mes compagnons
La force francophone
Transcription
Perdre mes compagnons d’armes
Les compagnons de, d’arme, c’est tout le temps important, tsé veut dire.
Moi j’ai perdu les deux, finalement. Le deuxième jour puis le troisième jour, je crois...
On allait pour protéger ou s’emparer d’un pont. Moi j’ai tombé dans
une embuscade. C’était une gully, comme ça, là, puis un petit chemin là,
puis on a avancé là-dedans. Puis ils savaient, ils pensaient pas qu’il y avait des
Allemands, je le sais pas, puis ils nous ont laissé avancer, c’était dans le bois, ça.
Ils nous ont laissé avancer trop, puis là ils ont ouvert le feu. Fait que là on était pris dans un cross fire,
qu’ils appellent, là, un feu croisé, ça plante chaque bord de toi, tsé, fait que là, le lieutenant a
demandé de, de se servir du, du mortier. Puis là, je suis certain qu’ils nous voyaient eux autres, là.
Fait que moi j’ai mis une bombe dedans. Mon chum, là, oups, je me suis aperçu
il tirait pas. Fait que là il a dit : « ils m’ont eu ». Fait que là je crois ben
qu’il était pas atteint au cœur parce qu’il… Il a tombé là. Mais après ça, j’devais
continuer sans lui. Et puis, dans la fameuse bataille de Carpiquet, là,
un nommé LeBouthillier, il venait, je sais pas trop si il venait
je sais pas trop si il venait pas du Nouveau-Brunswick, je m’en souviens plus
ou de Gaspésie, dans ce coin-là. Fait que là, c’est dans cette attaque-là.
À un moment donné, je me suis reviré pour regarder en arrière, parce que là,
je me demandais, il était tombé tellement d’obus que je me suis rendu compte qu’ils venaient
pas tous de la même place parce que là, c’est timé, hein, il y a, dans les
places dures à prendre, l’artillerie, toi t’avances en arrière. Là, t’avances
tant de minutes, puis là ils rallongent le range de tant. Là je pense qu’il
y a eu une erreur puis je me suis aperçu que nos bombes tombaient
où ce qu’on était. Ça fait que là, j’ai décidé d’arrêter. Il y avait un gros,
une grosse bombe qui était tombée là. Puis en même temps, j’ai vu mon ami,
mon chum en arrière, là, j’ai vu qu’il a tombé un obus, puis il a parti avec.
Ben, ça l’a soulevé de terre, tsé veut dire, là. Fait que les affaires comme…
trois mois après, j’ai resté tout seul, on avait pas de renforts. J’ai resté tout
seul pour opérer ce mortier-là. Traîner le mortier, puis les bombes, puis tout.
C’est ça qui était dur. Des fois, je venais au bout de mes capacités,
malgré que j’étais assez… je commençais à plus être capable de faire
un pas à un moment donné… Des fois, le, le sergent disait :
« ben, passe-moi le mortier, je va le traîner un bout. » Fait que, je suis venu
à bout de passer à travers quand même.
Description
M. Pelletier opérait un mortier, une arme qui se manipule à deux. À deux reprises, il a perdu son compagnon d’armes…
Hermel Pelletier
M. Pelletier travaillait sur une ferme lorsque la guerre a éclaté. Il avait le choix d’y rester, mais il a décidé de s’enrôler en 1943. Après avoir fait sa formation de base à Rimouski et l’avancé à Valcartier, il est envoyé en Angleterre pour compléter sa formation. Il était chargé des mortiers dans son peloton. Il a participé à toute la campagne de Normandie, notamment le jour J et la bataille de l’aéroport de Carpiquet. Il sera blessé à la jambe lors d’un bombardement en Hollande et rapatrié au Canada.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 3:32
- Personne interviewée :
- Hermel Pelletier
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Hollande/Pays-Bas
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Régiment de la Chaudière
- Grade militaire :
- Caporal suppléant
- Occupation :
- Fantassin
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- Date de modification :