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Un blessé de guerre incompris par les civils

La force francophone

Un blessé de guerre incompris par les civils

Transcription
Un blessé de guerre incompris par les civils… On n’était pas bien, bien vus, les soldats. On aurait dit, on aurait dit qu’ils cherchaient à nous éviter, je sais pas trop. Toujours, je me suis ramassé avec… les amygdales, moi là, fait que on m’a envoyé à une clinique je crois bien, je me souviens qu’il y avait quatre, cinq chaises, comme des chaises de barbier, là, puis je me suis fait opérer pour les amygdales. Je m’en va là, je prends, dans le temps, c’était des tramways, à Québec, là. Je prends le tramway, je m’en va là, toujours bien... Ils m’ont opéré pour les amygdales. Je sors de là, puis je reprends le tramway pour m’en retourner. Le tramway était plein. Ben il y a personne qui s’est levé. Interviewer - Puis çà, vous croyiez que c’est parce que vous étiez au Québec que… Comment est-ce que vous vous sentiez que personne s’avait levé pour vous dans, dans le tramway ? Ben… je me sentais malheureux. Interviewer - Est-ce que vous croyez que, comment est-ce que vous croyez que les, les Canadiens se sentent aujourd’hui par rapport aux anciens combattants? Est-ce que vous croyez que ça a changé un peu ? Les Canadiens québécois… Ben, c’est comme ça. Ils sont pas, la plupart du monde, ils savent pas grand-chose. Ils sont pas informés. Ça arrivait pendant la guerre, le, le, il y a des, des politiciens qui étaient contre ça. Ils avaient pas compris que fallait faire quelque chose. Les Allemands sont venus, comme vous devez le savoir, ils sont venus jusqu’à Gaspé avec des sous-marins. Ils débarquaient des espions. Ils ont coulé des bateaux. Où étiez-vous lorsque la guerre s’est terminée? J’étais à Québec. Je sais pas trop pourquoi, mais j’ai resté… Tout le monde envoyait, jetait des papiers, puis tout, tout… tout revolait en l’air… Nous autres on regardait ça, j’étais avec ma femme, on regardait ça puis là, j’ai, ça a été comme ça pour moi. Je sais pas pourquoi. C’est bizarre. Interviewer - Ça a été comme ça pour… de nombreux jours ou ça a été comme…? Non. C’était bizarre pareil, nous autres. Ils nous, ils nous approuvaient pas, puis là la guerre finit, puis tout le monde fête. Tsé, c’est… Je trouvais ça mélangé un peu. Je sais pas, mais c’est peut-être la réaction que j’ai eue, c’est euh… je savais un peu qu’est-ce que le monde pensait, puis là la guerre finit, puis là, tout le monde, tout le monde s’envoyait en l’air. Moi j’ai resté… Ça a été dur un peu le retour par rapport à ça, comme je disais. On n’avait, on n’avait pas instruit le monde. Tu comprends ce que je veux dire? Puis là, à c’t’heure, c’est ça qu’ils font, puis il y a des, des psychologues puis tout ça, ils se sont pas rendus jusqu’ici… Dans le temps, ils ont pas averti le monde pour dire ben… Parce qu’ils disent que t’es pas pareil après, je sais pas… Interviewer - Comment longtemps ça vous a pris à retourner, vous pensez ? Euh… à changer mon idée? Interviewer - Oui. Ça a été à la longue, tsé. Interviewer - Est-ce que ça a été quelque chose qui a été difficile pour vous? Mhm.
Description

De retour au pays, M. Pelletier se sent incompris par les civils…

Hermel Pelletier

M. Pelletier travaillait sur une ferme lorsque la guerre a éclaté. Il avait le choix d’y rester, mais il a décidé de s’enrôler en 1943. Après avoir fait sa formation de base à Rimouski et l’avancé à Valcartier, il est envoyé en Angleterre pour compléter sa formation. Il était chargé des mortiers dans son peloton. Il a participé à toute la campagne de Normandie, notamment le jour J et la bataille de l’aéroport de Carpiquet. Il sera blessé à la jambe lors d’un bombardement en Hollande et rapatrié au Canada.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
5:43
Personne interviewée :
Hermel Pelletier
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale

Droit d’auteur ou de reproduction

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